Stam1na – Nocebo

En freestyle cosmique...

Mardi 28 février 2012, 14h15. Nous croisons l'ami André Manoukian (pianiste jazz émérite, compositeur, ex-juré de La Nouvelle Star) Place de la République de Paris alors que nous allons interviewer Dragonforce. D'un regard d'un seul, nous nous sommes compris, lui arménien d'origine comme System of a Down, nous savions déjà qu'il avait le metal dans le sang. Ainsi, connaissant le côté barré du bonhomme, nous l'avons recontacté afin de lui offrir la possibilité de s'exprimer sur La Grosse Radio Metal, par le biais d'un album non conventionnel comme savent le faire nos finlandais de Stam1na, sorte de combo improbable alliant thrash metal, indus, punk, alternatif, moderne et tout ce que vous voulez. Notre Dédé national a ainsi écouté et a approuvé. Extraits.

"Je me regarde dans la glace ce matin et je ne suis plus le même. Je me suis fourvoyé d'une mission improbable : parler d'un album metal sur un Webzine indépendant. Moi, le jazzman hors pair, le chansonnier d'un temps, l'ancien collaborateur de Liane Foly... or de Foly je n'ai plus que l'étreinte ici au moment de m'adresser à vous sous couvert d'un anonymat rompu, prêt à déblatérer mes sensations épidermiques sur un disque finlandais venu de nulle part.

J'ai coutûme de dire qu'il y a une note dans le cosmos, et chacun de nous possède la sienne. Lorsqu'on les accorde, on se sent bien. Stam1na semble être une formation de jeunes gens ayant parfaitement compris ce précepte. Ou quand la déstructure morphosyntaxico-musicale invite nos sens au don total de soi. Entre "post-moderne" et "psycho-érotique", la symphonie jouée par ces gens du nord va au-delà du cosmique, entre éructations de voix éraillées et voluptées nébuleuses d'un timbre obscurci par les tracas de la vie.

Plusieurs érections capillaires sont venues m'hérisser l'âme à l'écoute de ce dénommé Nocebo. Il faut saluer quand même l'infini dégradé de couleurs dans la prestation chantée du dénommé Antti "Hyrde" Hyyrynen : des "pianissimo" triste sire bien maîtrisé (mais finalement que trop peu usités) aux "forte" façon tourbillon de molards dans la trachée... Il se ballade dans tout ça avec une nuance ! Tout ceci me fait penser à un des inventeurs de la philosophie qui s'appelle Zénon. Il a inventé le premier paradoxe qui est un peu compliqué : c'est l'histoire d'une flèche qui n'atteint jamais la cible parce que pour calculer sa trajectoire, on divise l'espace qui reste entre elle et la cible par deux, mais on va toujours diviser par deux cet espace. On continue à diviser l'espace en deux, il y a donc toujours un petit espace qu'on va diviser en deux. Moralité : La flèche n'atteindra jamais la cible. Et c'est là que Zénon avait prévu Hyrde : C'est pour ça qu'Achille, le héros grec de la Guerre de Troie, incarné par Brad Pitt, n'atteindra jamais la tortue ! Franchement ? Oui, ce chanteur est admirable, d'autant plus qu'il pratique également au sein de sa formation la guitare et autrefois la batterie. Les trois en même temps ? Certainement pas, mais on en saurait à moins d'être surpris au-delà de toute considération atomique par cet orchestre des temps modernes.

Il est fort connu qu'un homme ayant des qualités féminines est un homme accompli. On sent ainsi une fragilité chez le jeune éphèbe âgé de 31 ans à peine, ses cheveux longs et blonds lancés au vent. Les compositions s'avèrent finalement toutes aussi brutales que mélodieusement aventurées vers des tourments apocalyptiques aigres-doux. Le tout frise une potion magique d'un Frank Zappa aurait dégusté d'une seule gorgée, les mélanges savoureux de sa recette en faisant un breuvage des plus délicats. C'est dans le rustre du bruissement guitaristique que les envolées se ressentent, lorsque les accords passent du groove au dit "black metal" [votre serviteur s'est renseigné pour l'occasion] en tournant dans le thrash bien direct [vraiment renseigné je vous disais] sans oublier ma matière première le jazz limite en mode cabaret comme sur le pré-solo de l'ouverture "Pirunpaska", la grande faucheuse de ce disque compact placée en prémice.

Stam1na 2012

La seule "Puolikas ihminen" rivalisera de grandeur bien que plus renfermée sur elle-même, une "Rabies" ou une "Aivohalvaus" ramonant quelque peu nos parois auditives avec saveur tandis que "Arveton on avorton" glissera ses doigts dans l'orifice de nos désirs les plus obscurs. En freestyle cosmique du début à la fin, tout en maîtrise, Stam1na saura vous prendre par derrière avec l'agréable surprise d'une pénétration exquise. Non sans mal, non sans regrets parfois, mais avec l'ultime conviction que nous devons nous laisser faire.

En tant que lesbien érudit, je regarde le tout comme un corps astral, et là vous je peux affirmer que Stam1na est un groupe avec une très jolie aura. Le corps astral c'est la couleur de l'âme qui est tout autour de vous, et ça se voit aussi dans le regard, s'entend dans le chant ou les échanges entre musiciens. Stam1na a une âme, un truc à part, une philosophie nordique dépecée à grands coups de modernisme mais reconstruite à l'énergie viking d'un dédoublement de personnalité contrôlé. Ce Nocebo, c'est le dadaïsme à l'état pur, la pipe de Magritte en mode sonore, une révolution. Une satisfaction. Une éjaculation précoce de bonheur infini"

Nous ne pouvons que remercier l'ami André pour ces mots qui resteront dans les anales. Vous l'avez compris, Nocebo de Stam1na est un album un peu à part, qui ne surprendra pas forcément les fans déjà avertis (après tout il s'agit ici de leur 5ème album studio) mais qui choquera les non préparés. Entre Devin Townsend et System of a Down, entre thrash old school, punk déluré et groove moderne alternatif tantôt enjoué, tantôt sombre, le quintet finlandais s'impose comme une parfaite continuation des compatriotes de Waltari. En leur souhaitant une carrière aussi riche voire même au-delà.

André Manoukian La Grosse Radio

Pas vrai Dédé ?

PS : Evidemment cet article est une vaste blague basée sur un délire ponctuel. Certains l'auraient apparemment pris au premier degré (décalé certes, mais premier degré), nous tenions donc à préciser qu'André Manoukian n'a évidemment pas écrit lui-même cette chronique qui n'est au final qu'inspirée de certaines de ses véritables citations lancées ici ou là, à la télé ou sur la toile.
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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