Axxis – Kingdom of the Night II (Black & White Edition)

Encore du heavy allemand ! Non vraiment on en peut plus ! Il y en a trop, ça se multiplie comme pas possible.

Et en général c'est pas bon, moyen à la limite.

Quoi ? Un double album ? C'te blague ! Échec assuré quoi ! Ils tournent depuis 1988 ? En fin de vie, normal ! Allez, ça va être vite plié...

Bon, soyons sérieux. Deux galettes, une édition noire, une blanche. Commençons par la noire, mon petit côté sombre grognon me chatouille. Après un rapide aperçu, je me ravise et ravale mes aprioris. C'est un recueil de tueries. Concrètement, les morceaux sont simples, nets, et accrocheurs. De l'efficacité à l'état pur, et c'est tout à fait ce qu'on recherche. Certains pourront dire que c'est du réchauffé, sûrement. Mais du réchauffé de cette qualité, j'en prendrais tous les matins sans indigestion ! Ce versant noir regorge de morceaux aux refrains parfaits ("The War", "Marry Married a Monster", "Kingdom of the Night II"...), de riffs furieusement endiablés ("Venom", "Bites Inside"...), ou de chœurs très réussis (voir tous les morceaux de l'album...).

Pas la peine d'y aller par 4 chemins, c'est une immense réussite. Quelques morceaux se détachent réellement de l'ensemble, "Kingdom of the Night II", "Never Again", et surtout "The War". Ce morceau résume l'album tout entier, rythmique lourde, basse présente, refrain royal... Pour le reste, on passe du riff Rammsteinien au début de "Bites Inside", aux couplets épiques de "Lie After Lie", sans oublier les breaks très réussis de "Beyond The Sky". Chaque morceau de cette galette couleur ébène possède un petit quelque chose qui nous fait vraiment regretter la fin du titre. Alors d'accord, tout n'est pas vraiment parfait, comme le refrain de "Soulfire", un peu faiblard, ou "More Than for One Day", ballade déjà vue et revue. Mais on est très proche du sans faute...

Pour les fans d'Axxis, ce double album est un retour aux sources, une inspiration directe venant de leur premier album Kingdom Of The Night. Le premier morceau de l'album est d'ailleurs une repique de l'air et de quelques paroles, réarrangés et améliorés de leur tout premier opus. La production est soignée, tout est carré et à sa place, rien à redire. La voix de Bernhard Weiß nous rappelle faussement Kai Hansen, avec beaucoup moins de prétention. Son chant reste assez sage mais reste très efficace, et surtout, sans en faire des tonnes (certains chanteurs de heavy devrait en prendre de la graine...). Le mix final sais être agressif même à bas volume et sans prendre la tête à fort volume. Les guitares sonnent heavy comme jamais, la batterie est toujours cohérente, basse présente comme ce style l'impose, les codes ne sont pas transgressés.

Photo Axxis

Tu sais nager ? Non ? Dommage...

On trouve sur ce double album une petite curiosité, et c'est assez inattendu, deux morceaux jumeaux. Le morceau "Mary Married a Monster" se voit décliné en deux versions, côté homme sur l'édition noire et côté femme sur celle blanche. Traitant de la violence faite aux femmes, c'est donc une très bonne idée qui nous est proposée, deux points de vue différents sur le même thème. D'autant que les morceaux s'opposent réellement sans se copier l'un l'autre.

Abordons l'édition blanche. Le constant est légèrement plus nuancé, il compense le côté sombre par des morceaux plus mielleux, joyeux et moins directs dans l'ensemble. On retrouve encore de véritables perles comme l'excellent "Hall of Fame", "Dance Into Life" ou "Take Me Far Away". Axxis réussit des morceaux plus édulcorés mais toujours très efficaces, quitte à mettre le heavy au second plan. Un peu de banjo sur la dansante "We Are the World", envolée de piano sur "Dance Into Life", on accède enfin à un peu plus d'originalité.

Quelques morceaux accrochent un peu moins musicalement, "21 Crosses" (chanson hommage aux 21 victimes d'un accident durant la Loveparade de Duisburg en 2010) ou "My Eyes", ballade qui peine un peu à décoller. A côté de ça, la majorité des morceaux restent tout de même d'une qualité plus qu'honorable et il est impossible de ne pas fredonner un air dès la première écoute. Un peu plus musical, un peu plus recherché mais moins direct, ce côté blanc mérite autant d'attention que son jumeau.

Que conclure ? Jamais un double album ne m'a laissé un aussi bon souvenir que celui là. Une vraie personnalité se dégage de chaque album, les chansons sont simples mais entraînantes et accrocheuses. Les deux sont indissociables et se complètent à merveille. Une puissance mesurée, une musicalité certaine, et d'énormes qualités pour un groupe qui a encore des choses à dire. Comme quoi le heavy Allemand peut encore réellement nous surprendre...

Nota: Résumer un double album en une seule chronique peut paraître un peu rapide, c'est néanmoins mon choix de vous proposer une seule et même chronique tant les deux albums sont complémentaires et pour moi indissociables.

 

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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