Hydrogyn – Private Sessions

Les détracteurs historiques d’Hydrogyn vont pouvoir crier victoire. Le 20 avril, le combo américain emmené par la pulpeuse Julie Westlake nous livrait, par l’entremise d'une distribution Bad Reputation/Season of Mist, son quatrième album, intitulé Private Sessions. Un album dont on pouvait attendre beaucoup, après l’excellent Judgement, paru en 2010 et qui semblait enfin révéler le talent du groupe de heavy rock. Hélas…

D’entrée de jeu, on notera que la pochette de l’opus ne rompt guère avec la tradition sulfureuse qui précède, accompagne et suit le groupe depuis sa création. En effet, comme le montre l’illustration ci-dessus, l’œil indiscret collé à la serrure sur l’artwork ne semble pas être là pour découvrir les secrets culinaires de Cyril Lignac. Par ailleurs, l’intitulé de l’album de laisser planer le doute sur la nature de ces « sessions privées ». DSK aurait-il été embauché comme conseiller marketing ? En tous les cas, l’ensemble n’est pas de très bon goût… et est malheureusement à l’image du contenu musical de cette nouvelle galette ! Passons donc rapidement sur une session qui, de fait, eût mieux fait de rester privée…

 

Et pourtant, tous les éléments étaient réunis pour continuer sur la lancée de Judgement. Un line-up inchangé et de talent, avec le fidèle Jeff Westlake toujours à la guitare, et qui ne manque pas à l’occasion de nous gratifier de quelques riffs de qualité (« Something To Say », « Scream »), Chris Sammons toujours aussi efficace à la basse et Josh Cumberland, métronomique derrière les fûts. La performance vocale de Julie, quoi qu’un peu plus fade que sur la précédente livrée, ne laisse aucun doute quant à ses capacités vocales, toujours bien présentes.
Mais où est, me dirait vous alors, le problème ?

Eh bien, chers amis, le problème, c’est que la totalité des onze morceaux de l’album sont… décevants, et l’expression est euphémistique. Banal, déjà entendu, commercial, choisissez le terme qui vous conviendra le mieux. Des riffs de batterie électronique sur « Something To Say » et « I Don’t Know How » au fade motif guitaristique très hard FM de « Feeling », en passant par les mélodies vocales à mi-chemin entre Evanescence et Avril Lavigne qui émaillent tout l’album (mentions spéciales au refrain de « Dont’cha Walk Away » et à « It Doesn’t Matter »), cet album aurait parfaitement sa place sur Virgin Radio ou sur la bande-son du nouveau American Pie. Le son de guitare s’y prête : aux oubliettes, les saccades metallistiques et les accents de blues texan du dernier opus.

 

L’épreuve de la ballade, pourtant remportée avec succès la dernière fois, est elle aussi manquée avec « Roseline’s song », un mid-tempo au refrain faussement énervé et au son de guitare kitchissime. Et ne parlons pas du morceau chanté en français par Julie, « Un Monde Perdu », qui vient conclure la version européenne de l’opus. Reprise de l’album Fragile du guitariste français Anthony Dura, qui a collaboré à l’album et chante sur ce morceau, il s’avère, lui aussi, bien en-deçà de nos espérances. Le trafic des voix atteint son paroxysme, et surtout, Julie – qui ne parle pas un traître mot de français par ailleurs – lutte tellement pour articuler son texte qu’il en devient pour ainsi dire incompréhensible. On est loin du mythique « À tout le monde » de Megadeth !

 

Ainsi, à l’exception d’un « Forbidden Kind » chargé d’émotion et du premier morceau, « Something To Say », plein de fausses promesses pour la suite de l’album et gratifié du seul bon solo de l’album malgré des chœurs masculins à la limite du ridicule, Hydrogyn est retombé dans les travers qui avaient nourri la critique sur ses deux premiers albums : manque cruel d’originalité, fadeur des mélodies et redondance des morceaux. Une grosse déception pour ceux qui avaient cru que Judgement ouvrait une nouvelle ère dans la carrière du combo américain, car l’âge d’or semble déjà être derrière…
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 4 / 10



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