Avantasia – Angel of Babylon

Et de deux ! Comme promis, la chronique du second Avantasia, Angel of Babylon, est là !
Suite de The Wicked Symphony, lui-même suite de The Scarecrow, nous nous situons donc à la fin de la trilogie voulue par Tobias Sammet.

Trêve de paroles inutiles qui n’ont d’autres buts que d’essayer de faire une introduction, je vous propose de voir directement ce que cette galette a dans le ventre !

Bien que sorti en même temps que The Wicked Symphony, l’album n’est néanmoins pas chargé de la même énergie musicale. Plus direct, plus rentre-dedans, mais aussi plus subtil sur certaines compos, Angel of Babylon est certainement l’album le moins accessible des deux. Cela n’en est pas moins un mauvais opus, loin de là, j’en veux pour preuve les excellents Angel Of Babylon, Rat Race ou la déjantée Death Is Just A Feeling, pour ne citer qu’eux, mais on y reviendra.

La capacité créative de Tobias est décidément très importante, on passe de l’ambiance si particulière de Death Is Just A Feeling aux arrangements orchestraux de Journey To Arcadia aussi facilement que de la très heavy-speed Rat Race à la ballade Blowing Out The Flame. Ceci ne serait rien bien évidemment si les musiciens dont il s’est entouré ne participaient pas à cette œuvre monumentale. On retrouvera notamment ici Jens Johansson (qui abandonne Stratovarius le temps d’une chanson), Henjo Richter (Gamma Ray) et Cloudy Yang, qui viennent rejoindre les actuels Lande, Kiske, Catley, Allen et consorts.

On notera que l’une des chansons est signée Sascha Paeth, pour Symphony Of Life, chantée exclusivement par Cloudy Yang. Ceci pour que, dans l’histoire développée tout au long de ces trois volets, l’on ait le ressenti de cette fille aimé par le personnage joué par Tobias. Cette chanson n’est pas foncièrement mauvaise en soi. Cloudy possède une voix très juste, on a un début très heavy, des chœurs féminins, pour tout vous dire on croirait être en train d’écouter un morceau de Luca Turilli’s Dreamquest. Une piste non pas dure à écouter, mais qui n’a pas vraiment sa place au sein de cet album.

La globalité des titres sont axés sur l’efficacité du refrain est des chanteurs, et on le retrouve aussi bien sur Angel Of Babylon, Your Love Is Evil (et ses chœurs sublimes), Rat Race ou encore Promised Land, Journey To Arcadia et Death Is Just A Feeling.
Il est intéressant, pour ceux qui ont acheté en 2007 les E.P. Lost In Space, de retrouver ici la chanson Promised Land, très légèrement remaniée (un « woooh ! » par ci par là de la part de Jorn) mais toujours aussi efficace.

Comme pour The Wicked Symphony, il existe des chansons qui sortent du lot, comme l’ouverture par le très bon Stargazers, calme puis l’accélération à la batterie (par Alex Holzwarth) sur une montée en puissance de Jorn Lande. Ici ce sont cinq chanteurs qui se donnent la réplique (encore mieux que Runaway Train). Les voix sont très homogènes, mais s’il devait y avoir faute, ce serait sans doute au refrain, bien plus mou que le reste de la piste, faisant que l’on attend jusqu’au bout « quelque chose » qui ne viendra jamais. Dommage car les couplets dépotent, la pression monte bien MAIS le refrain ne sublime pas l’ensemble, comme avait su le faire celui de The Wicked Symphony par exemple.

On peut presque lui préférer le titre éponyme Angel Of Babylon, plus court, mais bien plus efficace, avec le clavier si caractéristique de Jens Johansson, la batterie qui joue juste, sans fioriture, le duo gagnant Sammet-Lande (encore !) qui font de ce titre un petit bijou. Le refrain est absolument génial, le tout emmené par la guitare et le clavier, pour un solo dantesque et un final en apothéose.

Autre moment fort de cet album, et je sens que certains trépignent d’impatience, c’est l’excellente Death Is Just A Feeling. Elle est emmenée par un Jon Oliva très inquiétant, qui incarne la résurrection du Toy Master de l’opus The Scarecrow (et qui succède donc à Alice Cooper). L’ambiance est très particulière, on se prend à écouter la mélodie du Toy Master et sa voix inquiétante, et il n’est pas improbable que vous en deveniez accro. Sensiblement proche de The Toy Master sur la forme, le début est franchement flippant, on se croirait dans un film d’horreur, avant que le refrain n’arrive avec les chœurs. Immédiatement en tête, il jouit de toute la force de la voix de Jon Oliva qui contribue à la réussite de cette chanson, particulière certes, mais diablement réussie.

Les autres compos de ce Angel Of Babylon sont plus conventionnelles, de la très rock Your Love Is Evil avec son refrain facile d’accès renforcé là aussi par les chœurs, à la ballade Blowing Out The Flame, qui n’est pas la meilleure composée par Tobias à ce jour, mais qui s’écoute gentiment.
On se demandera aussi ce qu’il a fait lors de la composition d’Alone I Remember, là aussi très rock fm, sympathique mais très loin de la qualité développée tout du long de cet opus, et de manière plus générale au long de ce diptyque.
Petite préférence pour Rat Race, un bon brûlot heavy-speed, avec son refrain catchy, efficace, sans chichis.

On terminera sur le final de cette trilogie, Journey To Arcadia. Que dire de plus que : typique d’Avantasia, des arrangements grandioses, un refrain qui vous refilerait des frissons en plein été, des chœurs, mais surtout le trio Catley-Sammet-Allen, qui s’avère très convaincant et plein de ressources. Bruce Kulick et Sascha Paeth se partagent les guitares (et les soli), Alex Holzwarth fait tourner sa batterie à plein régime, Miro Rodenberg nous balance un son digne des plus grands orchestres symphoniques, le tout pour une conclusion digne d’Avantasia, tout en même temps empreinte d’émotion, de nostalgie, on ne peut rester insensible à son écoute (encore une fois, un refrain absolument fabuleux).

En conclusion, un opus peut être un peu plus hétérogène, plus difficile d’accès, mais aussi plus riche et plus complexe.
Une dernière fois, ne cherchez toujours pas à ramener la comparaison aux Metal Opera, car il n’est pas possible de la faire, Tobias a réorienté sa musique avec The Scarecrow. La manière est discutable, du moins elle l’était (en 2007), car aujourd’hui cela lui a permit de nous donner ces deux œuvres abouties, pleines de surprises que je vous invite à découvrir au fur et à mesure des écoutes.

Un petit mot sur la deluxe-box. On a droit à non seulement deux superbes albums, avec une pochette cartonnée du plus bel effet, mais aussi à un petit fascicule, qui regroupe une interview exclusive de Tobias, très intéressante sur la genèse de l’histoire et le rôle des chanteurs, mais aussi des tas de photos inédites sur le making of des clips et sur la dernière tournée de 2008.

Tib

Ma note : 8/10

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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