Tuomas Holopainen – Music Inspired by the Life and Times of Scrooge

Canard glacé à la finlandaise

Nightwish a beau être en pause après avoir fini le cycle de tournée pour le moins mouvementé qui a suivi Imaginaerum, ses membres ne se reposent pas pour autant. Alors que Floor Jansen, par exemple,  tourne avec ReVamp, le cerveau de la bande, Tuomas Holopainen, sort enfin son premier album solo. Un concept album basé sur les comics « La Jeunesse de Picsou » écrit par Don Rosa. Une idée séduisante mais qui pourrait bien, tout comme la musique de cette œuvre, rebuter ceux qui s’attendent à du Metal symphonique proche de la formation de base du compositeur finlandais !

Car en effet, de Metal il n’est pas question sur ce Music Inspired By The Life and Times of Scrooge. On connaissait bien évidemment le goût du claviériste au chapeau pour les BO et les musiques orchestrales, certains de ses travaux avec Nightwish revendiquant fièrement ces influences mais cette fois Tuomas s’est fait plaisir et c’est une véritable BO de film hollywoodien qu’il nous propose pour son premier album solo.

L’histoire commence donc dans les  rues de Glasgow où le jeune Picsou a gagné son premier dollar (son fameux sous fétiche) en 1877. Et l’auditeur est ainsi directement emporté à cette époque grâce à un narrateur, dans le rôle de Picsou, nous racontant son histoire. Sa voix est accompagnée de cordes et de percussions donnant une ambiance celtique que l’on retrouvera ensuite tout au long du morceau avec notamment l’intervention de Troy Donockley à l’uilleann pipes. Une voix féminine et des chœurs se chargent de rajouter de la grandiloquence au morceau. Les sonorités celtiques de "Glasgow 1877" sont là pour prévenir l’auditeur de se préparer au voyage. En effet, dès "Into the West", marquant le début de la route vers la richesse du célèbre canard, un banjo puis un harmonica nous indiquent que c’est maintenant du côté de l’Ouest américain que se déroule notre histoire.

L’auditeur est donc promené au fil des époques et des lieux grâce une musique qui aurait très bien pu accompagner un bon film d’aventure. Et d’aventure il est bel et bien question dans cette histoire/album autant dans les thèmes (le duel de l’excellentissime "Duel & Cloudscapes") que dans la musique, très hollywoodienne. On pense notamment souvent aux travaux de John Williams ou Hans Zimmer ("Goodbye, Papa" qui commence très calmement mais monte en puissance au fil du temps)… Il y a pire comme références n’est-ce pas ? Holopainen arrive cependant à faire apposer sa signature sur cette musique. On pense ainsi à Nightwish durant "Dreamtime" et son clavier aux sonorités « hivernales » ou bien durant "Cold Heart of the Klondike" (les chœurs par exemple rappellent un certain "Dark Chest of Wonder").

C’est aussi ce même morceau qui s’avère être la première véritable chanson de l’album. Si des voix se trouvent sur presque toutes les compositions, c’est sur ce morceau que l’on trouve les premières phrases chantées par Tony Kakko (Sonata Arctica). L’album passe à ce moment de musique orchestrale et instrumentale à une musique à l’esprit plus pop-rock, bien que toujours orchestrale, et chantée. Ainsi durant "The Last Sled" c’est la voix de Johanna Kurkela (chanteuse finlandaise qui a notamment participé à l’album Days of Grays de Sonata Arctica) qui nous fait continuer le voyage. On retrouve cette chanteuse (dont la voix rappelle beaucoup Anette Olzon… coïncidence ?) sur les morceaux qui suivent, dont le single "A Lifetime of Adventure". Et à son écoute, impossible de nier son caractère radiophonique malgré sa durée (plus de six minutes tout de même). On y entend même le seul solo de guitare de l’album ! L’album se clôture sur l’émouvant "Go Slowly Now, Sand of Time" chanté par l’écossais Alan Reid dans le rôle de Picsou en personne. Moment d’introspection et de remise en question après des années d’aventures, c’est une conclusion toute trouvée à cet album.

Bien plus qu’un simple album de musique orchestrale, Music Inspired By The Life and Times of Scrooge, est une oeuvre variée au cours de laquelle on sent que Tuomas Holopainen s’est amusé et a laissé libre cours à ses velléités orchestrales parfois bridées par un Nightwish avant tout Metal.  Cette galette diffère d’une BO de film classique notamment par l’absence de thème récurrent au long des dix titres qui la compose mais collerait pourtant parfaitement à des blockbusters dans le style du Hobbit. Les écoutes au casque de ce CD ne manqueront pas de ravir les auditeurs en manque d’évasion. On ne peut qu’en redemander tant l’exercice est exécuté avec brio par Holopainen et l’on se prend même à se demander pourquoi ce n’est pas plutôt ce genre de musique qui accompagne le film Imaginaerum . Non pas que les compostions de Nightwish soient mauvaises, loin de là même, mais une musique avec un tel potentiel d’évocation et tant d’émotions mériterait d’être mise en images. Une belle réussite !
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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