Anaal Nathrakh – Vanitas

Anaal Nathrakh
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Vanitas


«Ô rage ! Ô désespoir ... »

« Quoi ? Anaal Nathrakh vient encore de sortir un album ? » - est la question que j'ai entendu le plus souvent lorsque j'annonçais que j'allais chroniquer Vanitas, le 7ème album du duo Britannique Irrumator (Mick Kenney) et V.I.T.R.I.O.L. (David Hunt) sorti un peu plus tôt en octobre dans ce qui pouvait sembler être de la précipitation. A peine a-t-on eu le temps de digérer leur précédente galette, Passion, sortie en 2011, qu'au Hellfest de cette année David Hunt annonçait dans les interviews et sur scène que Vanitas était pratiquement dans la boîte et nous interprétait un morceau en live. Il nous a dit que Vanitas allait sonner comme In the Constellation of the Black Widow, mais « en un peu plus dingue ».

Passion n'avait pas été, selon moi, à la hauteur de In The Constellation ... , qui est, selon moi, l'un des chefs d'oeuvre du groupe qui démontrait qu'Anaal Nathrakh est le seul groupe à mélanger avec tant d'adresse Black/Grind et voix lyriques avec des hymnes absolus (« More of Fire than Blood », « So be it ») et cette envolée vers une mort certaine sur « Blood Eagles Carved On The Backs of Innocents » qui clôture l'album... Ah !! Quel album !

Avec Passion, l'on sentait que le souffle brûlant proposé par In the Constellation of the Black Widow tournait vers une brise tiédasse, malgré la présence de quelques très bons titres comme « Paragon Pariah » ou encore « Drug Fucking Abomination » qui proposaient des riffs ou des refrains très accrocheurs.

Certains de mes confrères métalleux ne se retrouvent plus dans Anaal Nathrakh depuis Codex Necro, le summum des réussites du groupe à ses débuts. Sans partager cet avis radical, je dirai juste que la carrière d'Anaal Nathrakh connaît des hauts et des bas et Vanitas ne vient pas renverser la tendance ou révolutionner son style que l'on pouvait trouver dans les deux albums précédents. Mais pour autant, Vanitas ne manque pas de surprises, puisque le groupe a pris une direction plus mélodique, un cran plus épique, sans que l'émotion ne soit laissée de côté, ce qui est plutôt une bonne nouvelle.

Vanitas propose donc une entrée bien abrasive avec deux excellents titres, dont le complètement dingue « Forging Towards the Sunset » qui propose une cadence de blasts électroniques effrenée que le batteur Steve Powell tente de reproduire sur scène. Le refrain est particulièrement exalté et, pendant les couplets, David Hunt s'époumone en large et en travers pour nous véhiculer des émotions de haine, de mélancolie, de rage... avec succès. Mais jusque là rien de bien innovateur.

 

Les surprises cependant viennent après, lorsque l'on entre progressivement dans l'album pour y déceler tout d'abord quelques emprunts au hard dubstep, notamment ces beats effrenés sur le titre « To Spite the Face », ainsi que l'intro de « You can't save Me, so Stop fucking Trying » probablement d'inspiration du groupe Noisia dont les membres sont particulièrement fans.

Puis progressivement, la violence se meut en une sorte de mélancolie, de rage désespérée, un peu à l'instar de In the Constellation of the Black Widow, notamment avec un « In Coelo Quies, Tout Finis Ici Bas » et ses belles envolées de guitares, mais également « Of Fire and Fucking Pigs » et ses riffs épiques. Avec « A Metaphor for the Dead » beaucoup plus posé et où le groupe mise sur les ambiances, David se permet même un refrain extrêmement lyrique. Les fans d'Anaal Nathrakh, habitués à la délivrance ultra blastée que l'on retrouve sur chaque album, trouveront Vanitas plus posé, plus lyrique.

Une impression d'inachevé restera également dans les bouches au bout de ces huit titres. L'on aimerait voir le groupe proposer plus d'ambiances, peut être au travers d'interludes atmosphériques  et davantage de diversité, de renouveau dans la musique. Vanitas propose quelques belles envolées sur la plupart des titres et saura ravir les plus affamés d'entre vous, mais il ne délivre absolument pas la fureur d'un In the Constellation of the Black Widow.

J'ai la réputation d'être parfois sévère avec mes groupes favoris et je ne faillis pas à la règle ici, j'en attends davantage sur le prochain opus !

Katarz 
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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