A Pale Horse Named Death – Lay My Soul to Waste

Je me trouvais sur le Brooklyn Bridge, observant le soleil décliner sur le mémorial de  Ground Zero et j'attendais Sal Abruscato avec lequel je devais conclure un deal lorsque  j'entendis un hennissement glacial, et  je le vis arriver. Pâle, squelettique, ses naseaux  soufflant une odeur de souffre, ses sabots battant la mesure d'un galop désincarné. Il  s'arrêta pile devant moi et tourna sa tête putréfiée aux orbites vides, aucun son ne sortit de  cet être mort-vivant mais quelque part au fond de mon esprit bouleversé par cette horrible  vision, une voix traînante comme un corbillard new-yorkais me murmura son nom : MORT.  Le sombre équidé m'invita à prendre place sur sa croupe pour m'emmener faire une visite  des bas-fonds brookylinien, j'étais face au passeur du Styx en personne et je savais que je  n'avais pas le choix, ma vie en dépendait. Je me suis alors accroché à ce qui lui restait de  crinière et après un autre de ses sinistres hennissements, le cheval nommé Mort entama notre  balade au bout d'un royaume où le mot survie est synonyme d'existence.

Cette cavalcade infernale fut ponctuée de chants funèbres, mélange entre les deux plus  célèbres formations dont avaient fait partie Abruscato : Type O Negative et Life Of  Agony, sur lequel planait aussi l'ombre d'une Alice à jamais enchaînée avec cette voix  rappelant feu Layne Staley. Ainsi, Mort me parla d'amours défuntes à tout jamais qu'il faut  enterrer dans la fosse la plus profonde pour pouvoir les oublier ( « Shallow Grave » et ses  roulements de toms tribaux qui m'ont  fait songer à la femme fatale évoquée dans le « Black  N°1 » de Type O Negative ), de champs de seringues que l'on trouve parfois en se baladant  dans le district ( le lourd et un peu sludge « The Needle In You » et ses explosions de  colère ), de sommeil éternel et apaisant que l'on finit par trouver ( « In The Sleeping Death »  au ton très Alice In Chains ), ce qui nous permit de faire une halte au Saint Charles Cemetery, lieu où reposent monsieur et madame Ratajczyk en compagnie de leur fils  Thomas, plus connu sous l'appellation de Peter Steele. Il  psalmodia aussi sur les tueurs nocturnes qui traquent les petites filles sans relâche ( le terriblement accrocheur « Killer By  Night » avec toujours ces roulements de toms, groovy en diable ) et me parla du temps qui  passe et ne pardonne rien, qui vous rend même plus mélancolique et fataliste( « Growing  Old » avec son orgue funèbre et son ton lourd et pesant ).

A Pale Horse Named Death

La créature maléfique a aussi évoqué durant notre tour de l'Enfer, ces hivers éternels, si  sombres et froids que l'électricité peut disparaître ( la ballade acoustique « Dead Of Winter »  renvoyant au Sap d'Alice In Chains ) parfois ou du Malin qui lorsqu'il vient vous voir vous  signifie par un sourire que tout est perdu d'avance ( le mid tempo « Devil Come With A  Smile » et son refrain rageur  ), Mort m'a aussi parlé de ces terribles orages qui peuvent  éclater sur la ville lors d'étés caniculaires, dont les trombes d'eau s'abattant sur les sépultures  sans caveaux font remonter les cercueils de la boue dans laquelle on les a enterrés dans les  coins les plus pauvres des cimetières de l'arrondissement ( le doom morbide et sinistre de  « Day Of The Storm » ). Le rythme de notre promenade s'est ensuite accéléré,  j'ai dû  m'accrocher plus intensément à la crinière du cheval et ai  même perçu une certaine joie  sinistre de la part de mon guide, comme s'il se satisfaisait de me voir sur le point de tomber (  le plus « enjoué » et mid tempo « DMSLT » avec ses « Oooh Hé !» très « steelien » placés  en break ) parfois.

Puis l'aube s'est levée et notre balade achevée, je me sentais terriblement mélancolique,  vidé  même, et je savais que cette visite particulière de Brooklyn me marquerait à jamais,une  sensation de fatalité irrépressible s'est alors abattue sur mon esprit, je reverrai ce chagrin se  promener dans mes cauchemars les plus fidèles ( le conclusif et larmoyant « Cold Dark  Mourning » ). Le sombre cheval m'a ramené au lieu où j'atendais pour mon rendez-vous et a  disparu de la même façon qu'il m'était apparu quelques heures plus tôt, poussant un dernier  aigre hennissement. J'ai alors aperçu l'homme que je devais rencontrer la veille, il est arrivé  tenant un CD dans les mains. Je me suis excusé pour le « lapin » posé  mais n'ai pas osé lui  donner les véritables raisons de mon absence.

Prenant un air étonné, il m'a déclaré qu'il m'attendait ce matin et non hier soir et m'a tendu le  disque qu'il voulait me donner. J'ai regardé la pochette en poussant un cri, l'illustration  représentait tout à fait ce que j'avais vécu la nuit dernière. J'ai donc fini par raconter au  musicien ma sombre déambulation et à la fin de mon récit, je l'ai vu devenir blême. Il a alors  déclaré en balbutiant : « Tout cela devait arriver, oui mais pas avant le 21 mai, jour de sortie  de notre album Lay My Soul To Waste  sur Steamhammer. Que va-t-on faire si le cheval pâle appelé Mort rôde en liberté, semant l'effroi et la désolation par delà le monde ? ». Un  hennissement glacial au loin lui répondit.

Liste des titres :
1 Lay My Soul To Waste
2 Shallow Grave
3 The Needle In You
4 In The Sleeping Death
5 Killer by Night
6 Growing Old
7 Dead of Winter
8 Devil Came With a Smile
9 Day of the Storm
10 DMLST
11 Cold Dark Mourning

 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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