Behemoth – I Loved You At Your Darkest

Avec ce titre I Loved You At Your Darkest, Nergal et ses compatriotes Orion (basse) et Inferno (batterie) proposent par pure provocation un verset tiré de la Bible. Ce dernier n’est autre qu’une citation de Jesus Christ pour donner son nom au onzième album de Behemoth. Avec les Polonais nous ne sommes pas à un blasphème prêt, pour ce qui représente une nouvel ère pour le groupe.


Contrairement à The Satanist, enregistré principalement dans un studio, I Loved You At Your Darkest a vu sa production s’étendre à toute la Pologne, à la Suède et aux États-Unis (huit studios). Il a été produit par les musiciens eux-mêmes, avec une coproduction de Daniel Bergstrand (Meshuggah, In Flames), un mixage de Matt Hyde (Slayer, Children of Bodom) et un mastering de Tom Baker (Nine Inch Nails, Marilyn Manson) ; sans oublier l’orchestre polonais de 17 musiciens géré par Jan Stoklosa et conçu par Tomasz Budkiewicz.

Après de jolis chœurs d’enfants (qui je l’espère feront la tournée des festivals metal d’été quand ils seront plus grand) pour annoncer le titre de l’album, Behemoth nous envoie d'une voix rageuse sous un blast épais et puissant (avec des riffs qui ne sont pas sans nous évoquer Bliss of Flesh et son « Agni Dei ») un « Wolves Ov Siberia » qui ne peut que faire mouche en live (chose que certains festivaliers ont pu tester cet été comme au Motocultor).

Behemoth


Comme Nergal le raconte dans l’interview, il aime jouer sur les mots, trouver l’évident, la provocation comme l’anagramme "God=Dog". Il le fera plus tard avec "Sabbath Mater", par rapport au fameux Stabat Mater. La video de "God=Dog" est à l’image de Behemoth version 2018 (ainsi que dans les clichés qui illustrent l’album): plus dans un mid-tempo avec des guitares et surtout des solos plus rock’n’roll peut-être dus à son expérience Me and That Men.

Nergal ne s’en cache pas d’ailleurs de ce virage plus rock que l’on ressent à l’écoute de l’album « Il y a 15 ans, si vous m'aviez demandé qui je pensais être le meilleur groupe de la planète, j'aurais probablement dit Mayhem ou Morbid Angel. Aujourd'hui, si vous me le demandiez, je dirais AC/DC. » Le morceau est costaud, produit d’une manière des plus élégantes n’oubliant jamais de mettre en avant chaque note de chaque instrument et de chaque voix de la petite chorale d’enfant…au moins ils seront plus en sécurité ici que dans un Diocèse de perverts à soutane. Ça tombe bien car l’enchaînement avec les chœurs n’est autre que « Ecclesia Diabolica Catholica ». Pape François si tu nous lis, lâche toi ! Les riffs sont accrocheurs, quant à la rythmique elle en impose à l’image d’un mur qui ne souffrirait d’aucune fissure. Les chœurs apportent des moments de respiration quand les solos, très beaux, donnent une touche de légèreté. Ce schéma se retrouve sur « Angelvs XIII » qui nous sort de notre liturgie, euh pardon notre léthargie, en criant haut et fort des psaumes bien à eux.

« Bartzabel » (Aleister Crowley) permet une longue intro, comme une transition avant de retrouver une structure mid-tempo que le groupe semble aprécier jouant sur des chœurs qui répondent aux phrases de Nergal. Un peu longuet mais assurément facile à retenir...ici le solo aurait très bien pû être retrouvé sur une ballade d’un groupe de heavy metal que « If Crucifixtion Was Not Enough » soutient avec la même punition entre refrains et voix sur un rythme légèrement plus soutenu. Quant à « Sabbath Mater », il donne un côté cérémonial, avec un blast incessant sur une ligne vocale possédée avec un refrain limite « prog » : Oui ! Oui ! j’ai bien écrit prog ! Les petits coups de baguette d’Inferno donnent un côté aérien.

« Havohej Pantocrator » apporte de la nouveauté avec ce trait de guitare pour nous annoncer une rythmique bien ronde. L’ambiance est légèrement pagan sur un titre assez long bercé sur une rythmique mid-tempo avec toujours ce côté cinématographique quand Nergal lance de longues phrases comme s’il était devant une assistance de dévots, genre fans dévoués corps et âmes.

I Loved You At Your Darkest représente une nouvel ère pour Behemoth: nouvel univers visuel avec La Trivmvitavs (la triple croix), des morceaux plus lents avec des solos plus rock, sans oublier son côté anti chrétien toujours présent. A voir comment le public va réagir à cette nouvelle direction.

Lionel / Born 666

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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