Civil War – The Killer Angels


Les anges de la mort qui tue ?

La guerre civile est déclarée, Sabaton vs. ses anciens membres : Round 2 ! Après un EP éponyme avant-goût plutôt recevable, les suédois de Civil War reviennent déjà avec un premier album studio, The Killer Angels, pressés d'en découdre avec leurs anciens amis devenus maître de l'art de la guerre heavy power.

Utile de le rappeler, ce nouveau groupe est donc composée d'ex-Sabaton partis avec fracas et rancoeur peu après la sortie de Carolus Rex l'an passé. Daniel Mÿhr (claviers), Daniel Mullback (batterie), Rikard Sundén (guitare), Oskar Montelius (guitare) - ajoutés à cela le bassiste Pizza (non c'est pas une blague) et surtout le chanteur danos Nils Patrik Johansson (ex-Wuthering Heights, Astral Doors et j'en passe) - se retrouvent ainsi en terrain conquis, sans changer de style, mais prêts à montrer que les seuls Joakim Broden et Pär Sundstrom ne faisaient pas tout dans Sabaton.

D'entrée de jeu, sur l'intro de "King of the Sun", on se croirait plongé dans la B.O. de Blade Runner composée par le célèbre Vangelis. Mais très vite, le Sabaton avec Ronnie James Dio prend le pas sur ces influences électro plutôt brève. Comme l'avait remarqué mon collègue et patron sur la chronique de l'EP, ces bien ces influences-là qui ressortent le plus et ce d'emblée. Tant est si bien qu'à l'écoute de ce premier titre (un peu faiblard il faut l'avouer tant dans sa puissance que dans sa mélodie - rare pour un début d'album), on a un peu peur pour la suite. Car l'EP certes était correct mais manquait d'un petit truc, au-delà même de la personnalité.

Alors la suite vient vite et nous rassure un peu, tout d'abord par un "First to Fight" plus speed au bon refrain, avec rythmique et claviers certes Sabatonniens mais plus dissonants par choix sur certains moments. Quant au solo à la fois plus prog dans la gratte et très Stratovariusso-Sonata dans ses clavier avant de finir en harmonies Helloween, il offre du classique qui marche. Là oui, Civil War commence à voler de ses propres ailes, mais évidemment va piocher à droite et à gauche dans l'historique du power pour affirmer et marquer son territoire. Comment pourrait-il en être étonnant de toute façon ?

Il y a quand même du bon à se mettre sous la dent sur ce disque. "Sons of Avalon" par exemple ne paye pas de mine vu comme ça mais son refrain va droit au coeur, avec des choeurs (justement) bien maîtrisés. Il y a là une certaine recherche dans la mélodie, bien qu'il faille plus d'une écoute pour s'en convaincre. "I Will Rule the Universe" quant à elle semble la plus hymnesque, certifiée meilleur refrain du CD, épique à souhait et sur laquelle le vocaliste donne sa pleine mesure ! Car comment ne pas souligner l'atout numéro un de ce groupe, un chanteur danois d'exception bercé par les Dio, Klaus Meine et compagnie, qui offre de ses cordes vocales à foison même si (on y reviendra plus tard) son utilisation pourrait être encore plus subtile. "Lucifer's Court" peut également être citée parmi les réussites, tant elle taquinera le nostalgique de base par une structure et une mélodie simple à imprimer en tête, sans oublier l'excellent "My Own Worst Enemy" où là encore Nils s'exprime à fond pour un morceau sans faute, même si très Sabaton (bah ouais quoi...). Saluons également et enfin ce "March Across the Belt" qui conclue l'album avec brio et dans une tonalité quelque peu différente.

Civil War 2013

Au rayon des déceptions, notons un "Saint Patrick's Day" et son intro celtique éculée (Gary Moore a fait des petits mais bon, à force... on préfèrera à la rigueur le "Narrow Path" du dernier Amorphis dans le genre "je veux faire mon revival celtico-hard rock", idem pour le "Rock of Cashiel" du précédent et tant décrié Edguy), d'autant plus que le morceau peine à convaincre - là où Nils Patrik et sa voix d'or semble utilisé un peu en force et à contre-courant. Là encore le groupe doit bosser cet aspect et mieux utiliser un frontman agressif et puissant qui mérite une écriture soignée. Pour cela je vous renvoie aux trois derniers albums de Wuthering Hights et vous comprendrez. Autres titres à occulter lors de réécoutes en famille, "Rome Is Falling" (seule survivante de l'EP) en mode un poil modifiée mais qui manque de partir en délire électro moderne peu logique compte-tenu de son thème (genre les romains écoutaient Cascada à la chute de Néron et consorts, faut pas nous prendre pour des jambons !!), "Brother Judas" dont le refrain en mode gospel dissonne trop du reste (dommage car c'était bien tenté... mais voilà, quand ça veut pas hein !) et "Gettysburg" un peu plan-plan avec ses accents Manowar qui ne captivent pas vraiment (ou alors un "The Price of a Mile" bis et moins glorieux qu'on a du mal à avaler, au choix... ah et dire que le groupe ne devait pas faire de chansons sur la thématique guerrière, là c'est rapé et pas que sur ce morceau).

Difficile donc de savoir quoi penser de cet album. Il s'écoute facilement, c'est déjà ça, peut plaire aux fans de Sabaton comme être haï par ces derniers ; ce sera un vrai quitte ou double intéressant à surveiller une fois que l'album sortira (le 11 juin chez Despotz Records). On pourrait soit le sanctionner pour ses éceuils trop nombreux, soit encourager un groupe qui semble motiver à percer avec énergie et passion, mais au final on restera neutre en se disant que cet album remplit un certain cahier des charges sans pour autant casser de briques. Je vous laisse seul juge, je vous quitte ainsi avec un 7/10 sans prendre le moindre risque et je retourne me gaver de musiques en tout genre.
 

La Folle Fougère

 

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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