Les hostilités démarrent avec l'inoxydable "decadence dance", toujours aussi efficace. Au fur et à mesure des titres qui défilent, on est raassuré de toujours avoir à faire à un groupe très affûté, qui délivre une prestation impeccable. Cherone et Bettencourt font le show, à part quelques rides en plus (et encore, pour Nuno faut regarder de près), il semblerait que le temps n'a pas de prise sur ces gars-là. Pat Badger assure des choeurs toujours impeccables, très important dans le son d'EXTREME (l'influence de QUEEN est passée par là). Niveau setlist, si on peut regretter quelques oublis, on préférera se réjouir que le groupe aligne ses classiques tout en défendant son petit dernier, dès le 2e titre pour être précis, avec "comfortably numb". Pas besoin de plus de nostalgie que de raison, même si ce sont bien les titres de Pornograffiti qui remportent le plus de succès auprès d'un public tout acquis à la cause des hard rockers funky. Suffit d'entendre l'acuceil réservé à "It's a monster" qui met le feu en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. "Rest in peace", extrait de III sides to ervery story, le medley autour du premier album Kid Ego/Little Girls/teacher's pet enchaîné avec "play with me", l'épique "tell me something I don't know, quelques démos à la guitare de Nuno, toujours fun et jamais là pour mettre en avant sa virtuosité, sans oublier les inévitables "more than words", "get the funk out", avant de finir en acoustique et en beauté avec "hole hearted", "cupid's dead" et son break qui tue... Le guitariste s'en donne à coeur joie du début à la fin et éclabousse de sa classe la performance délivrée par le groupe. Countrysant sur "take us alive", guitare sèche frappée, shreddée, slappée et dieu sait quoi encore sur "midnight express"... Et encore, sans les images on ne se rend pas compte qu'il ne regarde que rarement son manche. Apprentis guitaristes s'abstenir !
Le répertoire du groupe est riche, la setlist bien agencée, le groupe archi-carré (La palme à Nuno of course, mais les autres, Gary Cherone en tête, ne sont pas en retse), le tout n'est pas surproduit, conférant à l'ensemble un véritable aspect "live" et plus moderne. Le tableau pourrait être franchement idyllique, si ce n'est qu'il manque un petit grain de folie, un petit rien de magie qui feraient définitivement décoller l'ensemble. Soit à peu de choses près ce qu'on pouvait reprocher au "little south of sanity" d'un certain AEROSMITH en son temps. Comme si le tout était un peu trop rôdé, un peu trop pro. Un comble pour un groupe dont le principal crédo est la fiesta générale ! Rien à dire techniquement donc, on prend un grand plaisir à écouter, tout en restant quelque peu sur sa faim une fois arrivé au bout. Le live sort également en format DVD. La vue du déhanché de Gary Cherone ou des prouesses de Nuno suffiront-elles à nous plonger totalement dans la folie d'un concert d'EXTREME ? Ce qui est chouette dans tout ça, c'est qu'au pire on devrait avoir l'occasion d'aller les voir pour de vrai sur leur prochaine tournée, en espérant qu'ils feront aussi bien que lors de leur dernier passage à Paris, où ils avaient littéralement enflammé un élysée-montmartre blindé comme un oeuf, confirmant leur histoire d'amour avec notre beau pays, qui continue...
8/10