Devil’s Train – Devil’s Train

Le rock metallisé façon heavy old school revient à la mode, qu'on se le dise ! C'est ce qu'a dû se dire le batteur Jörg Michael en quittant Stratovarius il y a quelques mois. Constatant une évolution plus prog et moderne de son groupe de coeur, l'allemand a donc préféré user de son talent ailleurs, à peine remis d'une tumeur cancéreuse. Avant qu'il ne soit trop tard, voulait-il sûrement revenir à ses premières amours, à un style musical plus direct et sans chichi...

Devil's Train est donc né, avec autour du batteur sus-nommé son ancien camarade de Stratovarius, Jari Kainulainen, à la basse, le guitariste Lakis Ragazas (musicien live de Paul Di'Anno) et le chanteur/leader du groupe Mystic Prophecy, le grec R.D. Liapakis (également à la production, aidé de Christian Schmid). Tout ce beau monde semblait avoir besoin d'une bonne récréation musicale...  et cela tombe bien, puisque le label Edel/earMusic s'est très vite intéressé à leur cas, pour la sortie d'un premier opus éponyme ce vendredi 17 février 2012.

Hard rock & metal, le cocktail parait donc simple et basique ainsi posé, et c'est pourtant avec réussite que la mayonnaise prend le long des 12 pistes de ce Devil's Train. la navigation entre routines old schools, parenthèses heavy power et touches sleaze 80s se fait sereinement, portés que nous sommes par le chant de l'ami R. D. qui surnage comme un poisson dans l'eau.

Lui que l'on pouvait trouver un poil agaçant ou en surégime dans son groupe power metal Mystic Prophecy allie ici finesse et force avec un timbre couleur très américaine, faisant de ce voyage un véritable pélerinage aux confins de l'histoire du rock. Pas un hasard sûrement si le disque s'ouvre su un "Fire and Water" multipliant quelques références au passé avant de se conclure sur la reprise du mythique morceau de The Guess Who, "American Woman", pilier de la musique rock US et inspiration claire de la musique de Devil's Train (le groovy "To the Ground" semblant en être le meilleur exemple).

 

A l'écoute de ce tube parfaitement remis au goût du jour tout en gardant intactes les traces du passé, on pourrait se demander si le quatuor fraîchement constitué n'a pas fait un petit stage de moto sur la Route 66. L'hommage semble flagrant et sans concession, jusqu'à ce clip ci-dessus qui se passe de commentaire.

Du feu et de l'eau, comme l'annonce sa première piste résonnant comme une déclaration d'amour à la musique rock et metal. L'opus s'amuse ainsi à nous balader entre agressivité pernicieuse ("Roll the Dice", "Yellow Blaze", "Sweet Devil's Kiss" ou "Room 66/64" : autant de brûlots frôlant la perfection dans le genre et qui restent en tête quasi instantanément) et douceur quasi romantique mais toujours éraillée (les ballades "Forever" et "The Answers" font mouche, même si cette dernière déçoit un peu dans son texte plutôt simpliste et bourrés d'imprécisions linguistiques plutôt surprenantes). Le rythme global ne déçoit pas et les 37 minutes de l'album défilent ainsi à la vitesse d'un TGV (bien à l'heure et sans panne imprévue).

Techniquement, c'est du grand art. Rien de bien compliqué à effectuer certes, vous pensez bien, mais c'est en place et cela respire l'expérience à plein nez. Plus important encore, le feeling ne décroche jamais et les mélodies en ressortent ainsi peaufinées à l'extrême. Le doublement éponyme "Devil's Train" n'aurait ainsi pas été renié par le Whitesnake de la grande heure (entre autres), il y a du David Coverdale survitaminé et plus brut de décoffrage chez l'ami Liapakis.

Ce disque nous donne envie de prendre le dernier train pour l'enfer et ce sans ticket retour. Il est évident que la durée de vie d'une telle offrande peut s'avérer limitée dans le temps mais elle a au moins le mérite de chasser les doutes de nos esprits le temps d'une écoute à l'échapée belle. Parfait pour s'évader et se vider la tête, au volant de sa voiture les cheveux (ou non) au vent. Un CD à emporter sur les routes du soleil pour attirer de la minette en chaleur, qu'on se le dise !

 

Devil's Train 2012


"Roll the dice, pay the price, rock 'n' roll will never die... yeah!"

 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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