Burzum – Belus

Cela faisait plus de 10 ans que les amateurs de l'étrange (pour ne pas dire complètement dérangé...) Varg Vikernes attendaient un nouvel album. Pour ceux qui ne situent pas le cas "Burzum", disons que c'est le projet solo d'un homme peu fréquentable, lui-même fer de lance d'un Black Metal renouvelé qui inonda la Norvège il y a 20 ans.

Ce qui fit la célébrité de Burzum, ce ne fut pas tant les affres désastreuses de monsieur Vikernes que l'étrangeté, la singularité de ce projet sonore. N'hésitant pas à construire des morceaux instrumentaux et sombres, lancinants et répétitifs, rompant avec les clichés du genre (tout en n'y échappant pas quelques fois...), il construisit dès ses premiers enregistrements (première démo en 1989) les bases d'un univers fascinant. L'apogée sera à mon avis atteinte avec Filosofem (1996), mais beaucoup d'adeptes ne seront pas d'accord.

Nous sommes donc en 2010, et le nouvel album de Burzum vient de sortir, chez Byelobog productions. A la première écoute, on peut le dire, l'album "Belus" est bon, très bon même. Nous sommes en territoire connu certes, et la production reste de facture modeste. Mais il y a quelques perles totalement hypnotiques (belus' Doed, Keliohesten) qui vous feraient passer des vessies pour des lanternes. En effet, à ce stade, où se situe ce qui caractérise le black-metal ? La noirceur des albums précédents commence à véritablement disparaître et l'on se rapproche de plus en plus de ce que certains nomment ambient-metal. La voix du troll en cage est toujours présente (Glemselevs Elv), et celà reste à mon avis la dernière marque d'un Dark Metal révolu. Car au final, on se retrouve avec un album qui pourrait se retrouver dans les bacs "Open Music", "Avant-Garde" ou (allons-y gaiement) "Musique contemporaine". Et pourquoi pas, en illustration sonore pour des plans sans fin de fjords dévastés, de fin du monde, d'abysses insondables.

Je n'hésite pas à faire un parallèle avec le Godflesh du début, et donc indirectement avec le premier Jesu. Une froideur tant sincère qu'elle en devient chaleureuse, une singularité touchante, et de grands moments. On peut même (on est entre potes, là ! on peut y aller franco) évoquer les déambulations de Sunn o))) dans l'extrême "mur du son" même si la production de Burzum mériterait un peu plus d'ampleur.

Bref, arrêtons de tergiverser, cet album ne vous comblera pas en prouesse technique, mais vous réjouira si vous affectionnez les expériences hors des sentiers battus.
Âmes sensibles s'abstenir, même si le côté malsain de la musique de Burzum tend à s'éclipser.

8/10

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