Stryper – No More Hell To Pay

Aujourd'hui, c'est la Toussaint ! Quelle meilleure date pour rédiger la chronique de No More Hell To Pay le nouvel opus de Stryper, un vrai celui-là, quelques mois après la sortie de Second Coming une sorte de best of des premiers albums, compilant des morceaux réenregistrés pour l'occasion et qui m'avait permis de redécouvrir un groupe qui a beaucoup attiré les sarcasmes, de manière pas toujours justifiée, il faut bien le reconnaître.

Commençons donc par une petite prière :

"Dieu, ne nous soumets pas à la tentation (d'ironiser sur le white metal, les jetées de bible dans le public, les tenues rendant hommage à l'épopée des Dalton ou de Maya, suivant vos références culturelles) mais délivre nous du mal (qui ronge la musque actuelle où tout ce qui s'éloigne un tant soit peu de la surenchère dans la violence gratuite, l'exploit technique ou l'apologie du "j'fais la gueule parce que c'est cool d'être malheureux").
Amen"

Alors que sur l'opus sorti en début d'année, les deux compos originales ne m'avaient pas bouleversé (c'est un euphémisme), le contenu de ce No More Hell To Pay se révèle nettement plus convaincant, tant dans les passages les plus énergiques que dans les mid tempo, là où le groupe est le plus à l'aise et affiche une certaine classe comme le montre l'opener "Revelation". Mené par un Michael Sweet dont le chant est en tout point remarquable (mais un poil lassant sur la durée), Stryper délivre des compos bien écrites, bien construites, qui, si elles ne renverseront pas les bases de l'Univers de par leur originalité, tiennent la route et font plaisir aux oreilles.

Entre sucreries, chansons un peu plus agressives ou titres carrément heavy (attention, on parle de Stryper, pas de Testament), le groupe varie intelligemment les ambiances. La prod est à la hauteur et offre un rendu résolument moderne à des compos qui elles lorgnent plutôt sur les années 80 (Vous aurez à leur écoute des flashs vous remémorant les grandes heures de Ratt, Quiet Riot ou encore Danger Danger pour ne citer qu'eux). Dès l'intro "Revelation", on sent que l'inspiration est revenue à un niveau largement suffisant pour rendre cet opus digne d'intérêt. Oscillant entre tradition ("No More Hell To Pay") et modernité ("The Legacy"), cet album montre un groupe bien vivant, fier de son héritage et prêt à aller de l'avant.
 

Stryper, No More Hell To Pay, Michael Sweet


Les chœurs sont toujours aussi présents (naïfs parfois, comme les "tou-tou-tou-tou-tou-tou-tou" sur "Jesus Is Alright") et les parties instrumentales sentent la maîtrise et le savoir-faire à plein nez. Tous les amateurs de hard rock 80's se délecteront de ces soli où la technique sert uniquement à souligner la recherche mélodique (ah ces plans en tapping, comme sur "Renewed" !) et de ces petits riffs catchy ("Te Amo", l'un des morceaux les plus accrocheurs).
 

Bon OK, les textes ruissellent d'un christianisme dégoulinant de bons sentiments et vous risquez de bien rigoler avec la lecture des titres ("Saved By Love", "Jesus Is Alright", "Water Into Wine" ou encore "Te Amo", rien à voir avec Umberto Tozzi). Mais franchement, ce n'est pas plus stupide que les cohortes de la mort qui tue, beuglant à en vomir "Hate" Murder" "Pain" ou "Die" ! Et pour être honnête, en France, une très large partie du public se bat joyeusement les roupettes des paroles !

Certes, le disque n'évite pas certaines petites fautes de goûts ou longueurs inutiles ("Marching To Battle", "Water Into Wine"ou bien la fin de "Sticks And Stones"), mais dans l'ensemble cette galette (à la superbe pochette signée Stan W Decker) offre son lot de nouveaux brûlots qui passeront l'épreuve du live sans problème.

Finalement, il est assez rare d'entendre un groupe surgissant du passé réussissant aussi bien à faire la synthèse entre ce qu'il était jadis et ce qui se fait aujourd'hui. Les fans de Stryper seront ravis de retrouver leur groupe fétiche en pleine forme, les autres seraient bien avisés de laisser une chance à ce combo qui possède une vraie personnalité.

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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