PYG – We Live, We Die

Après un premier album solo sobrement intitulé End Of The World (2011), le guitariste Lorientais Yvan Guillevic présente aujourd’hui la suite, tout aussi sobrement intitulée We Live, We Die. Epaulé par un collectif qui le suit, et au sein duquel il officie notamment avec le tribute band à Pink Floyd, Empty Spaces, c’est cet esprit de famille qui habite réellement aujourd’hui ce nouvel album.

Simple constat de la fragile vie humaine, We Live, We Die retrace au fil des onze chansons qui le compose les vicissitudes, impressions et émotions du guitariste, mais est aussi emprunt de fantastique et laisse ainsi la part belle à l’imagination lyrique également. « We Live, We Die (Part 1) » ouvre l’album sur une ambiance très Pink Floydienne (influence dont Yvan ne se cache pas, loin de là), tandis que la Part 2 dévoile un abord plus musclé, teinté hard FM-80’s à la Van Halen. « Ocean Chaser » met en avant un côté plus mélodramatique et sensible dans la voix de Nelly Le Quilliec, qui forme un duo vocal remarquable avec Morgan Marlet. Un très beau solo de guitare à la wah wah ponctue en apothéose le morceau. « The Dog Who Wants To Play» (avec comme invité spécial le guitariste Pat O’May) commence comme un bon blues à la “Black Velvet” d’Alannah Myles, pour s’avérer riche en ambiances et nuancé à la manière d’un Pink Floyd encore une fois.

 

PYG

Certainement un des titres-phare de l’album, il est le théâtre de magnifiques envolées de guitare et d’un véritable chant des sirènes. Reprise du groupe Uriah Heep, « Easy Livin’ » lève le ton avant de retomber avec « Tonight I’ll Kill A King » dans une ambiance plus dark. Riffs costauds et paroles amères, pour une thématique autour de la vengeance. « Beyond The Last Gate » et son introduction magnifique à la guitare qui réussira le pari de charmer à la fois les fans de guitare « aérienne » à la Jeff Beck, et les fans de Cacophony (et oui) tant la recherche du feeling est de mise ici, sublimée par la harpe de Clothilde Trouillaud. « I Won’t Let You Go » est une ballade dans la plus pure tradition 80’s, qui parlera aux fans de Gary Moore notamment. De très beaux arpèges, un jeu vocal et un refrain entêtant, évidemment ponctués par un solo de guitare merveilleusement bien senti. Le Billy-Idolesque « Hey Woman » redonne le rythme up-tempo, que consolide « On The Wall ». « Song Of The Werewolf » clôt l’album avec le thème fantastique des loups-garous, et une narration grandiloquente de Nelly & Morgan à mi-chemin entre une pièce d’Andrew Lloyd Webber et « The Rime Of The Ancient Mariner » d’Iron Maiden, darkisé encore par le chant guttural d’Alain Boccou et un solo de synthé aux accents d’orgue.

 


Morgan Marlet & Nelly Le Quilliec (chant)

Pour nos amis shredders, Yvan Guillevic est un guitariste à suivre absolument (même s’il s’en défend en arguant qu’il ne va pas assez vite pour eux !) : la recherche de sons et d’ambiances spécifiques de mise pour chaque titre, le jeu particulièrement soigné et appliqué, l’usage intelligent et avec parcimonie des nombreuses armes que sont le floyd et la wah wah par exemple, le feeling extrêmement subtil et les bends de toute beauté, le guitariste Lorientais possède tout. Mais ce qui forcera le respect ici est la cohésion entre les différents musiciens (avec ici et là de nombreux question-réponse guitare/voix par exemple) et la capacité du guitariste à se mettre réellement au service de la musique. Un fort esprit de camaraderie teinte We Live, We Die, comme nous vous le disions dans notre interview, et c’est un bel exemple sur lequel auraient bien besoin de se caler les plus jeunes guitaristes. Car Yvan sait jouer, et s’il impressionne ici, c’est par la complexité et la richesse de l’œuvre proposée, et un jeu mûr, subtil et au feeling indéniable. Assurément un des meilleurs guitaristes français, qui pourra à n’en point douter se vanter d’avoir une pertinence sur la scène internationale.

 

Yvan Guillevic & John Chaussepied (guitare)
 

Liens utiles :

Le site officiel de PYG
E
mpty Spaces, tribute band à Pink Floyd

Merci à Yan Delonglee (yd-photographies.fr) et Corinne Yvon pour leurs photos

 


 

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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