The Milton Incident – Innocence Lost

Ce jeune et dynamique groupe parisien prouve avec son premier album qu'il existe une réelle scène Groove/Alternative Metal en France qui ne demande qu'à être exposée. The Milton Incident n'a rien inventé mais montre un enthousiasme et une volonté de s'appliquer honnêtes.

L'innocence une fois perdue, ne peut jamais être regagnée. L'obscurité une fois  regardée ne peut être perdue.” (John Milton)

Cette citation se trouve au verso du premier CD de The Milton Incident et comme  j'aime les jolies phrases, j'ai eu envie de la partager. Comme ça, pour rappeler que l'auteur  du Paradis Perdu a notamment inspiré un nom à une célèbre formation de Metal gothique  originaire du Nord de l'Angleterre déjà et aussi celui de ce groupe de Paris fondé en   2010 qui a déjà partagé l'affiche ave Kreator, Moonspell, Dagoba, Vulcain et Mass  Hysteria entre autres. Je ne sais pas à quoi fait référence cet “incident de Milton” mais j'ai  au moins le mérite d'avoir pu écrire mon paragraphe d'introduction en évoquant cela.

The Milton Incident décrit le style de musique qu'il pratique comme étant du Dark  Alternative Metal, il y a de ça effectivement sur ce premier album intitulé Innocence Lost  dont la sortie est programmée le 26 mars 2014 sur Dooweet Records  mais je rattacherais  plutôt le groupe à ce que j'aime appeler la nouvelle scène Neo Metal française (oui, vous  pouvez respirer).

En effet, en écoutant les 12 titres composant Innoncence Lost, on ne peut  s'empêcher de  penser à d'autres combos français au style musical proche de celui des franciliens comme  Leaving Paris et Lies par exemple. Le style pratiqué par ces groupes semble prendre  naissance dans le Neo Metal mais contrairement aux groupes français pionniers du genre, un  combo comme The Milton Incident évite de tomber dans le côté “rebellion adolescente”  qui pouvait décridibiliser les acteurs du désormais vieux Nü French Metal (respirez un coup  oui).

Donc on prend la lourdeur et le groove crées par Korn et consorts en y ajoutant une touche  sophistiquée et un chant essentiellement en anglais et voilà un vrai Metal alternatif. Pour  compléter la présentation, précisons que  Innocence Lost a été mixé aux USA par le chanteur  des Daughters of Mara Shawn Zuzek (qui intervient sur le morceau “Deus Ex Machina”  aussi) et enregistré par Steeve Hostin (pas l'homme qui valait trois milliards mais le  guitariste des collègues parisiens Beyond The Dust).

Après une intro en arpèges qui fait monter la tension déboule “Innocence Lost” qui décrit  parfaitement le style de The Milton Incident : Un gros riff à la Korn, une voix mélodique  qui se transforme parfois en plainte hurlée et rageuse et un refrain efficace. La formule est  déclinée tout au long du disque, avec application comme le prouvent “Tom Down”,  les très  bons “Deux Ex Machina” (le tube de l'album avec ce sentiment d'urgence présent dès le  début de la piste, ainsi que ce chant speed et plein de feeling) et “Pyromaniac” (un morceau  qui porte bien son nom car le riff est incendiaire déjà sans oublier ce “burning down !” hurlé  au début comme un cri de guerre) et la plupart des autres titres.

Les musiciens sont de haut niveau, le chanteur Sam a une très bonne voix et maîtrise  l'Anglais et le tout est très bien produit. Pourtant, je n'arrive pas à mettre The Milton  Incident au même niveau que Lies (qui lui cependant en est arrivé à son deuxième disque et  a donc eu le temps de mûrir) par exemple. Pourquoi ? Parce que comme pas mal de jeunes  formations The Milton Incident en voulant peut-être bien faire en a trop fait.

Sans être nuls (loin de là) quelques morceaux semblent en trop, c'est le cas de “Dearest  Enemy” (malgré ses samples bien amenés en intro et son riff sympa), “Dopamine” (qui a un  peu de mal à décoller malgré son gros riff et l'énergie déployée), “Conspiracy of Silence” et  “Memento”, rien de grave mais des titres qui donnent un peu de longueur à Innocence Lost  cependant.

Le groupe sait aussi proposer des compos plus lentes comme “Split Second” qui malgré son  intro un peu inquiétante est un peu longuette, “Irukandji” (un nom qui désigne une méduse  aux piqures mortelles et non pas un manga hentaï, respirez, respirez) qui est une power  ballad efficace gorgée de feeling, de même que la très mélancolique “10/56” qui voit Sam  chanter sans hurler toute la peine qu'il semble vouloir exprimer et qui conclut de façon tout à  fait convainquante ce premier album.

 Donc, si vous êtes un vieux jeune qui réécoute parfois Issues, Around The Fur ou Three  Dollar Bill, Yall$ en cachette en repensant avec nostalgie à vos années lycée ou si vous êtes  ouverts à cette nouvelle scène Metal alternative, Innocence Lost  est un bien agréable incident.

 

close

Ne perdez pas un instant

Soyez le premier à être au courant des actus de La Grosse Radio

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :