Saxon – Call to Arms

La Grande-Bretagne a de quoi faire des jaloux avec ses groupes de hard rock et de heavy metal de légende, qui ont marqués l'histoire du metal à jamais d'une empreinte indélébile, et dont chacun de vous, si c'est votre style de prédilection, écoute les plus grands tubes sans broncher, toujours avec le même plaisir. C'est vrai qu'ils sont enviables, ces britanniques, après tout c'est de cette ile que sont issus Iron Maiden, Whitesnake, Black Sabbath, Mötorhead, Girlschool, Def Leppard, Rainbow, Heaven and Hell, et j'en passe. Bref, que de belles petites formations qui font rêver, mais … ne manque-t-il pas un groupe dans toute cette liste ? Mais si, il en manque bien un … Cherchez donc, il a fait un peu d'actualité car il sort un nouvel album …

 

Question pour un … groupe anglais manquant … top !

 

  1. Je suis de Barnsley

  2. Le vrai nom de mon chanteur est Peter

  3. J'ai eu Jörg Michael dans mon line-up

  4. En 2011, c'est le 20e album !

  5. La question 5

 

La réponse est-elle :

 

  1. Saxon ?

  2. Saxon ?

  3. Saxon ?

 

Et la réponse est donc … Saxon, bien joué !

Mais qui sont-ils ? C'est l'heure d'un petit moment d'histoire. Formé en 1977, le groupe bénéficie d'un certain succès et, s'ils ne font pas le tour du monde en jet, ils se permettent malgré tout d'arpenter les grands festivals comme le Hellfest. Rendus célèbres par des oeuvres du calibre de Wheels of Steel en 1980, Denim and Leather en 1981 ou encore Unleash the Beast en 1997, le dernier opus du quintette date de 2009, nommé Into the Labyrinth, qui a obtenu soit des critiques élogieuses, soit des déceptions. Alors, pour les anglais, il est temps de réagir ! L'heure est à la reconquête, et quoi de mieux pour cela qu'une pochette avec un … militaire vous pointant du doigt et un titre, Call to Arms, des plus évocateurs ? Avec sa sortie au mois de Mai 2011 sur Militia Guard Music, le groupe compte bien casser des briques !

 

Alors, à quelle sauce le groupe va cuisiner son auditeur et préparer sa tambouille ? Oh bien sûr, rien de neuf sous le soleil, l'originalité, ce n'est pas le but recherché par les cinq compères d'outre-Manche et, après tout, ça ne dérange absolument pas ! L'ensemble reste le même que ce qui a déjà été entendu par le groupe ou par le heavy metal traditionnel, à savoir de la grosse guitare qui fait mouche et donne de la puissance, des bons solos qui apportent quelque chose aux titres, des refrains qui peuvent marquer, faire headbanguer, donner un bel effet sur scène, et bien sûr, marquer le plus possible de points avec du tubesque, de l'hymne, comme savent le faire Iron Maiden, Helloween, Judas Priest, Girlschool, Accept et consorts. Après tout, pourquoi changer une recette lorsqu'elle est bonne et qu'on la délecte avec envie, qu'on veut même y goûter à nouveau sans provoquer la lassitude ? Car cette force, qui fait de Saxon l'un des meilleurs combo du genre, c'est de savoir, sans changer radicalement sa recette, se renouveler et apporter de nouvelles saveurs, bien que restant toujours dans le classique. De la ballade poignante qu'est « Call to Arms » au single parfait nommé « Hammer of the Gods », à la plus hard rock « Chasing the Bullet », ces pistes dont le groupe à le secret, on reste dans du déjà entendu, mais qui fait plaisir à écouter malgré tout.

 

Et puis, que serait le quintette sans son chanteur, celui qui mène la barque depuis le début avec charisme et puissance, adresse, fougue et maîtrise, et qui après plus de 30 ans de carrière, ne faiblit pas, possède toujours sa dextérité et son aura ? Les fans peuvent immédiatement se rassurer, Biff Byford reste toujours à Saxon ce que Bruce Dickinson est à Iron Maiden, notre homme a la forme et le prouve au fur et à mesure. Il sait véhiculer de l'émotion dans les passages plus doux, et si le titre éponyme n'est pas une merveille, la performance du frontman le rehausse vraiment, montrant que cette voix dégage véritablement quelque chose, et lors des passages plus énervés, qu'il affectionne sur « Afterburner », il excelle tout simplement, rendant la prestation imparable. Comme dit si bien le proverbe, Saxon sans Biff, c'est comme le sandwich au fromage sans le fromage, ça perd beaucoup de saveur.

 

Un petit reproche à faire à Call to Arms ? Peut-être de ne pas pondre autant de chefs d'oeuvres qui concilieraient tous les fans et resteraient gravée dans le marbre des anglais. Non, les titres ne sont pas mauvais, et, d'ailleurs, il n'est à noter aucun morceau en dessous, une certaine homogénéité régnant dans l'air, mais il manque peut-être cette pépite à la « Princess of the Night » que tous entonnent en coeur, là où chacun hurle de joie lorsque l'air débute et que Biff prend son micro pour enflammer ces dames et faire bouger les chevelus et les non-chevelus. Mais il faut se contenter de ce que l'on a, et il y a déjà de quoi être heureux avec le contenu ! Et sinon, d'autres petits défauts ? Peut-être ce sentiment d'homogénéité justement, car, si toutes les pistes sont d'une qualité certaine et reconnues par le jury sévère du heavy, il manque peut-être un vrai hymne, qui s'est peut-être perdu dans la masse, un refrain qui se démarquera de tous les autres, et s'envole comme l'aigle au-dessus des montagnes.

 

Malgré tout, cet album va renouer avec la qualité et poursuit dans la lignée de ce que les britanniques savent faire, à savoir du bon, du très bon et de l'excellent, en excluant toute incursion chiante et mielleuse. Ainsi, quoi de mieux pour démarrer que « Hammer of the Gods », puissante et tubesque, comme ce que Saxon sait faire, le titre idéal pour profiter de la suite. Et si vous excluez le titre bonus, qui est une version orchestrale de la ballade (bonne, mais que l'on passera sous silence), alors la fin de l'opus sera accompagnée de « Ballad of the Working Man », un autre excellent morceau, qui fait headbanguer par un très bon refrain. Si rien n'est du calibre hymnesque, on peut quand même s'extasier sur du tubesque, et « Afterburner » va faire des heureux, c'est certain ! Pour les fans des guitaristes Doug Scarratt et Paul Quinn, les solos sont toujours de mise, encore une fois de qualité, et « Surviving Against the Odds » en bénéficie. Vous aimez la douceur ? Alors la ballade « Call to Arms » sera un petit moment de détente agréable, de même que dans « Mists of Avalon », titre le plus long et ponctué par des changements de rythme, vous trouverez des passages moins énervés. Saxon sait aussi passer du heavy au hard rock, « Chasing the Bullet » en est une belle preuve, mais également « Back in '79 » qui porte très bien son nom, et qui, s'il est bon, n'est pas forcément le meilleur morceau composé par le groupe. « When Doomsday Come (Hybrid Theory) » fait du bien par où elle passe, tout comme « No Rest for the Wicked », possédant une dimension plus intense.

 

Production au top, quoi de mieux pour donner de l'ampleur aux instruments et aux cordes vocales du chanteur ? C'est chose faite sur ce nouveau jet, qui met le chant et les guitares très en avant, parfois au détriment de la pauvre batterie, se retrouvant à l'arrière-plan, et dont les prouesses seront moins notables. A part ce petit détail, c'est comme d'habitude un son clair et précis, de quoi rivaliser avec le reste des disques actuels.

 

Au final, ce n'est pas une offrande d'exception, mais tout de même une galette de grande qualité, aux saveurs délicieuses qui nous est offerte par Saxon. Non, Call to Arms n'est pas là pour révolutionner le genre, et le groupe n'en a pas la prétention avec ce nouveau brûlot. Néanmoins, voilà un nouvel effort des anglais qui plaira aux fans, aux amateurs du genre et à ceux qui aimeraient découvrir ce dont le combo d'outre-Manche est capable. Alors interdiction de bouder son plaisir en lançant ce brûlot, et préparez vous à en profiter !

 

 

Note finale : 8/10

Myspace de Saxon

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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