Misery Index – The Killing Gods


A force de travail et d'abnégation, MISERY INDEX est aujourd'hui reconnu dans le monde entier comme une référence, les américains peuvent également se targuer de bénéficier d'une discographie qui ne souffre d'aucune faiblesse. Le gang de Baltimore pratique une musique immédiatement identifiable, aux confins du "hardcore", du "death" et du "grind". Quatre longues années se sont écoulées entre le terrible Heirs to Thievery, paru en 2010 et le dernier né, The killing gods. Comme on ne change pas une équipe qui gagne, la dernière pièce du boucher délivrée par MISERY INDEX est toujours produite par Wright Steve aux Wrightway Studios.

Au vu de l'artwork, on se dit que quelque chose a peut être changé. En effet, l'imagerie de The killing gods est plus sobre, plus dépouillée, beaucoup moins colorée, exit également les réminiscences gore, présente jadis sur les précédents méfaits et, la couleur dominante est le noir. A mon sens, ce n'est pas la plus belle pochette du groupe, mais bon, l'important reste tout de même le contenu. En préambule, il est à noter que John Gallagher (DYING FETUS) figure en guest sur Collony collapse.

La galette débute par un petit instrumental, Urfaust, aux arpèges mélodiques, qui sert en fait d'introduction à la déflagration qui va suivre. The calling déboule tout blast dehors, soutenu par un riff principal très efficace et très rentre dedans. Ce morceau est doté d'un gros break lourd, typé "hardcore", enrobé de guitares saccadées, cette cassure rythmique renforcera l'accélération qui suivra, avant une fin qui écrase tout sur son passage. Même si la violence inhérente au style de MISERY INDEX est toujours bien présente, nous remarquerons, dès ce titre, l'impact et l'importance des changements de rythmes, mais aussi, la mise en avant des harmonies et de la mélodie. A y regarder de plus près, nous nous apercevons que, en fait, les cinq premières plages ne sont que seul et même titre, divisé en cinq parties, pour un gros pavé de plus de 15 minutes, pour MISERY INDEX, c'est totalement inédit, quand je vous disais que quelque chose avait changé....

MISERY INDEX affiche d'emblée son ambition, et, chaque morceau est très travaillé, rien n'est laissé au hasard, est-ce l'âge de la maturité? Peut être bien. En tout cas, le combo sait toujours aussi bien balancé la purée comme sur The calling, Conjuring the cull, Cross bear, Colony collapse ou encore l'accélération terrible de The killing gods. En plus de la maturité, le maître mot de cet opus sera : alternance.

En effet, quasiment toutes les compositions alternent entre rythmes frénétiques "grind/death", la lourdeur et le côté direct du "harcore" et accélérations "thrash/death", ce qui donne une grande variété à l'opus, annihilant de ce fait tout type d'ennui ou de lassitude. Et question break, MISERY INDEX sait faire, il suffit de jeter une oreille à The calling, The weakener, Sentinels et The killing gods pour vous en convaincre, ces ruptures de rythmes mettent en exergue la face "hardcore" de la formation, mais elles renforcent également l'impact des accélérations supersoniques. Cependant, l'impression générale de The killing gods est à un ralentissement de tempo, mais le groupe n'a rien renier de sa violence et de sa brutalité habituelle, Sentinels, Gallows honor, Conjuring the cull et le "hardcoreux" The weakener en sont la preuve musicale.

La "nouveauté" est le soin tout particulier apporté aux harmonies et aux mélodies avec une nette recrudescence des solos, qui débarquent en nombre sur The killing gods. Ces solos, de toute beauté, apportent une certaine technicité à l'ensemble (même si, on le sait tous, MISERY INDEX n'en manque pas) et une certaine "lumière" au milieu de cette brutalité ambiante. La maîtrise (la maturité, j'vous dis!) est au rendez-vous et, le groupe prend un malin plaisir à multiplier les fausses pistes en dotant leurs compositions de structures alambiquées, passant du "hardcore" le plus violent, à des plans "grind/death" hystériques, le tout, sans sourciller.

Pour tous ceux qui connaissent bien MISERY INDEX, tout cela n'a rien de neuf puisque ceci faisait déjà partie intégrante de la marque de fabrique du groupe, mais la recette est amené différemment, ainsi, au lieu de vous pèter à la tête instantanément, ce missile n'explosera qu'après plusieurs écoutes. The killing gods est moins immédiat que ses prédécesseurs, ce qui pourrait évidemment constituer un obstacle pour certains néophytes, mais cet état de fait assurera au disque, une durée de vie bien plus longue.

Maturité et alternance caractérisent à merveille le MISERY INDEX cuvée 2014. Vous l'aurez compris, pas grand chose à jeter sur ce The killing gods qui marque un tournant dans la carrière musicale du combo. La brutalité est toujours de mise mais sous des aspérités différentes, avec une face "hardcore" plus prononcée, mais MISERY INDEX n'en aucunement renier son identité propre, le groupe ne semble pas prêt à retourner sa veste et céder aux sirènes du business. The killing gods est une bête sauvage qui se laissera apprivoiser avec le temps, mais une chose est sûre, cet opus se hisse parmi les meilleures livraisons du groupe à ce jour.

8.5/10
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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