Christopher Lee – Charlemagne: By the Sword and the Cross

Christopher Lee, la classe de l'acteur incarné, un patriarche du 7ème art, n'en est pas à son coup d'essai. Après ses narrations pour les italiens de Rhapsody of Fire et même un duo avec Fabio Lione sur la chanson (aussi metal qu'une chanson de Céline Dion) "The Magic of the Wizard's Dream", voici que le britannique Lord de sa majesté fait un retour dans le monde du metal avec Charlemagne: By the Sword and the Cross...

Qu'est-ce que donc ce truc ? Il s'agit en fait d'un album-concept sur la vie de l'empereur/Roi des Francs Charlemagne, avec donc pour interprète principal (vous l'aurez compris) l'acteur Christopher Lee (Le Seigneur des Anneaux, Star Wars, Dracula, etc.) ! La musique est l'oeuvre du compositeur Marco Sabiu (Kylie Minogue, Take That, Pavarotti, Morricone). Un projet labélisé... symphonic metal ! Ah bon ? Bah oui, Christopher Lee, qui va sur ses 88 ans, a décidé de devenir un "true metalleux of steel"... "J'ai été métal pendant des années, je ne le savais juste pas" a-t-il déclaré... ah bah nous non plus, et pas sûr qu'on s'en rende vraiment compte sur cet opus...

Sérieusement, qu'est-ce que c'est que ce machin ? Avant d'écouter l'album, étais-je ainsi perplexe et quelque peu "moqueur" par prémonition. J'avoue, je suis mauvaise langue et quelque peu taquin, mais au final quelle claque me suis-je pris à l'écoute de ce grandiloquent opus frôlant monts et merveilles !

Une production en acier (of steel), des arrangements titanesques (of fire), des guests de choix recrutés ici et là dans les rassemblements de bridge ou autre tea party du poshy London... tiens, n'y aurait-il d'ailleurs pas Susan Boyle (star de la télé réalité locale) dans le lot ? Allez savoir, je n'ai même pas l'envie de vérifier tant ce mystère se doit d'être entretenu...

Dès l'intro, le ton est donné, les guitares sont si percutantes qu'un Dimebag Darrell doit se retourner dans sa tombe... Les rares allez-retour à la Luca Turilli nous font parfois l'impression d'un ersatz de Rhapsody of Fire trempé dans le lait écrémé 2ème âge, tant sont-ils noyés dans la compote Blédina des orchestrations dignes d'un John Williams sous Prozac.

Le reste, n'est que tendre poésie et joutes mélodiques d'un opera metal (??) symphonique (?) aux accents parfois Queen (là aussi, Freddie Mercury doit faire une révolution dans son tombeau) ou autres comédies musicles de Broadway ou Meudon (au choix). Après l'intro, on retrouve ainsi une autre intro (incroyable non ?) et l'acte I, une intro et l'acte II, ainsi de suite...

Christopher Lee

Le morceau "Act III: The Bloody Verdict of Verden" et son refrain déjà mythique au "I shed the blood of the Saxon men" qui déchaîneraient les passions d'une Brenda Montgomery amnésique constituent la pierre angulaire metal de cette épopée royale ! Christopher Lee et son compère (probablement partenaire au club d'échecs local) nous offrent une litanie de chant sans précédent, le dernier nommé se prenant même pour un Luciano Pavarotti revenu d'entre les morts (et avec très certainement les cordes vocales dans le même état). Un moment unique s'il en est !

Dois-je vraiment parler sinon du morceau "Act IV: Starlight" qui mixe très étrangement des influences Titanic, Le Roi Lion de Disney et le vocabulaire "power ballad" dont les paroles d'une mièvreté sans nom nous feraient regretter les poésies d'enfance de Joey DeMaio ? Ma foi... Il faut de tout pour faire un monde... Mais là, quand même... Et je ne parle même pas du duo de chant (?) sur le refrain, la voix de Sir Christopher Lee sonnant ici limite faux... du moins détonnant totalement avec sa partenaire féminine (qui ne brille pas par son timbre éclatant).

Et que dire, pour conclure cette longue orgie musicale, du final après le "Finale" (qui d'ailleurs a le mérite d'être plutôt très bon car dénué de tout chant ou autres paroles pseudo poético-pompeuses) intitulé "Iberia" où un bordel monstre s'entreprend sur fond de bataille, de narration en espagnol niveau fin de 4ème et d'une magnifique reprise du thème guitare d'introduction accordé à un splendide riff de cheval (?!)... Ah mais oui, quelle conclusion conclusive, quel album mes enfants !

Quel album mais pour qui ? On se le demande... Un "non fan de metal" ne serait peut-être point choqué par telle production, et encore ! A part un rôle pseudo éducatif sur la vie de Charlemagne, je ne trouve que peu d'intérêt à ce projet si ce n'est de nous offrir un moment de franche rigolade. Et encore, faut-il être de bonne humeur et avoir envie de se le faire au 2nd degré, sans ça on zappe très vite quelque peu déboussolé par la pauvreté abyssale de certaines compositions (et encore, si c'était ça le pire !)...

Je refuse donc d'attribuer une note à cet ovni musical d'un autre temps. D'une autre époque. D'une autre dimension. Mais bon, chapeau quand même à Christopher Lee d'avoir osé se rid... euh s'essayer au metal à son âge ! Respect, tout de même...

*Vous l'aurez compris, cette chronique n'a aucun autre but que la déconne en ce jour particulier qu'est le 1er avril, elle n'est point là pour saborder le travail de(s) artiste(s). Par contre, pour ceux qui croient que l'album en lui-même est une blague factice... détrompez-vous, il existe !! Même s'il s'avère en être une, de blague, de part son contenu et sa catégorisation abusive dans le style "symphonic metal"... Il n'est cependant pas exclu que cette galette se trouve un bon public, tout n'étant pas non plus à jeter malgré tout. Ce n'est au final qu'une question de goûts et de couleurs...*


Marrez-vous bien avec le Trailer de l'album (et son fameux air sword guitar)

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