Timo Tolkki’s Avalon – The Land of New Hope

On a enfin touché le fond ?

Je dois l’avouer,  j’y ai cru. Quand j’ai lu qu’un nouvel opera metal avec Kiske, Allen ou Kakko allait voir le jour, j’ai eu l’indécence d’y voir un potentiel renouveau du power, genre souffrant trop souvent de ses clichés ces dernières années. Même l’annonce de Timo Tolkki aux manettes ne fut pas suffisante pour altérer mon enthousiasme, après tout c’est l’homme d’Episode, d’Infinite et ma naïveté naturelle était prête à lui pardonner les bancals New Era ou In Paradisium. C’est donc avec la plus grande bienveillance que je découvrais ce Land Of New Hope, véritable attentat contre l’âme d’enfant de tout bon power metalleux.

Passons sur le concept post apocalyptique indigne d’une rédaction d’élève de 6e avec sa morale à la Midi les Zouzous (seuls ceux qui ont le cœur pur peuvent passer le gardien...) et entrons directement dans le vif du sujet. Gros claviers cheaps et lead mélodique nous accueillent pour     "Avalanche Anthem". Le morceau est une speederie correcte voyant l’entrée en scène de nos principaux protagonistes : Rob Rock, Elize Ryd et Russell Allen. Si les deux premiers s’en sortent plutôt bien, Russell Allen semble tellement désintéressé sur le refrain que l’on se demande par quels moyens Tolkki l’a convaincu de chanter. Sérieusement, même George Clooney dans Batman et Robin était plus dans le personnage. Cela mis à part, le morceau a l’originalité de nous offrir un seul et unique couplet puisque c’est la gratte soporifique de Tolkki qui succèdera au premier refrain et précédera le second et dernier refrain. Toi, jeune compositeur qui nous lis, voilà un beau subterfuge pour passer outre ton manque d’inspiration en écriture vocale.

Car oui, les lignes de chant de cet album sont risibles. Entre Elize Ryd qui est à la limite de chanter du nez sur les montées forcées de "A World Without Us" tandis que Russell se fait littéralement chier, Rob Rock sur la deuxième partie du refrain de "The Magic Of The Night" qui a l’air de se rendre compte qu’il va droit dans le mur ou Michael Kiske qui essaye de se débattre dans ses aigus impersonnels sur le morceau titre, le niveau vocal de cet opus fait honte à ses invités. Parlant de Kiske, l’éponyme sera d’ailleurs la seule apparition de l’allemand, dommage que son talent soit gaspillé sur ce vulgaire plagiat du "Keeper Of The Seven Keys". On ne pourra également pas passer sous silence le moment de solitude ultime de Rob Rock sur "The Magic Of The Night" où le bonhomme est seul avec une pauvre rythmique binaire pour faire vivre un texte subliment stupide. "The magic of the night, can you feel it in the air?" Non, clairement pas.

Enfin, même si ils sont bien cachés, il existe quelques traces du savoir-faire de Tolkki sur cet album. Sur le refrain de  "A World Without Us", le petit rush à la double avec Russell qui sort de sa sieste l’espace de 6 secondes  peut donner envie de bouger la tête.  De même, l’aspect asiatique de "We Will Find A Way" n’est pas déplaisant et Kakko a su par moment nous faire esquisser un sourire. "To The Edge Of The Earth" est plus convenu mais reste un titre speed correct même si l’interminable note finale de Rob Rock fait grincer les dents. Au rang des réussites, "Shine" offre sa dose de mélancolie notamment grâce à la superbe voix de Sharon Den Adel. Même si orchestrée de manière très caricaturale,  "I’ll Sing You Home " fait aussi son effet. Lorsqu’Elize est seule derrière le micro, le résultat s’avère moins probant avec la plate "Enshrined In My Memory" au clip plutôt perturbant (voir Tolkki courir après Elize dans un immeuble blanc qui s’apparente à un hôpital psychatrique…). Voilà à quoi en est réduit l’écriture de Tolkki, des morceaux speed anecdotiques, des refrains mal écrits et des ballades s’en sortant par moment grâce au talent de leurs interprètes.

Là où le bât blesse c’est qu’à force de multiplier les échecs, le nom de Tolkki risque d’être définitivement enterré et même les fans hardcore risquent d’arrêter de soutenir leur idole. Le bonhomme blaguait sur une possible reconversion dans le violoncelle le 1er avril et après écoute de ce Land Of New Hope, force est de se demander si ce choix ne serait pas salvateur. Espérons que le finlandais calmera ses ardeurs et prendra peut-être plus de temps avant de se lancer dans un nouveau projet faramineux transformé en pétard mouillé. 

 

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NOTE DE L'AUTEUR : 5 / 10



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