Incantation – Dirges of Elysium


La vie d'une formation de "death-metal" n'est vraiment pas pas un long fleuve tranquille et, INCANTATION ne déroge pas à la règle établie, il suffit de jeter un coup d'oeil au nombre conséquent de protagonistes qui ont intégré et quitté le groupe, pour s'en rendre compte. Mais, le quatuor ne cesse de déverser inlassablement son "death" blasphématoire depuis 1989, avec deux premiers opus (Onward to Golgotha et Mortal throne of nazarene) qui le propulseront au statut de groupe culte. Puis, après quelques albums que je qualifierais de "routiniers", INCANTATION sortit Vanquish in vengeance en 2012, qui fut très bien accueilli et qui mettait en exergue une forme et une inspiration retrouvées.

Le combo, aujourd'hui composé du fondateur John McEntee au chant et à la guitare, de Kyle Severn à la batterie, de Chuck Sherwood à la basse et de Sonny Lombarozzi à la lead guitare (mais seulement en live), publie, en cet veille de Hellfest 2014, sa dernière offrande intitulée Dirges of elysium.
 


Après une petite introduction éponyme, les hostilités sont lancées avec Debauchery qui porte son intitulé à merveille. Ce morceau est à la fois sombre, lugubre, obscur mais aussi très violent avec une batterie qui tabasse à tous les étages. Cette composition nous renvoie à l'époque de Diabolical conquest et, constitue un point d'ancrage parfait, le doute n'est plus permis, INCANTATION revient et n'est clairement pas là pour enfiler des perles.

Le côté furieux de la chose ressort également sur Bastion of a plague soul dont le riffing effréné va en laisser plus d'un sur le carreau mais également Portal consecration. Le quatuor sait aussi ralentir la cadence et, quand il décélère, il ne fait pas dans la demi mesure puisqu'il n'est pas rare de passer d'une rythmique alambiquée à un tempi qui avoisinerait le "doom" comme sur Carrion prophecy et le sinueux Elysium (Eternity is night) qui cloture cet opus.

Même si aucune des compositions qui composent Dirge of elysium ne relèvent de la médiocrité, quelques titres sortent cependant du lot comme Debauchery, le lent From a glaciate womb, doté d'un break très douloureux pour les cervicales, Impalement of divinity dont le riff principal fait un peu penser au Angel of death de SLAYER et, le monstrueux pavé final, Elysium (Eternity is night), qui écrase tout sur son passage. Ce titre est un condensé de "death" lourd, pesant, moite, lorgnant immanquablement vers le "funeral doom", rampant à souhait et vous attrapant à la gorge sans jamais desserrer son emprise. Ce morceau, qui est décomposé en plusieurs parties, décrit l'enfer de la mythologie grecque et offre un final somptueux à Dirges of elysium.
 


La production est également au diapason. Dan Swanö, qui s'est occupé du mixage et du mastering du disque, a su mettre en relief les ambiances obscures de l'album, renforçant ainsi le côté "evil" et malsain de la galette. Aussi, tout en conservant une mise en son très "old-school", le père Dan a su accoucher d'une production totalement équibrée dont chaque instrument est parfaitement audible. 

INCANTATION confirme son regain de forme initié sur Vanquish in vengeance et signe avec Dirges of elysium, un concentré d'art blasphématoire, haineux, obscur, alternant "blasts" frénétiques et rythmiques proches du "doom", appuyés par l'organe vocal ultra caverneux de John McEntee. Moins riche en solos percutants, ce disque est d'une grande homogénéité et d'une grande cohérence, avec une mise en son parfaite. Dirges of elysium se place d'emblée parmi les meilleures livraisons du style et, augure d'un concert furieux lors de l'édition du Hellfest 2014. Je sais pas pour vous, mais moi, en tous cas, j'y serai!!
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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