Darkwater – Human

On a beau se dire que le rock / metal progressif est un genre ultra-codifié, de niche, qui a du mal à se faire un nom parmi la masse musicale, ce genre "réservé" se porte toujours comme un diable, avec ses sorties régulières, ses labels, ses festivals spécalisés. Ce genre ne cesse donc de proposer, que ce soit les gros noms ou la scène plus discrète, elle aussi en constante activité. Groupe certes peu remarqué mais avec déjà une dizaine d'années dans les jambes, Darkwater sort Human, son troisième album. Et on est ravi de ne pas être passé à côté. 

Neuf longues années, c'est le temps qu'il a fallu aux Suédois pour offrir un troisième canon à leur discographie. L'album ayant initialement été prévu pour 2015, il est aisé d'imaginer le temps de travail nécessaire pour produire un contenu d'une qualité certaine.

Human est un album ambitieux. C'est peu de le dire. Que ce soit dans le travail de compositions, toutes très complètes et abouties, ou dans les arrangements et orchestrations, tout est là pour flatter l'oreille. L'album est doté d'une richesse conséquente servi par des musiciens qui offrent constamment des parties musicales n'ayant rien à envier à personne. L'opus ne s'encombre pas de fioritures qui pourraient l'alourdir, sombrer dans de la démonstration technique, ou simplement partir dans des sonorités alambiquées que seuls les fans de Jordan Rudess peuvent encore écouter avec intérêt.

Au contraire les clavie,rs restent soit sur du piano, soit sur des sonorités connues qui épousent les mélodies. L'album ne sort pas des sentiers battus pour justement se concentrer sur cet aspect mélodique. En cela, le travail de Darkwater s'approche plus d'un Symphony X, plus sobre, qu'un Dream Theater qui malgré un côté addictif a souvent tendance à en faire trop. On pense à "Alive" ou à "Reflection Of A Mind" qui du haut de ses onze minutes parvient à ne jamais faire redescendre la pression). Ces deux titres allient aisément refrains accrocheurs, limite pop, à des parties instrumentales variées et complètes. L'ambiance, d'une cohérence exemplaire, flirte par moments avec les  chœurs gothiques, faisant penser aux Français de Nightmare dans l'approche.

Darkwater, pochette, Suède, Alive

Surtout, Human se savoure d'une traite. On se surprend dès la deuxième écoute à fredonner les mélodies des refrains, tous très abordables, et à s'intéresser à chaque instrument pour découvrir sa partie. Personne n'est laissé de côté et tous les musiciens donnent du leur pour apporter aux morceaux leur complexité. Un album de rock progressif complet, qui sans réserver d'immenses surprises, comme les signatures de temps chères aux fans du genre, se place sans peine parmi les canons du genre. On souhaite un long avenir à Darkwater, et on fonce de ce pas pour s'intéresser à leurs deux précédents brûlots ! 

Tracklist :
1. A New Beginning
2. In Front Of You 
3. Alive (Part I)
4. Alive (Part II)
5. Reflection Of A Mind
6. Insomnia
7. The Journey
8. Burdens
9. Turning Pages
10. Light Of Dawn

Album sorti le 5 février 2019 chez Ulterium Records

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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