Phil Campbell – Old Lions Still Roar

Comment continuer à vivre après la mort de Motörhead? Bientôt quatre ans déjà que Lemmy Kilmister a quitté ce monde. Mikkey Dee a trouvé refuge auprès de Scorpions et ses tournées d'adieux qui n'en finissent pas. Phil a visiblement opté pour le chemin inverse, en recherchant un peu de fougue et de jeunesse en compagnie de ses enfants avec Phil Campbell And The Bastards Sons. Old Lions Still Roar ("les vieux lions rugissent encore"), bien loin d'être un coup d'œil dans le rétroviseur, sonne même de manière bien plus contemporaine que ce que le guitariste a accompli avec sa progéniture.

"These Old Boots", le premier single proposé au public, est finalement assez trompeur et ne représente pas l'état d'esprit général du disque, avec son riff à mi-chemin entre Saxon et Motörhead et un refrain scandé, efficace mais très classique.  L'ouverture de l'opus nous surprend déjà bien plus, puisque "Rocking Chair" est une très jolie composition acoustique que l'on imagine aisément chantée au coin du feu.

L’hétérogénéité est le maître mot de Old Lions Still Roar. Le choix de faire appel à un chanteur différent pour chaque morceau renforce ce sentiment. On peut citer pêle-mêle Rob Halford, Alice Cooper, ou encore Dee Snider pour les plus connus, bien que le reste du casting soit lui aussi de grande qualité. La prestation de Whitfield Crane (Ugly Kid Joe) est particulièrement réussie sur "Dancing Dogs", titre qui aurait pu sans doute apparaître sur un album des sales gosses. Pour l'anecdote, Campbell avait par le passé posé ses guitares pour la bande sur une reprise d'"Ace Of Spades".

Le son puissant de cette première sortie sous le seul nom de Phil lui confère un côté actuel, bien que les chansons soient toutes dictées par la science du riff du Gallois, qui n'est plus à démontrer. Si de nombreux moments transpirent le plaisir de jouer du rock ("Swing It", "Straight Up", ou le groovy "Faith In Fire"), on perçoit également la volonté d'explorer de nouvelles choses, en dehors du carcan imposé par cette machine qu'était Motörhead. "Walk The Talk", avec son accordage très bas et un refrain alambiqué, en est la parfaite illustration.

Sur neuf titres (le dernier étant une outro très planante au doux parfum mélancolique) figurent trois ballades, ce qui fera peut être une de trop pour pas mal d'auditeurs, d'autant que "Dead Roses" sera vite zappée. Néanmoins, "Rocking Chair" et "Left For Dead" sont deux atouts majeurs de l'album, jouant un rôle essentiel dans la fraîcheur dégagée par Old Lions Still Roar.

On ne peut que saluer la prouesse artistique de proposer du neuf sans trahir son identité. Si l'ensemble ne contient pas d'hymne fédérateur et ne s'impose pas comme une sortie majeure de ces dernières années, il nous démontre que Phil Campbell est à 58 ans plus vivant que jamais. Pour nous, pas de doute, le contrat est rempli et le meilleur reste encore à venir.

Old Lions Still Roar, sortie le 25 octobre 2019 chez Nuclear Blast

Tracklist :

1) Rocking Chair (Feat Leon Stanford)
2) Straight Up (Feat Rob Halford)
3) Faith In Fire (Feat Ben Ward)
4) Swing It (Feat Alice Cooper)
5) Left For Dead (Feat Nev MacDonald)
6) Walk The Talk (Feat Nick Oliveri)
7) These Old Boots (Feat Dee Snider)
8) Dancing Dogs (Feat Whitfield Crane)
9) Dead Roses (Feat Benji Webbe)
10) Tears From A Glass Eye

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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