Myrath – Shehili

Trois ans après Legacy, Myrath nous dévoile enfin son nouvel album du nom de Shehili. Plein de surprises, il signe le grand retour des Tunisiens qui définissent maintenant leur musique comme du "blazing desert metal". Les collaborations avec certains artistes, notamment, ont de quoi surprendre.

C'est donc trois ans après un album plutôt bien accueilli par la critique et le public que nous retrouvons l'emblèmatique groupe tunisien, représentant du metal oriental. Après une intro, "Jasmin" sur Legacy, qui était plutôt bien réussie, le groupe se permet d'en réaliser une autre pour ce nouvel album du nom de "Asl". Sauf que ce titre est beaucoup plus oriental que tout ce que Myrath a pu faire jusqu'ici. Il n'y a qu'à fermer les yeux pour être transporté en Tunisie et nous donner presque envie d'être là-bas. Les musiciens se permettent d'y introduire leur tout premier invité, un chanteur du célèbre spectacle tunisien Al Ziyara et nous emmener par la même occasion dans un voyage à travers leur monde unique.

"Asl" s'enchaîne parfaitement avec "Born To Survive" (dernier single en date du groupe) et l'on remarque directement la nouveauté apporté par la collaboration avec l'orchestre symphonique de Tunisie, et la présence des chœurs ou des derboukas (instrument à percussion nord africain). La chanson est un peu différente de ce que l'on a pu entendre de Myrath jusqu'à aujourd'hui, néanmoins on retrouve les solos de Malek et la batterie propre à Morgan.

S'ensuit le morceau "You've lost yourself" qui débute avec le son de derboukas et d'une alarme. La guitare quant à elle, est plutôt grave et lourde sur la majorité du morceau. On prend également le temps d'apprécier la voix de Zaher toujours avec ces relents orientaux qui la rendent plus unique et appréciable.

L'avis est partagé sur le morceau "Dance", car l'on a fortement l'impression de retrouver le titre "Believer" de Legacy, les tonalités sont les mêmes et le clip est dans la continuité. Et étant le premier single dévoilé, la crainte est grande que tout l'album soit dans la même ligne et pourtant (et heureusement) ce n'est pas le cas. Au final "Dance" est peut-être un moyen de clôturer l'histoire de "Believer" et si l'on regarde de plus près le titre, il est tout de même bon, que ce soit au niveau de la basse d'Anis un peu plus mise en avant ou au niveau du solo de Malek toujours aussi oriental.

Myrath avait annoncé avoir travaillé avec l'orchestre symphonique de Tunisie sur ce nouvel album et cela s'entend à de nombreuses reprises, que ce soit sur "Monster in My Closet" sur "Lili Twil" ou "Mersal".

En effet "Lili Twil" est une reprise d'une chanson berbère des années 80 et même si elle est reprise de façon très américaine, et tout simplement plus adaptée au groupe, c'est la première chanson de l'album où Zaher chante en arabe. Sur  "Mersal" on découvre que le groupe a collaboré avec Lotfi Bouchnak, l'un des plus grands chanteurs du monde arabe, tunisien comme nos protagonistes. A première écoute, la collaboration est surprenante puisque les deux ne viennent pas du tout du même monde mais le pari est réussi et la chanson est sûrement une grosse fierté pour le combo. Néanmoins, le synthé peut parfois gêner l'écoute, mais seuls les plus attentionnés le remarqueront.

On retrouve tout de même des chansons un peu plus calmes sur cet album, plus particulièrement "Stardust" qui débute uniquement par un duo piano-voix très apaisant avant d'être rejoint par l'ensemble du groupe. La chanson est très touchante et permet aux spectateurs de faire une pause à travers l'album.

Sur "No Holding Back", on retrouve ce piano plus mis en avant que sur les autres morceaux et de par les éléments orientaux rajoutés à cette chanson, on a presque les pieds plongés dans le sable maghrébin. D'ailleurs, il ne faut pas oublier que le mot "Shehili", qui donne son titre à l'album, signifie "vent chaud qui vient du désert" en berbère et durant "No Holding Back" on a presque la sensation de sentir ce vent en question. Le rythme est très entraînant, il rentre facilement dans la tête et son choix comme avant-dernier single était vraiment stratégique. Au fil de l'album, Malek donne aussi l'impression de se faire plus plaisir au niveau de la composition de ses solos.

Le voyage se termine avec la chanson "Shehili", titre éponyme de cet album et probablement l'un des plus orientaux de celui-ci. On apprécie les violons qui jouent en arrière plan, la voix de Zaher toujours aussi belle qui vient rajouter des éléments propres à la musique orientale et encore une fois le solo de Malek qui apaise et vient clôturer l'ensemble.

Si maintenant le quintette se décrit en utilisant le genre du blazing desert metal, l'album permet de voir un peu plus ce que cela donne mais il faudra encore quelques éléments pour mieux comprendre ce style. Si le début pouvait laisser craindre de retrouver une seconde version de Legacy, son précédent album, en plongeant réellement dans Shehili la différence est inévitable. L'album comporte moins de chant arabe mais l'instrumentale est unique à Myrath et typique de son monde. Derboukas ou violons, la collaboration avec l'orchestre symphonique est parfaitement mise en valeur et une chose est sûre, on attendra avec hâte de voir ce dont sera capable le groupe après Shehili.

Tracklist
1 Asl 01:09
2 Born to Survive 03:34
3 You’ve Lost Yourself 04:52
4 Dance 03:47
5 Wicked Dice 04:11
6 Monster in My Closet 04:49
7 Lili Twil 03:46
8 No Holding Back 04:42
9 Stardust 04:01
10 Mersal 03:43
11 Darkness Arise 04:32
12 Shehili 04:20

Sorti le 3 mai chez WM FR Affiliated/Verycords

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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