Ahab – The Giant


Ahab
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The Giant

Parmi les géants du Doom, on cite rarement Ahab en priorité, ce combo Allemand qui a déjà fait ses preuves avec deux albums d'envergure : The call of the Wretched Sea et The Divinity of Oceans. Pourtant, les spécialistes sauront reconnaître dans cette formation, et en particulier avec la sortie fin mai de The Giant chez Napalm Records, une nouvelle très belle réussite, une marée géante qui vient vous percuter en plein nez.

Album inspiré par un roman d'Edgar Allen Poe, Les Aventures d'Artur Gordon Pym, c'est encore une fois sur le thème maritime, cher à ce groupe, que vos oreilles ébahies feront un voyage aux confins de ce que l'on peut achever de mieux en matière de Doom.

Poussé par une production très soignée, Ahab nous sert un monument. Chaque titre de l'album est soigneusement travaillé et les riffs, systématiquement pesants sont amenés avec précision. Un son propre, où chaque instrument est parfaitement audible, y compris la basse, légèrement saturée de Stephan Wandernoth, qui joue un rôle primordial dans des titres comme « Aeons Elapse » ou encore "The Giant" par exemple. L'interprétation de Daniel Droste est tout juste immense, mais c'est toujours dans un esprit d'équilibre et de justesse. Ses growls sont très pesants, posés, délivrés à la perfection avec une justesse et mesure. De la même manière, son chant est humble et dans un équilibre entre une voix légèrement déchirée, souffrante, et un ton calme, presque apaisant.

 

Les compositions sont, comme on l'attend d'un album de Doom, très calmes, comme le serait la surface de l'eau. La batterie suit le mouvement des vagues et emmène souvent le tempo vers le bas jusqu'à épuisement de l'auditeur. Vous l'aurez compris, il ne faudra ni écouter The Giant en conduisant, à moins de vouloir rouler à 50 km/h sur autoroute, ni en sirotant des bières  en fond sonore. Parce que la musique d'Ahab a en soi une recherche qu'il faudra apprivoiser avant de vraiment l'apprécier. En revanche, les riffs de guitares sont juste un monument. Prenez le riff de « Deliverance » à 4:34 ou encore le riff principal de « Antarctica The Polymorphess », qui sont juste magnifiques et autour desquels on peut aisément construire des titres de 12 minutes, (et oui!) pour la plupart. Ce sont ces riffs qui font la force de l'album, par leur justesse, et l'envolée directe qu'ils garantiront à l'auditeur.

Enfin, pour ne parler que de quelques envolées uniques dans leur genre, citons les intros de « Antarctica The Polymorphess » ou encore les longues et douces minutes de guitare qui nous font directement entrer dans le titre, mais aussi sur « The Giant ».

 

Le dernier titre de l'album est en effet un monstre. Un monstre de rythmique, de riffs et de progression dans lesquels tous les instruments, y compris la voix, contribuent sans relâche. Cette voix qui, plus que jamais, s'alterne pour donner une puissance supplémentaire au titre éponyme. Jusqu'à...ce que le Géant arrive, sorte des flots dans un pas monumental. Certains compositeurs classiques se sont risqués à cet exercice, comme Moussorgsky avec son Gnome, Prokofiev et le géant... Ahab a réalisé là aussi un coup de génie avec un des albums les plus réussis, soignés et efficaces de notre génération et genre musical.
 

Katarz

Tracklist :

1.Further South 8:56
2.Aeons Elapse 12:45
3.Deliverance 7:53
4.Antarctica The Polymorphess 11:46
5.Fanthoms Deep Blue 9:08
6.The Giant 10:37
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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