Suicide Silence – Suicide Silence

« Suicide Silence est mort, vive Suicide Silence ». C'est ce que l'on aurait pu se dire. Mais pour le coup, Suicide Silence est blessé et peine sérieusement à se relever. Leur nouvel effort est sorti le 24 février chez Nuclear Blast et l'on y trouve malgré tout quelques éléments intéressants, au milieu d'une majorité de titres pas franchement convaincants.

Nous nous y attendions avec les premiers singles sortis évidemment. Nous savions que Suicide Silence se lançait sur une nouvelle voie et que cet album risquait d'être très surprenant. Certains fans sont même allés jusqu'à lancer une pétition regroupant plusieurs milliers de signatures, contre la sortie de cet album éponyme.

Suicide silence, nouvel album, deathcore, nuclear blast, 2017

On peut effectivement les comprendre. Tous ces fans qui raffolaient de la violence incroyable des anciennes chansons du groupe peuvent être fortement déçus. Même les riffs violents se font beaucoup plus rares. Quoi qu'il en soit, si l'on analyse l'album en lui même, en le sortant du contexte deathcore que le groupe avait mis en place depuis 2007, le résultat est assez partagé.

Quelques titres sont superbes comme « Run » ou encore « Silence » et son atmosphère sombre et psychotique, schizophrénique... Mais on pense surtout à « Conformity » et ses doux arpèges électriques, accompagnés par un bel ensemble acoustique et le chant clair très convaincant de Eddie Hermida. Une chanson qui va crescendo, dans une ambiance et une composition similaire à ce que faisait Opeth sur l'album Damnation (2003). Étonnant n'est-ce pas ?

Malheureusement, parmi ces superbes chansons se cachent aussi quelques titres de mauvais goût, comme « Dying In A Red Room » ou encore « Doris » et son chant clair mal inspiré. Le réel problème de cet album, c'est que le tout est assez indigeste. Il y a beaucoup de variations au sein de mêmes chansons et ce n'est pas toujours bien pensé. Certaines rythmiques de guitares sont assez redondantes d'un titre à l'autre. Le chant alterne entre scream et clair et bizarrement, le rendu est différent pour chaque composition. Soit c'est du tout bon (« Conformity ») soit c'est vraiment raté (« Hold Me Up, Hold Me Down »).

Suicide Silence a tout de même eu l'idée ingénieuse de placer un morceau se rapprochant un peu plus de leur deathcore habituel en toute fin d'album (« Don't Be Careful You Might Hurt Yourself ») . Enfin, c'est comme mettre un tout petit bout de scotch sur un vase entièrement fendu. Suicide Silence a cassé tout ce qui faisait de lui un groupe reconnu. Le groupe présente ici un album musicalement varié, mélangeant «ballades» et titres plus rentre-dedans. Un risque qui aurait pu réellement payer si l'envie se ressentait un peu plus dans les compositions.

Les Américains ont tout de même le mérite de nous transporter dans un univers totalement déjanté avec cet album. L'atmosphère est pesante sur l'ensemble du disque. On se croirait vraiment à l'intérieur d'un vieux film d'horreur prenant place dans un hôpital psychiatrique. Que ce soit dans les variations de chant, les différentes voix torturées, les riffs de guitares saturés ou encore cette lourde basse nous accompagnant du début à la fin, cette création d'ambiance est une grande réussite. C'est d'ailleurs un des points les plus intéressants de ce Suicide Silence.

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NOTE DE L'AUTEUR : 5 / 10



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