Ghost Ship Octavius – Delirium

En 2011, le thrash metal américain perd l'un de ses groupes phares: Nevermore. Van Villiams, batteur emblématique du groupe de Seattle, ne s'arrête pas là et fonde Ashes of Ares et en profite pour rencontrer Adon Fanion qui servira de chanteur en live. Les deux compères décident alors de s'allier à Matt Wicklund, bien connu pour avoir collaboré avec Warrel Dane. Le résultat donnera un premier album éponyme sorti en 2015 aux accents thrash et power, qui sera salué par la critique. Quatre ans plus tard, les trois musiciens reviennent pour un album nommé Delirium qui est sorti le 22 février 2019.

Ghost Ship Octavius, Nevermore, God Forbid, Van Villiams, Matt Wicklund, Adon Fanion, Warrel Dane

Soyons clairs dès le départ : autant le premier album se revendiquait parfois de Nevermore, autant cet album est plus une prise de risque. En effet, le groupe a voulu mettre l'accent sur le metal progressif et le power metal en délaissant cette influence thrash. L'album met donc l'accent sur le lyrisme et la voix phénoménale d'Adon Fanion qui joue à tous les postes. Assez proche d'un Devin Townsend, il excelle en voix claire, puissante ou plus agressive et apporte une vraie variété aux morceaux. Un bon exemple serait "Saturnine" où Adon nous montre toute l'étendue de sa technique. La filiation avec le divin chauve du Canada se fait vraiment sentir dans des morceaux tels que "Chosen" ou "Edge of Time" lorsqu'on entend la voix opératique d'Adon, soulignée par des chœurs, le tout emballé dans une sorte de Wall of Sound. Dans les graves, il possède un petit côté scandinave qui colle bien à cet univers gelé introduit dès le premier morceau, judicieusement intitulé "Turned to Ice". Ce premier titre d'ailleurs est une bonne entrée en matière : Ghost Ship Octavius nous dit dès les premières secondes qu'ils sont là pour nous apporter du bon power metal avec une touche de prog . En gros : des riffs hyper catchy mais variés pour éviter l'ennui et la répétition.

Point de redondance donc dans cet album : chaque morceau a sa patte et surtout des riffs différents qui vont au delà du power metal classique. "The Maze" se démarque avec un petit riff limite punk tandis que "Bleeding on the Horns" et "Ghost in the Well" nous font voyager du côté des guitares lourdes de Black Sabbath. Des riffs qui tourneraient en rond, quel ennui? C'est là que sont placés quelques soli pas trop rébarbatifs pour, encore une fois, emmener l'auditeur dans autre chose qu'une juxtaposition de couplets et de refrains.

Puisqu'on parle des refrains, disons le clairement, ils sont la force de cet album. En à peine deux écoutes, on se surprend à chanter certaines paroles de la chanson "Delirium" qui se révèle être LE morceau de l'album. Pas étonnant que le groupe ait choisi ce nom pour cet opus. On imagine déjà le public chanter en live. 

L'accent est donc mis sur la mélodie comme dans "Ocean of Memories" qui, après un début typique power metal, part dans quelque chose de plus envolé. Le groupe a même l'audace de finir l'album avec "Burn this Ladder", un morceau à tendance atmosphérique de sept minutes, comme pour affirmer cette tendance progressive et l'abandon du thrash.

Ghost Ship Octavius, Nevermore, God Forbid, Van Villiams, Matt Wicklund, Adon Fanion, Warrel Dane

Autre belle surprise de cet album : les claviers certes en retrait dans le mix mais qui interviennent pour apporter plus d'ampleur à l'ensemble et apporter un petit côté Symphony X. Rien à redire du côté de la production : moderne, un peu froide mais pas robotique, elle permet quand même à la section rythmique d'être bien présente sans être noyée par un Wall of Sound trop étouffant. La basse est clairement audible et même si elle se contente souvent de suivre le rythme, elle se permet quelques incartades comme sur le sublime pont instrumental de "Delirium". La batterie de Van Villiams oscille quant à elle entre le subtil et l'agressivité.

Ghost Ship Octavius, sans pour autant révolutionner le power metal, propose une belle évolution pour ceux qui ont connu le thrash de Nevermore. Le groupe semble se diriger vers un power metal plus prog afin d'apporter un peu de fraîcheur (normal vue la pochette glaciale) à un genre qui peut parfois s'auto-plagier. Si vous voulez en savoir plus, l'album sort le 22 février sur le label Mighty Music.
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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