Amon Sethis – Part 0 : The Queen with Golden Hair

C'est encore une fois une constante dans le milieu du prog metal : l'année 2020 aura été le théâtre de résurrection de plusieurs groupes et Amon Sethis n'échappe pas à la règle. Depuis 2014 et l'excellent The Final Struggle, nous n'avions plus rien eu de la part de ce groupe si singulier dans la scène metal française qui offre un power metal teinté de prog, le tout enrobé de mythologie égyptienne. Le groupe revient en excellente forme avec cet opus intitulé Part 0 : The Queen with Golden Hair, déjà sorti depuis décembre : une oeuvre ambitieuse que nous allons tenter de décortiquer. 

Amon Sethis est de retour et quel retour : le groupe a décidé de faire les choses en grand. A peine la sublime pochette en main, l'auditeur est déjà prévenu : ce sera grandiose, épique et guerrier. Oublié le côté peut-être un peu plus occulte et sombre, ce nouvel opus est cinématographique. Puissant grâce aux somptueuses orchestrations qui rappelleront des groupes comme Septic Flesh ou Dimmu Borgir, le groupe a décidé de pousser encore plus loin le côté mélodique et épique de sa musique. En résulte un album globalement plus power que prog et bien moins sombre dans le chant et les riffs.

Le tout est servi par une production plus qu'honorable notamment pour les orchestrations mais qui, contrairement à The Final Struggle, met clairement le chant en arrière-plan. Il faut parfois tendre l'oreille pour entendre ce que Julien Tournoud nous chante. Et c'est vraiment dommage car le chanteur a vraiment passé un cap : moins de passage dans les graves et des lignes de chant audacieuses. Si le curseur du volume avait été poussé un peu plus haut, l'album aurait largement pu figurer sur son CV comme étant l'aboutissement de sa carrière. Dommage donc mais pour de l'autoproduction, l'ensemble est vraiment satisfaisant.
 


Amon Sethis a vraiment été ambitieux avec 14 morceaux (15 sur la version site de streaming) tous plus épiques que les autres mais surtout efficaces. Assez concis et sans chichis ni soli à rallonge, le groupe a misé sur le côté instantané des mélodies et des riffs. Nul doute que, lorsque les tournées seront possibles, cet album va faire un carton sur scène. On prédit assez facilement que "The Rise of Aoutef's Army" va devenir un classique. Le morceau démonte tout sur son passage de la première à la dernière minute avec un Julien Tournoud au sommet de sa forme. C'est puissant, orchestral, prog, le tout en quelques minutes seulement. Deuxième hit potentiel : "Desert Storm" qui plaira à ceux qui regrettaient depuis le début de l'écoute que le growl ait disparu. Encore un morceau qui démontre la dextérité de Julien dans tous les registres.
 


On peut donc analyser l'album en terme de singles mais il est intéressant de noter à quel point cet opus est lisible sur la longueur : au fur et à mesure de l'écoute, les atmosphères changent pour passer d'un côté plus symphonique à un metal prog des années 90 dans la veine de Symphony X et Dream Theater tout en gardant ce côté oriental qui est malheureusement assez rare dans le metal en général. Le point culminant étant le dernier morceau de l'album physique : "From Dust to the Storm", véritable tour de force.

Un gros travail a également été fait sur les instruments ethniques, notamment les percussions, ce qui renforce les images véhiculées par la musique d'Amon Sethis. Ce n'est donc pas un album mais un film qui se déroule sous nos yeux avec ses batailles et ses moments plus calmes comme avec la ballade "Eternal Love". Cette chanson sert un peu de repos, elle est nécessaire certes, mais apparaît un peu comme la ballade classique de power metal à la Rhapsody (of Fire). On aurait aimé des paroles un peu moins clichées et plus profondes et un peu plus d'originalité. Mais cela reste la seule petite erreur de cette oeuvre. Autre ballade qui vient terminer l'album sur la version "site de streaming" "And then Comes the Rain" qui, apparaît également sur l'EP Treasures from the Sand. Ce bonus est bien amené et fait office de générique de fin. On achève donc l'histoire avec un titre qui oscille entre Scorpions et le power metal avec encore une fois des lignes de chant sublimes.

Plus de 10 ans après sa création, Amon Sethis a passé un cap. Et quel cap ! Toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort, cette partie 0 est donc la pièce maîtresse de la discographie du groupe qui semble avoir trouvé son créneau. On lui souhaite un prompt succès pour revenir avec un cinquème album avec encore plus de moyens pour nous en mettre plein la vue. 

Pour prolonger l'expérience, vous pouvez aussi vous procurer l'EP Treasures from the Sand, évoqué dans cet article, avec un titre bonus, des versions orchestrales (sublimes) et des enregistrements live.

Tracklist
1.The legacy from the past 02:53
2.Nitocris the Queen with golden hair 05:10
3.My sister, my love, my pharaoh 04:21
4.The conspiracy 07:00
5.The secret letter 04:56
6.The rise of Aoutef's army 04:18
7.Lost in the west 04:35
8.Desert Storm 04:24
9.Osiris God of the dead 04:28
10.Mask of wrath 04:16
11.By the torture 05:49
12.Eternal love 05:11
13.The blood red temple 04:46
14.From dust to the stars 09:59

Sorti le 12 décembre 2020 en autoproduction

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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