Replacire – Do Not Deviate

Après un premier album convaincant, The Human Burden, paru en 2012, les Américains de Replacire reviennent en 2017 avec Do Not Deviate. Assez proche d’un Death dans son approche, la galette ne se contente pas de pomper bêtement des grands noms du death technique. Bien au contraire, elle prend ce qu’il y a de meilleur dans le genre en le combinant avec d’excellentes idées.

Avant-propos : Il est évident que tout rédacteur a ses styles de prédilections. Toutefois, il est normal de se permettre certains écarts en allant fouiner de temps à autres vers des styles et des groupes qui nous parlent peut-être un peu moins que nos références. C’est exactement ce qui m’est arrivé avec Replacire. Je ne suis en aucun cas un grand connaisseur de death old school/technique mais j’ai été particulièrement charmé par l’oeuvre des Américains. Je tenais donc à m’excuser d’avance auprès des fans de la bande et du genre si des influences totalement « obvious » ne sont pas citées dans cette chronique. Bonne lecture.

Originaire de Boston, Replacire fait partie de ces groupes assez singuliers qui, grâce à de bonnes idées et un travail réfléchi et minutieux, peut se permettre de tirer son épingle du jeu dans un genre extrêmement riche : le death. Pas celui que l’on imagine brutal et efficace non, le bon vieux death influencé par l’oeuvre du Saint-Père : Chuck Schuldiner. Mais comparer le travail du quintet à celui de Death serait une grosse erreur.

La comparaison est tout de même évidente dès que l’on jette un œil à la pochette : Une créature mi-monstrueuse mi-rocailleuse. Peut-être l’entitée qui se cachait au fond de la grotte qui illustré le mythique et ultime Sound of Perseverence. La comparaison avec l’un des ténors du genre s’arrête tout de même aux divers mélodies et ambiances qui ponctuent cette galette.

Car dès la fin de la première piste, « Horsestance », on réalise à quel point le quintet a plus d’une carte dans ses manches. Un chanteur tout d’abord, Evan Anderson Berry, qui montre sa très grande maîtrise du growl dès les premiers instants… Mais également un chant clair presque enivrant, renvoyant quelque chose de presque hypnotique, inquiétant. Couplé à ce death plutôt technique, on pense rapidement à Cynic mais avec un côté moins « électronique ». On pense également à Einard Solberg, chanteur et leader de Leprous.

Mais Replacire c’est aussi des musiciens talentueux n’ayant pas peur d’explorer la musique dans son ensemble tout en restant axé sur ce old-school/brutal/technical death. On le remarque avec la presque festive « Built Upon the Grave of He Who Bends », le morceau maîtrisé dans toute sa splendeur. Ici, des influences des passages death mélodiques se mêlent à merveille avec des ligne jazzy. L’occasion de souligner l’excellent jeu de batterie de Pariah qui explore au maximum les accents de ses cymbales, montre une très grande maîtrise de la double grosse-caisse et n’abuse pas des blasts (mais ils sont là, hein)

Les autres zikos ne sont pas en restes, loin de là. On apprécie tout particulièrement les ambiances qui émanent des cordes des deux guitaristes sur des titres comme « Cold Repeater », « Moonbred Chains » (précédée d’un interlude au piano des plus calmes) et son intro de malade à la fois progressive et percutante ou encore la totalement barrée "Enough for One". Enfin, il convient de souligner ce qui est sûrement le meilleur morceau de ce Do Not Deviate : l’éponyme, véritable orgie progressive qui laisse entrevoir ce que pourrait donner un Dream Theater sous acides.

Malgré une certaine complexité, Do Not Deviate est un album très cohérent où violence et subtilité font bon ménage. Outre une belle technicité, Replacire fait ici preuve d’une bonne volonté et d’un plaisir certains. Une production ayant bénéficié d’une attention minutieuse tant en studio que sur le papier mais qui demandera quelques écoutes pour être vraiment appréciée. Finalement, ce deuxième album de Replacire est assez comparable à une œuvre de H.P Lovecraft : pas facile dans son style et son approche mais totalement enivrante une fois que l’on est rentré dedans. Un très bon album de death qui laisse entrevoir un bel avenir pour les Américains.

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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