Nile – Vile Nilotic Rites

En plus de vingt ans de carrière, Nile n'a jamais sorti de mauvais album. Certains rétorqueront que cette affirmation est subjective, mais si l'on regarde de plus près, chaque album des Américains a récolté un certain succès critique. Alors certes, At the Gates of Sethu (2012) et What Should Not Be Unearthed (2015) accusaient une petite baisse de régime et voyaient le combo de Karl Sanders se complaire dans le classique sans trop de prise de risque. Quatre ans après, avec un line-up renouvelé, Vile Nilotic Rites se hisse à la hauteur des classiques du groupe, In their Darkened Shrines (2002) ou encore Those Whom the Gods Detest (2009). Décryptage des hiéroglyphes avec La Grosse Radio !

Avec le départ de Dallas Toller-Wade il y a deux ans, nous pouvions craindre que le son du groupe en soit modifié. Bien que Karl Sanders compose la majeure partie de la musique de Nile depuis Amongst the Catacombs of Nephren-Ka, Toller-Wade était un maillon essentiel de la machine Nile depuis ses débuts. L'arrivée de Brad Parris (basse, chant) et de Brian Kingsland (guitare, chant), non seulement n'a pas modifié le son du groupe mais a en outre permis de donner un petit coup de jeune à la formation. Les deux musiciens se sont en effet impliqués dans la composition des nouveaux morceaux, au même titre que l'incontournable George Kollias (batterie). Sur Vile Nilotic Rites, Karl Sanders est donc bien épaulé et, si l'on en croit les crédits de l'album, a même délégué totalement la composition de trois titres.

Pourtant, dès le puissant "Long Shadows of Dread" qui ouvre l'album, les fans de Nile se retrouvent en territoire connu. On retrouve ces riffs orientalisants, ces accélérations fulgurantes, ce chant d'outre-tombe tout droit sorti des profondeurs des pyramides égyptiennes. Et surtout ces thématiques indissociables de la musique de Nile. Si "Long Shadows of Dread" ou plus encore "Vile Nilotic Rites" restent dans la veine classique du groupe, on apprécie retrouver un peu de vitesse sur "The Oxford Handbook Of Savage Genocidal Warfare". Le partage du chant entre les trois vocalistes apporte encore plus de puissance que sur les derniers enregistrements du combo, bien que la voix de Parris reste très proche de celle de Toller-Wade.
 

Ce qui a fait la force de Nile depuis ses débuts, outre son efficacité, c'est bien l'ambiance malsaine aux relents d'air vicié des pyramides qu'a su distiller Sanders dans son œuvre. Et si elle semblait manquer dans les derniers opus des Américains, le très progressif "Seven Horns of War" vient remettre les pendules à l'heure. Ce titre associe death metal, puissance et ambiances à travers des samples et des orchestrations très bien intégrées à la musique. On ne peut s'empêcher de songer que l'orchestre à 6:15 semble un poil pompé sur le thème du Mordor dans la musique de Howard Shore (Le Seigneur des Anneaux) mais on n'en tiendra pas rigueur au groupe pour ces quatre notes qui s'intègrent à merveille dans l'œuvre. De même, le court instrumental "Thus Sayeth The Parasites Of The Mind" renoue avec ces interludes joués sur des instruments acoustiques traditionnels égyptiens qui nous avaient profondément manqué depuis At the Gates of Sethu. Le solo acoustique de  "Where is the Wrathfull Sky" est d'ailleurs l'un des temps fort de ce nouvel album, tout comme les parties acoustiques de "The Imperishable Stars are Sickened", le meilleur morceau de l'album avec "Seven Horns of War".
 

Nile, Sanders, metal,

Si nous avons déjà mentionné le très rapide "The Oxford Handbook Of Savage Genocidal Warfare",  la vitesse de "Snake Pit Mating Frenzy" impressionnera également les fans de George Kollias. Pourtant, leur pendant doom, "That Which is Forbidden", apporte de la diversité dans l'œuvre, avec une intro très lente orientalisante et un rythme plus mid-tempo sur le reste du titre.
 

Outre la qualité des compositions, on apprécie la production de l'album qui parvient à rendre justice à chaque instrumentiste. Un vrai sentiment de puissance se ressent à l'écoute des douze pistes, renforcé par les orchestrations discrètes (sur le pont de "Seven Horns of War" à 5:10, celles de "Reveil in their Suffering" à 2:35 ou les percussions sur "Where is the Wrathfull Sky"), des soli inspirés et un chant habité.

Alors certes, Nile reste dans son univers et des titres comme "Reveil In Their Suffering" (et son très bon pont à 2:27) ou "Vile Nilotic Rites" n'auraient pas dépareillé sur  What Should Not Be Unearthed. Mais ce neuvième opus s'inscrit dans la veine des meilleurs albums du combo avec des titres solides et variés, et un line-up qui redonne un bon coup de fouet à la carrière du groupe. Si l'on ajoute le superbe artwork et le livret où comme à son habitude Sanders détaille les thèmes et la genèse de chacun des titres, on tient là un album qui marquera l'histoire du combo américain. Osez venir vous initier aux viles rites de Nile, vous n'en sortirez pas indemnes...

Tracklist :

Long Shadows of Dread
The Oxford Handbook of Savage Genocidal Warfare
Vile Nilotic Rites
Seven Horns of War
That Which is Forbidden
Snake Pit Mating Frenzy
Revel In Their Suffering
Thus Sayeth The Parasites of the Mind
Where os the Wrathfull Sky
The Imperishable Stars are Sickened
We Are Cursed

Photographie live : © Thomas Orlanth 2018
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe
Déjà disponible chez Nuclear Blast

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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