Les Gros émergents du mois de juillet 2020

Chaque mois, notre rédaction met à l’honneur quelques formations émergentes qui lui ont tapé dans l’œil (ou plutôt dans les oreilles). Nous espérons que cette mise en lumière permettra à des groupes passionnés et de qualité d’obtenir l’exposition qu’ils méritent, car ils sont la preuve de la richesse et la diversité de notre scène musciale. Bonnes découvertes !

Constellatia – The Language of the Limbs (post-metal)

Constellatia, formé en 2018 dans la région du Cap en Afrique du Sud, est un projet post-metal porté par la vision commune de deux musiciens, Gideon Lamprecht (guitares, claviers) et Keenan Oakes (basse, chant). Pour ce premier opus, The Language of Limbs, le duo a puisé dans des moments sombres de ses histoires personnelles pour y trouver une forme d'exutoire et de force triomphale qui s'exprime dans quatre longs morceaux, pour trente-quatre minutes de compositions élaborées, aériennes, navigant en permanence sur le fil entre prog ambiant et black metal déchirant.

Une atmosphère très particulière s'impose dès les premiers instants, portée par des compositions habiles, des guitares somptueuses et cet équilibre maîtrisé entre le black et l'ambiant. Il faut dire que le duo Constellatia a su mettre cet univers en valeur grâce à la participation d'un solide batteur, Lawrence Jagger, et de deux chanteuses, Alison Rachel et Lucy Kruger. Le single "All Nights Belong to You", sorte de voyage épique prog à l'entame très black, avec une rythmique impressionnante, passe du sombre à l'aérien, du grandiose et solennel au doux psychédélisme de ces passages où le chant féminin éthéré semble faire flotter l'auditeur, avant une reprise black au hurlement déchirant et intense digne du cri primal.

Jouant avec les contrastes en montrant une belle maîtrise des transitions, Constellatia propose ici un voyage émotionnel très progressif tout en profondeur et délicatesse. Que ce soit par le chant monstrueux de Keenan Oates ("Empyrean") ou par les touches de voix féminines du plus bel effet ("The Garden"), l'atmosphère se fait lente, puissante et marquante. Constellatia joue avec les codes du black et cherche à s'élever de cet état de désespoir latent en y ajoutant des mélodies souvent nostalgiques servies par un jeu de guitares tout en émotions. Sur "In Acclamation", le pont aérien et onirique cohabite avec des hurlements déchirants dans un passage digne d'une fusion entre Pink Floyd et Wolves in the Throne Room.

Gonflé à l'hypersensibilité et à l'ultra souffrance - plutôt qu'à l'ultra violence, le prog / black de Constellatia ravira les amateurs de post romantique à la Cult of Luna

Bandcamp https://constellatia.bandcamp.com/
Facebook https://www.facebook.com/constellatiaband

Chronique de Julie / Juliel

The Goat Was Prowling Here - Luminescent (EP - post-black metal)

Poétique et lancinant, le premier EP du projet français post black metal se révèle être plus complexe et recherché qu’il en a l’air. Avec un premier titre servant de porte d’entrée dans le monde de l’artiste, on découvre une musique torturée et pour le moins surprenante. En témoignent les changements d’ambiance tout au long de l’EP, tantôt très black, tantôt presque trap. Et les cris, (de rage ou de tristesse ?) au sein de “Regarde l’Ether, Fils de La Terre”. On aurait peut être aimé un peu plus de diversité sur ce morceau long de six minutes. L’EP se conclut sur le titre éponyme, à la fois mélancolique et bien plus expérimental avec une batterie très électronique et marquée.

On sent ainsi une véritable démarche artistique derrière ce premier EP entièrement auto-produit. Et c’est pour cela que l’on ne peut que vous recommander d’y jeter une oreille. L’album est disponible en version libre sur le bandcamp de l’artiste.


 

 

Bandcamp : https://thegoatwasprowlinghere.bandcamp.com/album/luminescent-ep
Facebook : https://www.facebook.com/TheGoatWasProwlingHere/ 

Chronique de Valérian

BullRun – Wilderness (rock / metal)

BullRun est une formation émergente qui traîne cependant une dizaine d'années d'expérience et quelques sorties derrière elle. Incontestablement, on ressent ce savoir-faire en écoutant son nouvel EP, Wilderness, produit et exécuté de façon soigneuse.

Oscillants entre hard rock et heavy, les six titres formant Wilderness ne sont pas sans nous rappeler les excellents Franco-australiens de Koritni, c'est à dire un rock gonflé aux hormones mélangeant AC/DC, Motorhead et Maiden avec brio. On pense parfois même à Metallica sur sa deuxième partie de carrière ("Roll Your Dice", par exemple).

Les morceaux, plutôt homogènes, inssuflent toutefois assez d'idées différentes pour maintenir l'intérêt de l'auditeur (la basse ronflante du final "Dust And Sand", un vrai bonheur). Les refrains sont aisément mémorisables, les compositions étant avant tout pensées pour être immédiatement accrocheuses. 

L'EP dure un peu moins d'une demi-heure, et il s'agit bien du seul regret que l'on peut formuler tant on aurait aimé en entendre un peu plus. Nous avons hâte de voir ces morceaux prendre vie sur scène, BullRun ayant incontestablement de quoi enthousiasmer le public en concert ! 

 

Bandcamp https://bullrunofficial.bandcamp.com
Instagram https://www.instagram.com/bullrunoffi

Chronique d'Axel /AxlD

Ectoplasma - White-Eyed Trance (death metal)

Venu de Grèce, c'est pourtant de la scène death floridienne des années 90 que s'inspire Ectoplasma pour son troisième album. White-Eyed Trance est en effet un condensé de ce que le death a de plus old-school. De la production sale et brutale à la pochette que n'aurait pas reniée Ed Repka (concepteur des pochettes les plus cultes de Death), tout est là pour faire revivre les heures de gloire de cette scène.

Alors certes, ce courant revival est à la mode avec des artistes comme Gruesome ou Skeletal Remains, mais Ectoplasma, s'il ne révolutionne rien, est capable d'envoyer des riffs accrocheurs tout en gardant une ambiance fort malsaine. Le chant du bassiste/vocaliste Giannis Grim est dans l'esprit de celui d'un Chris Reifert (Autopsy), tandis que les riffs parleront aux fans des premiers Cannibal Corpse et Incantation. A ce titre, si le groupe reprenait précédemment des compositions d'Autopsy ou Unleashed sur ses précédentes réalisations, ici c'est Devastation qui est à l'honneur avec la cover de "Souls of Sacrifice".

Le quatuor grec a fait évoluer ses compositions, comme ce "Skeletal Lifeforms", déjà disponible sur un EP en 2016 (avant même la sortie de son deuxième opus, "Cavern of Fouls Unbeings"). En résultent huit titres solides, où l'efficacité est de mise et où l'esprit des pionniers est respecté. 

Avec en outre des références aux films d'horreur et d'épouvante ("Alucarda, the Daughter of Darkness", dont le titre fait écho au film du même nom et en reprend même un extrait en intro), Ectoplasma nous sort un troisième album solide, qui permet enfin de faire parler de lui en dehors de ses frontières. 

Bandcamp : https://ectoplasma187.bandcamp.com/
Facebook : https://www.facebook.com/Ectoplasma/

Chronique de Watchmaker

Bad Whispers – Burn Out (heavy rock / metal)

 


Dans la série heavy FM, un nouveau venu fait son apparition en la personne de Bad Whispers, formation qui a sorti son premier album début juin après un EP en décembre 2017.  Burn Out est un album efficace dès la première écoute. Il faut dire qu’il est aussi mélodique qu’accrocheur, porté par la voix puissante de  Ben, un peu éraillée par moments, qui conviendrait aussi bien au rock FM qu’au heavy metal – genres entre lesquels l’album hésite un peu – et qui rappelle curieusement un certain Myles Kennedy, ce qui n’est peut-être pas complètement un hasard puisque le groupe cite entre autres Alter Bridge parmi ses influences.

L’ensemble est vraiment maîtrisé pour un premier album, les guitares de Jo et Chris étant très mises en avant et relativement lourdes, même si elles pourraient gagner en agressivité. Difficile aussi de croire qu’il s’agit d’un groupe clermontois, tant le son renvoie à des artistes américains.

Malheureusement le groupe a voulu sortir dès son premier essai un album d’une heure, et Burn Out a du mal à tenir la distance : aucun mauvais titre en soi, mais un manque de variations sur les 13 titres qui finissent par être un peu redondants.

Mais le groupe est facilement pardonné pour cet orgueil de jeunesse, car les cinq musiciens possèdent tous une maîtrise et un sens de la mélodie qui n’est pas systématique sur les premiers albums. On aimerait bien les voir durcir leur son pour s’orienter vers des morceaux vraiment heavy, Bad Whispers est en tous cas une formation à suivre sur la scène française.

 


Site : https://www.badwhispers.com/

Chronique de Aude D

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