Temnein – Tales: Of Humanity And Greed

Formé en 2009 en Lorraine, Temnein poursuit son bout de chemin dans le monde du death metal et propose cette année son troisième effort : Tales: Of Humanity and Greed. Les deux opus précédents, 404 B.C. et White Stained Inferno ont été plutôt bien reçus par la critique, mais principalement en dehors de nos frontières. Les musiciens ont voulu créer un album plus "catchy", les morceaux du précédent étant parfois jugés un peu trop longs. Peut-être cela permettra-t-il au groupe de voir grimper sa notoriété dans l'Hexagone ? En tout cas c'est ce que nous lui souhaitons, car sa musique est digne d'être écoutée.

Fort d'une durée de 52 minutes, l'album présente quelques changements par rapport à son prédecesseur plus long de dix minutes. Alors que White Stained Inferno puisait beaucoup dans les inspirations de groupes mélodiques mais progressifs comme Opeth, nous retrouvons dans Tales: Of Humanity And Greed plus d'éléments mélodiques et moins d'éléments progressifs, inspirés de groupes comme Dark Tranquillity ou Insomnium. De plus, après un premier album chez le label danois Mighty Music, un second chez les Allemands de Massacre Records, ce dernier enregistrement est distribué via Blood Blast, une nouvelle branche de Nuclear Blast.

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Produit par Frédéric Motte, alias "El Mobo" (Loudblast, ETHS, The Great Old Ones...), cet album est un recueil de contes, mythes et légendes de différents univers : contes enfantins, contes asiatiques ou même des univers tirés de la pop culture (The Legend of Zelda, Doctor Who). Chaque histoire a une morale commune : l'éternelle répétition des erreurs humaines liées à l'avidité. Cette idée est illustrée sur l'artwork signé Vincent Fouquet (Meshuggah, Kataklysm, Moonsorrow...) : le cercle représente cet éternel recommencement des erreurs humaines et les dessins illustrent chaque univers de l'album, comme une invitation à l'écouter en boucle !

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"The Storyteller" plonge son auditeur dans une atmosphère douce et mélodique, appuyée par les quelques notes légèrement saturées de guitares enveloppées dans des choeurs envoûtants aux claviers. Les coups de batterie très succincts laissent place aux riffs de guitare et à la voix semblant venir des profondeurs. Nous nous imaginons alors quelle pourrait être la suite de l'album à partir de cette introduction qui nous émeut déjà. 

C'est évidemment à un groupe de death mélodique que nous avons affaire, et la voix ténébreuse de Jocelyn Fridy supportée par les riffs mélodiques des guitaristes Florian Frandinier et Morgan Rappe rappelle sans trop de mal Amon Amarth ou encore Omnium Gatherum, tant les vocalises sont proches. Qui dit death, dit tempi rapides et blast beats dont nous nous délectons avec plaisir dans les morceaux "Rise Of The Sontarans" ou "Yuki Onna". Le groupe a aussi inclus des éléments doom dans des titres comme "Dirge For Termina" ou "The Knotted Bag". Cela permet d'accentuer l'effet atmosphérique, déjà présent avec les nappes de clavier que nous pouvons entendre ça et là. L'auditeur attentif pourra aussi déceler quelques éléments post metal.  Le côté progressif n'est pas en reste, avec l'outro de "The Knotted Bag" et "Scums Of Hamelin", morceau de clôture représentant à lui seul un cinquième de l'album et véritable hymne mélodique. Aucune longueur cependant, tant l'agressivité et les riffs prenants se mêlent à la volupté de la partie la plus progressive qui nous fait un temps oublier que nous écoutons un album de death metal, aussi mélodique soit-il, pour nous lâcher complètement dans les méandres de cette presque berceuse.

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Globalement, tous les morceaux sont construits de la même façon, de bon riffs mélodiques entraînés par la rythmique de Valentin Treuillier sur ses fûts et Julien De Giorgio à la basse. Tous ces éléments techniques sont plaisants pour les oreilles, mais un constat s'installe rapidement au fil de l'écoute du CD : les variations des émotions retrouvées en introduction et en conclusion ne sont pas assez présentes. Cependant des morceaux comme "I Am Davy Jones" ou "City Of Gold" sont très entraînants et restent facilement en tête. Les soli se font assez rares, et c'est plutôt un point fort car l'auditeur les apprécie d'autant plus. La technique des guitaristes est irréprochable dans le morceau "A Few Drops Of Blood" et son solo, accompagné des nappes au clavier, suivi de la partie de tapping plutôt agréable qui casse le rythme. L'agressivité et l'énergie du batteur sont très présentes dans le morceau "Rise Of The Sontarans", et de manière générale, la batterie a une place forte dans cet album.

Temnein nous propose un troisième opus riche en mélodies, très bien mêlées à l'agressivité du batteur et au grondement du vocaliste qui sort tout droit des ténèbres. Le groupe joue avec nos émotions avec brio en introduction et en conclusion de l'album, mais malgré quelques morceaux vraiment prenants et des techniques maîtrisées, le reste semble un peu répétitif et décourage presque l'auditeur d'écouter cet album d'une traite. Cependant nous nous imaginons très bien ces morceaux joués en live et l'énergie débordante des musiciens qui n'en sont clairement qu'à leur début de carrière.

Tracklist
1. The Storyteller
2. The Blind And The Greedy
3. The Knotted Bag
4. I Am Davy Jones
5. Rise Of The Sontarans
6. A Few Drops Of Blood
7. City Of Gold
8. Dirge For Termina
9. Yuki Onna
10. Scums Of Hamelin

Sortie le 22 mai 2020 via le label Blood Blast.

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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