Gus G – Fearless

Maintenant qu'Ozzy Osbourne l'a raccroché au profit du retour de Zakk Wylde - dommage tant le guitariste avait apporté un véritable coup de jeune au Prince des Ténèbres sur Scream -, Gus G a du temps pour se consacrer à des projets plus personnels. Au-delà de Immortals, dernier Firewind en date qui nous a bien fait plaisir, c'est donc avec Fearless, un nouvel album solo, que le Grec fait son retour.

En trio, accompagné de Dennis Ward (que l'on connaît pour ses travaux au sein de Pink Cream 69 et d'Unisonic) à la basse et au chant, et Will Hunt (Evanescence) derrière les fûts, Gus G délivre avec Fearless un album de heavy metal somme toute classique, mais efficace. Si certains refrains éculés de par une recette très commune et des accents très pop peuvent démontrer d'une composition très légère, à la va-vite, l'équilibre des pistes ainsi que la virtuosité du guitariste aident à l'appréciation.

En témoignent des titres tels que "Fearless", entièrement instrumental et très démonstratif, qui déblatère du shred inspiré à tout va. Les titres vont droit au but, avec une structure sans surprises, et raviront sans problème les fans du genre. L'ombre planante, qui malheureusement règne et souvent s'impose, reste un manque d'inspiration assez flagrant. En rien dérangeant si l'on se dit que l'on veut juste prendre une grosse dose de gros son avec des refrains bien foutus (et d'ailleurs bien interprétés par un Dennis Ward en voix), les morceaux les moins travaillés se font aisément remarquer et perturbent la suite de l'écoute.

On peut prendre en exemple la reprise de "Money For Nothing" de Dire Straits, sympathique à l'écoute mais où la seule dynamique aura été juste d'ajouter un son saturé et lourd sans aucun arrangement supplémentaire, ou la ballade surfaite "Nothing To Say" qui sonne plus comme le passage obligé de tout album de heavy classique que comme une réelle volonté de composition. Ces deux morceaux s'enchaînant au centre de la galette, la deuxième partie en pâtit forcément : à l'instar d'un son de clavier malvenu sur un album de Bon Jovi dès les premières notes, une fois que le kitsch nous est entré en tête, c'est l'hécatombe hilare qui prédomine.

 

Ozzy, Firewind, Dennis Ward, Evanescence, Guitar, Album, 2018

Dommage tant après un "Chances" qui peine à trouver sa place, les compositions reprennent du poil de la bête, laissant l'auditeur sur sa faim, mais avec une bonne impression, notamment quant à l'épreuve du live. En résumé, une demi-teinte qui frustre : Gus G ne s'est pas foulé, mais le mec est tellement brillant à la base que forcément, quand ça sonne, ça ne le fait pas qu'à moitié. Il y a toujours un passage instrumental qui relève les faiblesses d'un morceau, et si ça ne suffit pas toujours, ça montre qu'il y en a sous le capot. 

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NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



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