Striker – Armed to the Teeth

Edmonton, Canada, 2007, entre les caribous et les pancakes au sirop d’érable est né le groupe Striker. Crée par Dan Cleary et Ian Sandercock, assurant respectivement le chant et la guitare, Striker officie dans le metal dit heavy, voir speed, affichant clairement leurs influences entre Iron Maiden, Saxon, parsemé d’un soupçon d’Helloween et d’Annihilator. En voilà un mélange gagnant car nos canadiens n’auront pas mis bien longtemps pour faire connaître leur musique. En  2008 sort un premier EP Road Warrior, un passeport qui leur permettra de tourner en Europe et de se produire sur la scène de festival « Keep It True » en Allemagne. Est sorti par la suite leur premier album Eyes in the Night, le quatuor continue à faire parler de lui avec des critiques élogieuses partout dans le monde. Le groupe entama alors une nouvelle tournée européenne et canadienne avec des gros bonnets dans le genre comme Sacrifice, 3 Inches of Blood, Raven ou Sodom.

Le 27 Juillet 2012, sous le fameux label Napalm Records sort simultanément  une version remasterisée de Eyes in the Night et leur second album, le cœur même de cette chronique Armed To The Teeth. Un peu plus de trois quart d’heure de pur heavy metal, « à l’ancienne » comme dirait l’autre. Cet album saura-t-il se démarquer de ces influences qui bercent leurs ouïes depuis tant d’années ? La réponse… Maintenant !

D’emblée, l’album nous propose une entrée en matière pour le moins speed, pleine d’énergie avec « Forever ». Rythmique à la batterie percutante, guitares mélodieuses, avec même un solo en duel entre les deux guitaristes et pour agrémenter le tout, une voix puissante et haut perché. Bref, la recette parfaite d’une bonne chanson de heavy metal à l’ancienne, laissant juste deviner les influences principales du groupe (soit Iron Maiden en général, et Helloween pour la double-pédale).

C’est sur cette ligne directrice que s’est basé Striker pour écrire cet opus. On pourrait avoir peur d’une certaine linéarité comme dans bien des albums de ce genre. Mais même si quelque part il y a une régularité, notamment sur les structures qui n’ont rien d’originales et également une pelleté influences marquées, cette galette sait tirer son épingle du jeu en jouant sur l’ordre de diffusion des pistes, alternant entre une chanson speed et une autre plus typée heavy basique afin que l’auditeur reste en haleine sans se lasser. Dans son ensemble, les riffs restent tous plus inspirés les uns que les autres, certains nous faisant headbanguer à ne plus avoir de cou, comme sur « Wolf Gang » où on est obligé de faire virevolter notre nuque dans tous les sens et de sauter comme une puce, d’autres juste divertissants nous laissant apprécier la musique comme sur « Feed The Fire ».

Striker

Parmi les chansons qui sortent du lot, nous avons « Lethal Force » un titre fort, plein de colère, un refrain assimilé à un cri de guerre, toujours sur le même archétype, se concluant par un magnifique solo. Ce titre a vraiment le petit plus qu’on peine à chercher tout au long de l’œuvre. S’en suit « It Could Be Worse », qui dans son genre ne déplaira certainement pas aux amateurs du style car ce titre sait se varier rythmiquement, offrant des passages lourds, puis speed, avec un pont oppressant  surmonté d’une batterie survoltée. Comme dirait les précurseurs en la matière, ce morceau « envoi le pâté », preuve qu'on est pas propulsés dans un épisode de Mon Petit Poney.

Et comment ne pas citer la chanson clairement estampillé Iron Maiden, car il en fallait bien une : « Fight For Your life ».  Toujours avec rage et énergie, ce morceau est écrit sur une gamme un peu plus guillerette, faisant sourire l’auditeur, donnant envie de légèrement agiter la tête de gauche à droite. Petit morceau sympathique que l’on retiendra avec amusement.

Malgré cela, la régularité sait se faire ressentir et la ligne directrice citée plus haut est bien respectée, voir trop bien. Non pas que les pistes se ressemblent les unes aux autres, mais on aura un mal fou, mise à part une ou deux chansons, à se souvenir d’un morceau, car en dépit de leur réelle qualité, les diverses musiques présentes dans l'album ne sont pas exceptionnelles. Il se laisse écouter d’un bout à l’autre sans même qu’on s’en soit rendu compte, donc très peu d’accroche en dépit de refrains dynamiques. Notamment « Land Of The Lost », titre de l’album qui n’apporte rien, décousu et sans aucun sens profond.

Assurant le poste de chanteur, Dan ne connaît pas la douceur. La qualité principale de notre frontman, c'est la rage qu'il dégage : il sied comme un gant à la musique. Pas le gant de velours, mais plutôt celui en fer, dont le poids ne l'empêchera pas de brandir très haut la bannière de la puissance et de la fougue. Une bonne partie de la réussite des titres de Striker se base sur sa voix, très fédératrice. On pensera parfois à Russell Allen (Symphony X) pour ses intonations et sa hargne, mais aussi à Bruce Dickinson pour le timbre. Et si Iron Maiden est bien une influence très présente dans la musique des canadiens, on ne pourra pas dire que le chant de Dan n'a aucune personnalité. Au contraire, il s'en tire plutôt bien de ce côté-là, tirant ainsi tout l'opus vers le haut.

Vous l’aurez bien compris, Armed To The Teeth respecte avec brio les principes du heavy metal, le vrai, l’unique. Cet album réunit la puissance des riffs avec l’énergie de la voix de Dan. Les compositions, malgré leur redondance, ont une personnalité qui leur est propre. Bien que manquant d’originalité, Striker pourra dans l’avenir sortir du lot en offrant des morceaux un peu plus variés.

L’album se conclut par « Can’t Stop the Rush » et en effet nous espérons qu’ils n’arrêteront pas leur ruée, leur quête vers le sommet car ils sont sur une voie ascendante et qui sait, peut-être qu'ils assureront un jour la relève de leur grand-frères.

 

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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