Accept – Too Mean to die

Depuis 2009 et la miraculeuse reformation d’Accept, les Allemands nous offrent d’incroyables pépites ! En 2010, Blood of the nations ressuscitait le groupe de la plus forte des manières avec d’excellentes compos heavy bien burnées. Puis l’album Stalingrad en 2012 et Blind Rage en 2014 en remettaient une sacrée couche. En fin de rétrospective, c’est The Rise of Chaos qui semble être au creux de la vague mais c’est sans compter sur l’inexorable talent des papys du heavy metal. Cette année 2021 marque un nouveau retour fracassant pour Accept avec Too Mean to die. Décryptage d’une recette magique.

Il est clair qu’Accept n’en est pas à son premier coup d’essai. Le groupe existe depuis plus d’un demi-siècle, et plusieurs générations de fans se sont succédées au fil du temps. Aujourd’hui la formation reste quoi qu’il arrive ancrée dans le paysage et affirme davantage sa position de leader incontesté du heavy metal allemand. Il y a de nombreux ingrédients présents au sein de ce dernier opus. Le tout est utilisé avec un talent certain dans une recette des plus efficace. La claque est évidente ne serait-ce qu’avec le premier titre qu’est "Zombie Apocalypse". L’intro très théâtrale et ce riff ultra lourd à 100 % heavy donnent le ton, alliant mélodie et solo bien burné propres au style du groupe de ces dix dernières années. Et, dans le même ton, c’est "No One’s Master" qui frappe indéniablement par sa puissance instrumentale et vocale. Le ton est grave et la mélodie simple, le titre en est immédiatement accrocheur. Qui plus est ponctué d’excellents solos, et ce jusqu’aux riffs très semblables à ceux de Judas Priest, c’est un vrai régal pour les tympans.

Too Mean To Die reste indéniablement dans ce que propose le groupe depuis dix ans, et tente même un retour aux hard rock des années 80 avec "Overnight Sensation" qui sonne dans ce cadre très pop et qui fait preuve d'un groove heavy particulièrement intéressant. Le titre éponyme, quant à lui, affiche une vélocité impressionnante et Mark Tornillo (chant) parvient à rester tranchant malgré cette vitesse d’exécution. "Too Mean to die" est un morceau speed ponctué d’un solo très inspiré.

Il est impossible de passer à côté de cet album sans en tirer une once de satisfaction. L’excellent "Symphony of Pain" est la pépite parmi les pépites qui rappelle à quel point Accept sait faire du heavy mélodique teintée de symphonies rejouées mais inspirées telle la cinquième de Beethoven. C’est une belle surprise qui ravira les plus mélomanes. Les sonorités modernes se mêlent au côté old school que le groupe conserve intrinsèquement pour le plus grand plaisir des fans mais aussi des néophytes. C’est un critère fondamental sur lequel les compositions se reposent et cela pourrait facilement s’inscrire dans cette mouvance New Wave Of British Heavy Metal si le groupe était dépourvu d’histoire. Aujourd’hui, des morceaux comme "Suck To Be You" ou "How Do We Sleep" sonnent tels de bons morceaux de rock’n roll burnés d’un autre âge. Et, résonnent sur un tempo à faire headbanger du début à la fin.

Et c’est loin d’être tout, puisque la diversité des titres nous offre le très bon "The Undertaker" qui perturbe de prime abord par ses riffs acoustiques mid tempo mais qui confirme une fois de plus que la prise de risque est souvent couronnée de succès. L’ambiance funeste inspirée par ce morceau ne laisse pas indifférent et offre une pause lyrique des plus appréciable. Allant jusqu’à la ballade avec "The Best is yet to come", Accept calme et nuance son jeu. En explorant des teintes sonores inhabituelles, Mark Tornillo offre ici une performance proche des compositions acoustiques de Sting. Et bien sûr, l’occasion est trop belle pour Wolf Hoffmann, qui ponctue ce titre d’un magnifique solo riche en émotion.

Pour terminer par un morceau instrumental des plus efficaces, "Samson and Delilah" donne le coup de grâce. C’est toute la puissance du heavy metal allemand qui abuse des codes de la musique classique pour sublimer une mélodie soliste déjà très expressive. 

En conclusion, Accept fait oublier quelques peu The Rise Of Chaos qui manquait cruellement d’inspiration pour délivrer un opus d’une très grande qualité. Le groupe se bat avec ses propres armes et gagne une nouvelle bataille confirmant qu’il est un des leaders incontestés du heavy metal. Too Mean To Die brille par sa diversité et la qualité des onze morceaux. C’est un condensé d’intensité, de riffs puissants, de solos endiablés et de prestations vocales hors d’âge.

Tracklist :

1 - Zombie Apocalypse 5:35
2 - Too Mean to Die 4:21
3 - Overnight Sensation 4Ë24
4 - No One's Master 4:10
5 - The Undertaker 5:37
6 - Sucks to Be You 4:05
7 - Symphony of Pain 4:39
8 - The Best Is Yet to Come 4:47
9 - How Do We Sleep 5:41
10 - Not My Problem 4Ë21
11 - Samson and Delilah 4Ë31

Sortie le 15/01/2021 chez Nuclear Blast

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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