Are you ready to die?
"Spark Gap, groupe de Rock/Alternatif (Paris), dévoile une énergie électrisante, ennivrante et surtout très contagieuse."
En lisant ces quelques mots introduisant le groupe val d'oisien sur le site 95sounds.fr, on peut s'attendre à tout pour qui ne connait pas ce trio. Dans la foulée d'un power rock stonerisant efficace à la Bukowski, Spark Gap cherche de plus en plus à se démarquer et ainsi lâcher la main de ses aînés et non moins amis. Après leur album The Boys From Alaska paru en 2011 qui offrait un bon mélange stoner et punk avec quelques moments doux (notamment la splendide ballade éponyme), les trois amis décident d'offrir à leur fan un nouvel EP intitulé Fearology. Et là, oui, ça s'électrise vraiment... on entre dans le quasi metal, du coup on en parle ici en toute logique !
Pourtant Spark Gap avait débuté sa carrière avec un punk assez soft commercial à la Sum 41, quelle belle évolution dites-moi... Avec ce cinq titres, on sent le combo prêt à titiller la fosse, déclencher les pogos à tue-tête, c'est ce qu'on se dit dès l'introduction "Feed the Wolves" et pourtant ce titre est limite le plus "posé" de tout l'opus. Fou non ?
Le tube de cette livrée est sans contestation possible le très accrocheur mais non moins burné "Münchausen by Proxy", bien rentre dedans et qui rappelle il est vrai Bukowski dans ses meilleures joutes. Mais au-delà de ça, la voix de Max porte les choses de façon plus personnelle, on sent que Spark Gap murit tout en s'énervant, le son est bien lourd, parfois gras, et les rythmiques endiablées. En guise d'exemple, "Steady Diamonds" vous fera bondir avec sa basse bien ronde où Fred s'amuse comme un petit diable, à l'image de Julien derrière les fûts qui ne respire que rarement tout au long de cette mini galette.
Toute la folie du punk se lâche et se mélange ici habilement avec la force coriace d'un stoner rock metallisant des plus efficace, enrobé parfois d'une tonalité hardcore portée par les cris bien fat de Max, parfois à la manière d'un bon Turbonegro d'antan. Un "heavy metal heart" se cache aussi derrière la musique de Spark Gap comme le mentionne les paroles de "Keep the Suffering Down", et c'est quand on croit enfin respirer avec le "The Wall" final qu'on se laisse encore plus surprendre par l'immense talent de cette fine équipe qui sait en plus de cela composer des mélodies qui restent en tête inspirées par la (bonne) pop.
La scène rock/metal du Val d'Oise se porte en tout cas fort bien. Dans la foulée des impressionnants Bukowski, Spark Gap fait partie de cette relève locale plus que prometteuses aux côtés des Full Throttle Baby ou Wizzö. Et quand on sait que derrière pointent de bons groupes plus jeunes et/ou formés plus récemment comme Lumberjacks, Din Beneficient, Static Method, Jerk ou Kozoria, on peut se dire qu'autour de Cergy ça bouge. Ca donnerait presque envie d'y faire un tour dites-donc...
La Folle Fougère
Ma Note : 4/5
