Megaherz – Komet

Les pionniers du "Neuen Deutschen Härte" viennent de sortir leur dernier album Komet, paru le 23 février dernier via Napalm Records. Après avoir changé plusieurs fois d'orientation musicale depuis ses débuts en 1995, Megaherz reste dans un style éminemment metal industriel et ce n'est pas pour déplaire.

Depuis plus de vingt ans, les Allemands mettent le feu sur scène et n'ont rien perdu de leur tonus. Après le succès de leurs deux derniers albums Götter Dämmerung (2012) et Zombieland (2014), la barre est haute et il nous tarde de savoir si Megaherz restera au niveau.


A la première écoute, il est indéniable que le groupe maîtrise les codes du metal industriel. Il est difficile de se démarquer de comparses tels que Rammstein ou Oomph!, aussi les Megaherz n'a pas hésité à apporter une prédominance électro.

"Vorhang Auf" démarre fort: voix célestes en fond sonore, batterie rapide et énergique, ça envoie du lourd. C'est puissant, c'est rythmé, bref les premières notes sont de bonne augure. Malheureusement c'est là que le bât blesse car ce premier titre sera le morceau phare de l'album, les suivants paraissant fades en comparaison.

"Heldengrab" en est la parfaite illustration : plus tranquille, on y décèle des sons électros qui prennent le pas sur le reste des instruments. On perçoit nettement la volonté de Megaherz de vouloir faire autre chose que du metal industriel classique, toutefois ce morceau tombe un peu à plat. On reste sur notre faim, c'est un peu mou.

Le deuxième titre "Komet", dont on attend beaucoup puisqu'il porte le nom de l'album, diffère totalement du premier. La guitare prend plus de place et les sons électros sont davantage marqués. Le rythme est plus lent, on est moins dans la puissance et davantage dans la profondeur. On frise même la noirceur.
"Von Oben" sera dans la même veine avec un clavier très présent et une ambiance dark. On est clairement passé dans la catégorie goth-metal. Cette noirceur devient de plus en plus pesante et on aimerait bien revenir à des sons plus énergiques, voire mêmes plus dansants.


"Scherben Bringen Glück" ne relèvera pas la sauce, cette piste n'ayant pour ainsi dire rien qui sort du lot. C'est sympathique mais on ne décolle pas, et on serait même tenté de passser à la suivante pour voir si ça bouge plus. "Schwarez Oder Weiß" sera dans le même ton sans rien apporter de plus. C'est agréable mais on commence à se lasser.

Heureusement "Horrorclown" vient nous réveiller tout ça. On reste dans le sombre mais ça carbure davantage ! On perçoit un univers plus inquiétant (le titre en dit long), les bruits stridents en font y étant sans doute pour beaucoup. La voix de Lex Wohnhaas nous parviendra tantôt de loin, comme un écho, tantôt à quelques centimètres de nos tympans. Ce morceau est la parfaite combinaison entre le monde angoissant de Rob Zombie et un chant emprunté à Till Lindemann. Le petit rire terrifiant sur la fin vient parfaire cette compo et redonner par là-même de l'ampleur à cet album. "Tiefenrausc"  et "Trau Dich" seront des pistes de metal industriel classique, la première plus mélodique, la deuxième plus cyber. Malgré ces nuances, on reste dans l'efficacité sans rien de transcendant.

Si la force de Megaherz est sa grande capacité à adapter ses compos à différents styles pour en sortir un son sympathique, il reste encore du travail pour arriver à créer un coup de coeur. Les Allemands arrivent à faire du bon son mais ils ne frapperont pas un grand coup avec ce dixième album.

Megaherz s'essoufle. Komet est un bon produit, mais altéré par quelques morceaux répétitifs qui manquent de sel. On ne leur jette pas la pierre car il est difficile de se renouveler dans le monde du metal industriel. Quand on en a fait le tour, les compos ont malheureusement un arrière goût de "déjà vu" (ou plutôt de "déjà entendu"). Aussi on ne peut que saluer les efforts du groupe pour avoir tenté d'apporter une touche d'originalité à travers des morceaux avec une tendance plus tournée vers l'électro, ou des titres plus goth-metal. On ne peut qu'espérer que leur prochaine réalisation ne sera pas un coup d'épée dans l'eau.

Megaherz,Komet, Napalm Records, metal indus, Neuen Deutschen Härte, cyber, goth

Megaherz, Komet sorti le 23 février 2018 via Napalm Records.

Tracklist :

01. Vorhang Auf
02. Komet
03. Scherben Bringen Glück
04. Horrorclown
05. Von Oben
06. Tiefenrausch
07. Schwarz Oder Weiß
08. Heldengrab
09. Nicht In Meinem Namen
10. Trau Dich
11. Nicht Genug

close

Ne perdez pas un instant

Soyez le premier à être au courant des actus de La Grosse Radio

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :