The Wounded Kings – Consolamentum

Après avoir publié en 2011 l’excellent In the Chapel Of The Black Hand, les anglais de The Wounded Kings sont de retour avec un nouvel album aux ambiances tout aussi sombres : Consolamentum. Le quintet officie sans grande surprise dans un registre doom anglais assez traditionnel,  rappelant sans cesse les premiers albums de Black Sabbath. Une des particularités du groupe est d’être accompagné depuis 2011 d’une chanteuse, Sharie Neyland. On retrouve par ailleurs Alex Kearney et Steve Mills aux guitares, ce dernier occupant également le poste de claviériste, Myke Health à la batterie et Alex Eliadis à la basse.

Il s’agit là d’une forme de concept album basé autour de l’expérience spirituelle cathare, dont l’un des caractères fondamentaux est un lien spirituel direct avec la puissance créatrice de notre monde, sans l’entremise de l’institution religieuse, ce qui avait valu à nos chers cathares du midi d’être persécutés au XIIème siècle sous l’inquisition. Ainsi, le titre de l’album Consolamentum est une référence au rituel du même nom, qui est en quelque sorte le baptème cathare. Le choix de ce concept est notamment lié à l’expérience personnelle de Sharie Neyland, adepte de cette forme de spiritualité.

J’insère donc la galette dans la chaine hifi, j’attends que le CD charge, je monte un peu le volume, j’appuie sur le bouton Play, et là je suis comme écrasé sur mon siège. Le premier titre, "Gnosis", commence avec une intro à la guitare lourde et mélancolique. Les instruments font peu à peu leur apparition, et durant environ quatre minutes, les guitares, la basse et la batterie nous baladent dans une atmosphère très sabbathienne, l'usage des deux deux guitares permettant d’étayer le tempo lent de mélodies malsaines. La guitare de Steve Mills lance alors un gros riff dont seuls les anglais ont la recette, et la voix envoutante de Sharie fait son apparition. Les soli ne sont pas non plus sans rappeler le maitre incontesté du genre Tony Iommi. La voix réverbérée et les couches de clavier ajoutent au son une certaine profondeur, donnant au tout une sonorité typique des 70’s, avec la clarté sonore que permettent les techniques d’enregistrement actuelles. Vers les 11 minutes, la mélodie change, et s’ensuit une cavalcade digne de Reverend Bizarre.

"Lost Bridge" n’est pas sans rappeler l’autre illustre confrère du quintet, Cathedral. Le tempo est un peu plus rapide que sur Gnosis, et les riffs plus répétitifs, le tout conférant une lourdeur certaine au morceau, où Sharie démontre par sa voix puissante, quasi-incantative, que doom metal et chant féminin peuvent faire bon ménage. Vient ensuite l’intermède "Elige Magistrum" qui rappelle indéniablement les sonorités de Saint Vitus.

Le morceau "Consolamentum" offre quant à lui une ambiance très occult rock, avec des claviers très présents sur les refrains, donnant au tout ce petit côté théâtral qui sied si bien au genre. Pour la première fois depuis le début de l’album, la lourdeur des amplis surpuissants laisse sa place aux guitares acoustiques pour un effet « calme avant la tempête ». A la fin du morceau, la voix de Sharie appuyée par les claviers nous laisse presque penser que l’on écoute du metal symphonique.

"Space Conqueror", avec ses rythmes tribaux et sa guitare acoustique rappelle un peu Planet Caravan de l’illustre bande à Iommi. Le morceau est reposant, l’atmosphère sombre de l’album est toujours là.

"The silence", drôle de titre pour une chanson aussi bruyante, quoi qu’il en soit on a de nouveau un morceau lourd et mélancolique, tiens donc ! Le morceau est lent, très lent, à la limite du malsain, les riffs sont répétitifs, l’atmosphère est terriblement lourde. Le morceau atteint sont apogée avec un passage très orchestral à la Pink Floyd version doom.

L’album se termine par un ultime "Sacrifice". Des guitares lourdement saturées envahissent le spectre sonore, et disparaissent d’un coup d’un seul pour laisser place au néant.

Consolamentum est donc largement à la hauteur de son prédécesseur, le chant féminin apportant à nos rois blessés une sonorité différente de ce qui se fait habituellement dans ce genre musical. L’enchainement des morceaux est bien pensé, c’est un album qui n’est pas trop long (45 minutes environ) et qui se laisse facilement écouter d’une traite, ce qui ravira tous mes amis dépressifs fans de musique lente et bruyante. 
 

close

Ne perdez pas un instant

Soyez le premier à être au courant des actus de La Grosse Radio

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces artistes en relation peuvent aussi vous intéresser...