Ministry – Relapse

C'est ce qui s'appelle en tenir une bonne. Vous trouvez pas ? Là, le gars de forte corpulence,  il a pas fait semblant, semble bien mal en point le gaillard. Hé bien messieurs dames sachez  que ce jeune homme qui rend sa dernière tortilla sur le sol d'une église n'est rien d'autre que  le garde du corps personnel de monsieur Al Jourgensen ( « un putain de mexicain  hargneux » qui « fait 150 kilos pour 1m85 »* ), que ce dernier a été pris en photo lors d'une  virée pendant laquelle apparemment il s'est pas mal envoyé d'alcool ( notez les bières  marquées du logo Ministry, un peu de mégalomanie ne fait jamais de mal) et de pilules  diverses avant de s'écrouler. Tonton Al a alors immortalisé ce moment de bravoure, y'a  rajouté un décor d'église ( merci les logiciels de retouche), histoire de faire « shocking » et  en a fait la pochette de l'album marquant la résurrection de Ministry. Moi, personnellement  ( et je ne suis pas le seul à avoir cet avis si j'en crois ce que j'ai pu lire ailleurs ), je la trouve  moche cette pochette, elle figure déjà dans mon top ten des pires covers de l'année, oh oui.

Voilà pour le contenant, si on parlait du contenu maintenant ? Relapse ( disponible sur 13th  Planet Records depuis le 30 mars 2012 ) est donc le 12 ème album studio de la formation  pionnière du Metal Indus formée aux débuts années 80 par le cybercowboy, et ex-junkie  mais toujours aussi déjanté, Alan Jourgensen et symbolise le retour aux affaires de Ministry après un split pourtant annoncé en 2008, mais si l'on en croit les dires du bonhomme, c'est  seulement le temps d'un disque et de la promotion qui va suivre ensuite que l'on va entendre  parler du groupe .Un album, une tournée et après basta donc. Un peu comme l'ont affirmé  Status Quo ou Ozzy Osbourne avant quoi...( rires mesquins ). Monsieur Al s'est entouré  d'un solide line up pour ce dernier ( avant le prochain, oh que je suis moqueur ) album de  Ministry puisque outre le fidèle lieutenant Tommy Victor ( leader de Prong et qui épaule  Jourgensen depuis Rio Grande Blood ), on retrouve le second guitariste Mike Scaccia ( qui  fait partie du groupe depuis 1991 quand même malgré des allers-retours incessants ) et  a  embauché deux bassistes : A savoir le barbichu Tony Campos ( ex-Static X qui joue aussi  dans Prong, Soulfly, Possessed et Asesino, il doit avoir des fins de mois confortables le  garçon avec tous ces contrats d'embauche ) et le costaud Casey Or ( plus connu sous le  pseudonyme Beefcake The Mighty à l'époque où il officiait chez les aliens anarchistes de  Gwar et qui joue aussi avec Scaccia dans le groupe de Thrash Rigor Mortis dont le dernier  album produit par le leader de Ministry doit sortir sous peu ), le reste est assuré par le  patron qui a intitulé son disque Relapse ( rechute ) par souci de donner une double  signification : La rechute annoncée est à la fois cette reformation mais aussi le fait que  ( après des soucis de santé qui l'ont amené à faire quelques séjours à l'hôpital et à rester  totalement sobre durant un an ) cet album ai été enregistré en abusant du vin français et des  herbes folles, plaisirs très prisés par le leader de Ministry depuis qu'il s'est débarrassé de son  addiction à l'héroïne. Bon sinon, cette rechute cuvée 2012, elle donne quoi ? Comme un bon  vin de pays, elle se laisse apprécier mais on en abusera pas.

 

Ministry Al Jourgensen

Relapse comporte du bon matériel avec des titres qui vont faire malheur en concert, à  commencer par le single « Double Trap », hyper agressif avec son gros riff et ses samples de  coups de feu qui font leur effet, qui rappelle les grandes heures de Psalm 69, l'inaugural « Ghouldigger » aussi avec son intro narrée où Al annonce aux vautours qui le croyaient mort  qu'il est bien là de nouveau pour faire péter la baraque ( à noter la présence de samples  amusants de conversations téléphoniques portant sur la supposée disparition de Jourgensen )  avant que le morceau n'explose dans un déluge de guitares ou l'excellente  reprise ( un  domaine dans lequel Ministry a souvent fait des merveilles) de SOD : « United Force »,  enregistrée pour faire un clin d'oeil au copain ( leader de MOD et aux idées politiques  opposées aux siennes ) de papy Al : Billy Milano, les fans de mosh parts reconnaîtront le riff  de « Milk » à la fin, autre morceau du culte Speak English Or Die... Signalons aussi  « Kleptocracy », un mid tempo efficace au refrain qui fait mouche, qui rappelle la trilogie  anti-Bush de la décade précédente, malgré ses « fuck you » assez faciles et pis...C'est tout.  Le reste de Relapse est correct, mais un peu fade.  « Freefall » avec son intro, ses samples  inquiétants et son ambiance oppressante s'annonce prometteur et lorsque le tempo s'accélère  vertigineusement, on se dit que ça va tout péter, mais non, le morceau a du mal à prendre  malgré un solo de guitare sympa. Même le single sorti quelques mois avant l'album « 99% »  ( titre inspiré par le mouvement des « Occupe Wall Street » qui a fait parler de lui à  l'automne 2011) est juste bon, sans plus. Le riff est plutôt accrocheur mais n'est pas non plus le  meilleur que j'ai pu entendre chez Ministry. En tout cas ce n'est pas le morceau qui se  retient le plus de Relapse qui traîne en longueurs à la fin.
 


 

La chanson qui donne son titre au disque ( sur laquelle grosso modo Al dit à la terre entière  qu'il va se défoncer jusqu'à la fin du monde prévue à la fin de l'année, merci de nous le  rappeler ) avec son intro synthétique, son riff un peu bateau, son accélération au milieu et  surtout son refrain répété à l'envi, tourne un peu à vide. La fin de l'album est donc un peu  redondante : « Week-end Warrior » peut attirer l'attention avec son riff « victorien »  ( entendez par là qu'il pourrait convenir à un titre de Prong...) et son break synthétique qui  fait un peu reggae, mais ça mouline quand même. Quant à « Git Up Get out'n Vote », un  morceau à tempo punk qui rappelle de nouveau la trilogie anti-Bush, il est énergique mais  reste...Banal. Relapse se conclut sur un « Bloodlust » au riff massif ( qui me rappelle, mais  seulement dans les tonalités, celui de « Spiritual Void » d'Overkill mais là je chipote ) et au  refrain aérien mais qui reste moyen néanmoins. Notons que le disque comporte des solis de  guitares plutôt soignés et que la production est correcte mais Relapse est trop homogène ( où  sont passées les ambiances sombres de The Land Of Rape And Honey, Psalm 69 ou Houses  Of The Molé ?) pour me convaincre pleinement. Pour son dernier disque avec Ministry, qui  reste très énergique certes, Al Jourgensen aurait pu s'appliquer à composer des titres plus  variés. Peut-être fera-t-il mieux la prochaine fois ? Ah non, oui c'est vrai, c'est fini, cette fois-ci. A la prochaine résurrection alors, après l'Apocalypse...

Note : 6,5/10 car peut largement mieux faire.

Liste des titres :

1. Ghouldiggers
2. Double Tap
3. FreeFall
4. Kleptocracy
5. United Forces (S.O.D. Cover)
6. 99 Percenter
7. Relapse
8. Weekend Warrior
9. Git up Get Out 'n Vote
10. Bloodlust
11. Relapse Defibrillator Mix (Bonus Special Limited Edition)

http://www.thirteenthplanet.com/ministry/
http://www.facebook.com/Ministry
http://www.myspace.com/ministrymusic

*Propos tirés de l'interview du leader de Ministry que l'on peut lire dans le numéro de mars-avril du magazine New Noise.
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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