Les allemands de Black Messiah font partie des groupes méconnus ici en France. Peut-être est-ce dû à leur présence scénique se déroulant presque exclusivement de l’autre côté de la frontière, en Allemagne, en Autriche, en Suisse et en Hollande ?
En effet, il est rare que leur voyage les amène sur le sol français. Il faut remonter au Cernunnos Pagan Fest de décembre 2008 pour retrouver leurs traces à Paris. Néanmoins, si leur notoriété laisse encore à désirer dans nos contrées, on aurait tendance à penser qu’avec un peu de promo, nous pourrions découvrir leur talent.
Depuis leur formation en 1994, ils signent en effet leur cinquième album avec la sortie de « The Final Journey ». Issu d’un black metal mélodique de l’époque de leur premier album « Sceptre of Black Knowledge » (1998), les choses ont bien changé en 2005, avec l’orientation viking metal à partir de « Oath of a Warrior ».
Le nouvel album reprend les sonorités symphoniques et heavy metal qui prédominaient dans « First War of the World » (datant déjà de trois ans), avec violon et longs interludes parlés dans un pur style metal « épique », à la manière de Manowar.
Le voyage débute avec "Windloni", un long titre dont vous pourrez retrouver la sympathique vidéo ci-dessous, un morceau entraînant et rapide chanté, tout comme environ la moitié de l’album, en allemand. Personnellement, j’ai toujours trouvé que cette langue collait à merveille avec le pagan, mais ce n’est qu’affaire de goût…
« Der Ring mit dem Kreuz » introduit de longs passages rythmés au violon, avec une mélodie aux influences folk évidentes et qui doit se prêter à merveilles à des hymnes enjoués lors d’un concert. Ce titre narre le refus des païens d’embrasser la croix du Christ. Musicalement, nous sommes dans un heavy metal rapide et mélodique, avec toutefois une utilisation de la double caisse très plaisante et un mélange intéressant de voix claires et black. C’est sans doute ma chanson préférée de l’album.
« Into The Unfathomed Tower » est une reprise du fameux morceau instrumental de Candlemass, avec un violon omniprésent qui donne du cachet à cette excellente adaptation. Il s'agit ici clairement d'un hommage, le sous-titre "A Tribute to Candlemass" ne laissant aucun doute.
« Feld der Ehre » revient aux racines du heavy metal et me fait penser aux morceaux de “Tunes of War” de Grave Digger. Rien d’original, mais quand on aime, on ne compte pas, c’est bien connu !
« Lindisfarne » revient à une rtyhmique et un chant aux influences plus black metal, ce qui est somme toute assez logique puisque la chanson tourne autour du pillage des côtes anglaises par les vikings, tout en gardant un côté très mélodique.
Viennent ensuite les quatre morceaux de « The Naglfar Saga », reprenant les aspects de tout bon metal « épique »: un long texte parlé sur fond de violon. Du Manowar poétique ? Quoiqu’il en soit, Black Messiah ne recule devant rien, même pas devant quelques chants féminins dans « Mother Hel ».
L’album, et la Naglfar Saga, s’achèvent sur un morceau aux aspects doom « Sailing Into Eternity », mêlant une fois encore chant clair en chœur (avec une introduction que leurs compatriotes de Menhir n'auraient pas renié) et un growl compréhensible (les puristes me diront qu’il ne s’agit donc plus vraiment de growl…).
Alors que penser de cet album dans son ensemble ? … Et bien, une fois encore, c’est une question de goût ! Personnellement, j’aime beaucoup le mélange et la variété des musiques. Certes, aucun morceau n’est réellement original, mais l’ensemble est une réussite !
On ne peut qu'espérer que leur "Final Journey" les amènera un jour à jouer en terre gauloise...
Thomas "Orlanth"
"The Final Journey" sort le 24 février 2012 chez AFM Records.
Tracklist :
1. Windloni
2. Der Ring Mit Dem Kreuz
3. To Become a Man
4. Into the Unfathomed Tower (A Tribute to Candlemass)
5. Feld der Ehre
6. Lindisfarne
7. The Naglfar Saga: Prologue - The Final Journey
8. The Naglfar Saga: Mother Hel
9. The Naglfar Saga: On Board
10. The Naglfar Saga: Sailing Into Eternity
