VANDEN PLAS – The Seraphic Clockwork

2 albums en 8 ans, c'est peu. Mais tant que la qualité est au rendez-vous, on peut s'en contenter. VANDEN PLAS n'a jamais vraiment eu le succès auquel il pouvait prétendre. Ses membres se sont donc orientés vers d'autres projets, qui marchent de mieux en mieux, qui se diversifient, et qui fort logiquement leur prennent pas mal de temps. Pas question d'abandonner leur bébé pour autant, après l'excellent "Christ 0" (2006), de meilleure facture que son prédécesseur, qui malgré de très gros morceaux, aurait gagné à ne pas tout miser sur son seul concept un brin hermétique ("Beyond Daylight", 2002), le pilier allemand nous revient avec un véritable petit bijou. Car ce "The Seraphic Clockwork" enterre ses deux petits frères. "Frequency" est une entrée en matière percutante qui donne le ton : intro ultra-heavy, ambiance assez sombre, retour aux grosses guitares et à un style proche de celui développé sur "The God Thing", le groupe a retrouvé une puissance qui lui faisait encore un peu défaut il y a 4 ans.

Difficile de décrire précisément la musique de VANDEN PLAS, qui propose un heavy métal tendant vers le progressif, (ou du progressif qui part pas trop en cacahouètes si vous préférez) parsemé de quelques touches AOR ultra mélodiques grâce notamment à la voix caressante d'Andy Kuntz, qui n'en finit plus de s'améliorer. Une nouvelle fois à tomber par terre, son intonation chaleureuse soutient un album énorme du début à la fin. Visiblement remonté comme un coucou depuis que ses problèmes aux mains sont de l'histoire ancienne, et bien servi par un mix qui met sa prestation en valeur, Stephan Lill s'en donne à coeur joie, enchaînant les riffs syncopés à grande vitesse, tandis que Günter Werno nous fait admirer, outre son brio habituel, les nombreux nouveaux sons qu'il a dégotté sur son clavier. Entre énergie retrouvée et palette de couleurs enrichie, VANDEN PLAS nous balance 4 morceaux excellemment écrits et péchus qui raviront les connaisseurs et les autres. Maître du mid-tempo ravageur, le quintet allemand a toujours la classe et a au passage réalisé une chouette cure de jouvence. Nul doute que l'enchaînement  du tubesque "Holes in the Sky", de la grosse bombe qu'est "Scar of an Angel", et des multiples ambiances du très prog "Sound of Blood", ne laissera personne indifférent.

L'album change alors légèrement de registre. Il faut dire que quand la voix d'Andy vient nous cueillir sur l'intro de "The Final Murder", sur fond de guitare acoustique, l'ambiance est au recueillement. Montée en puissance qui se mue en marche militaire juste avant d'éclater sur une fausse accalmie avant de repartir de plus belle (vous avez dit "épique" ?), VANDEN PLAS serre encore le jeu alors qu'on pensait déjà avoir un simple excellent album. Mais c'est vrai que tant qu'à faire, autant pondre une tuerie. Jamais adepte de la complication stérile, c'est à toute une histoire auditive que  le groupe nous fait assister. Précisons qu'Andy est grand amateur de théâtre depuis longtemps, et que le groupe s'est investi depuis plusieurs années maintenant dans les comédies musicales (dont récemment une adaptée de leur album "Christ 0").  Ces multiples expériences ont permis aux musiciens de grandement enrichir leur écriture et d'en augmenter considérablement la portée narrative. Sans compter les chorales et ensembles de cordes dirigés par Gunter. De sorte que ces 4 longues pièces, qui dépassent les 9 minutes (la palme au final "On my way to Jerusalem", qui tutoie les 13 minutes), évoluent logiquement, sans heurts, sans solos à rallonge, sans que l'on perde le fil., ni qu'on s'ennuie un seul instant.

La force de VANDEN PLAS a toujours résidé dans son équilibre entre le métal progressif, une grosse puissance de feu heavy avec les rythmiques massives de Stephane Lill, soutenue par une rythmique intraitable, une large palette d'émotions portées par les claviers et une voix reconnaissable entre 1000, et des chansons qui savent rester accessibles. Au fond, VANDEN PLAS raconte une histoire (chaque chanson est conçue comme un chapitre), sans jamais y sacrifier la musicalité, avec une fraîcheur retrouvée et une forte envie d'en découdre. Histoire que je vous laisse le soin de découvrir, et qui demande à être conclue, si possible plus vite que dans 4 ans. De loin son plus épique, "The Seraphic Clockwork" est à ranger aux côtés des classiques "The God Thing" et "Far off Grace". Il faudra plus de temps pour savoir si ce 6e album est leur meilleur à ce jour, mais c'est très possible. Retour plus que gagnant.

Note : 9/10.

Sortie le 4 juin, FRONTIERS RECORDS

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