Savage Messiah – Plague of Conscience

Savage Messiah : le thrash sympa
 

En cette période de revivals en tout genre, la vague de revival thrash bat son plein. A côté des reformations récentes (Death Angel, Heathen…), Savage Messiah joue le groupe de jeunes loups qui regardent leurs ainés avec envie. Leur dernier album en date, Plague Of Conscience, sorti sous l’étiquette Earache, n’invente rien, mais se révèle bien fait et agréable. Un album de thrash metal mélodique qui mérite qu’on s’y attarde.

Tout beau, tout chaud, c’est le nouvel album de Savage Messiah qui vient de sortir. Parmi le flot de jeunes groupes amateurs de riffs saturés et de décibels, dur de bien se faire voir pour les petits anglais. Pourtant, nos petits thrashers ont du talent. Ce Plague Of Conscience, troisième album, montre un groupe qui a gagné en maturité. L’ensemble est solide, caresse le thrasher dans le sens du poil avec des riffs agréables et le cajole avec des mélodies efficaces. Sur les dix compos que sert le groupe, pas de fausse note, et de jolis moments de bravoure avec l’assassine "The Accuser", "Beyond A Shadow Of A Doubt" qui fait lever le poing ou encore le titre final bien ficelé, "Mask Of Anarchy".

Qu'en est-il de l'interprétation ? Heureusement pour nos quatre londoniens, leur niveau est tout à fait honorable. Si les parties de batterie et de basse manquent de fantaisie, Pete Hunt et Chris O’Toole arrive à donner aux chansons une charpente solide. Côté guitares, James Tyler et Dave Silver s’en donnent à chœur joie avec des rythmiques propices au headbang, comme sur "Plague Of Conscience", ou se livrent à des solos mélodiques du plus bel effet ("Architects Of Fear"). Ce n’est pas tout le temps le cas dans le thrash, le groupe dispose d’un chanteur, Dave Silver, qui se défend très bien. Il sait alterner screams à faire péter le cristal ("The Accuser") couplets hargneux ("Shadowbound") et envolées mélodiques ("In Thought Alone").

Côté influences, parmi la pelletée de groupes talentueux des années 80, celui qui ressort le plus à l’écoute de Plague Of Conscience est Heathen. Les deux groupes partagent un gout prononcé pour la mélodie, qui va avec un chanteur assez versatile, qui n’a pas peur de calmer le jeu quand il le faut. On notera également le son assez lisse, qui donne à Savage Messiah et leurs pères spirituels un côté sympathique dans leur thrash. Même quand le groupe s’énerve, l’ensemble reste maîtrisé et calculé. Une formule qui peut sembler déroutante dans un genre à la base porté sur l’agressivité, mais qui fait ses preuves ici.

Cependant, faire ses preuves et montrer qu’on peut faire comme son grand frère, c’est bien, mais qu’est-ce qu’apporte Savage Messiah au genre ? C’est là que le bat blesse. Si la scène de revival thrash, dans laquelle s’inscrivent pleinement nos anglais, regorge de musiciens carrés et talentueux, l’inventivité pêche. Le talent est là, mais la folie est absente. C’est un problème récurrent dans cette scène. Une envie trop prononcée de faire "comme avant", pour finalement réduire sa marge de manœuvre à un niveau insuffisant. Savage Messiah a certes le mérite d’exister, mais est-ce suffisant ?

Savage Messiah

Un album qui montre une régularité et une solidité dans les productions du groupe. Si Savage Messiah veut s’élever, il ne reste plus qu’à ses membres de faire preuve de plus d’ambition.
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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