Furor Gallico – Dusk Of The Ages

Si l’Italie n’est pas le pays auquel on pense spontanément quand on cherche une scène metal luxuriante, le Bel Paese regorge pourtant d’un nombre conséquent de groupes de haut niveau. Parmi eux, Furor Gallico, formation de folk metal dont le dernier album, Dusk Of The Ages, est sorti début 2019, et qui prouve que l’Italie est réellement un pays avec lequel il faut compter en matière de metal.

 

 

L’album débute avec « Passage to a New Life », une introduction presque champêtre, avec des sons de nature, un violon virevoltant, une voix masculine aérienne et envoutante, mais dès le premier vrai titre, « The Phoenix », le changement de registre est brutal : batterie très en avant à grands coups de blast beats déchainés, growls puissants, riffs de guitare ultra saturés… Si les Italiens sont classés en folk metal, ils ne jouent pas vraiment dans la catégorie « folk festif » mais empruntent énormément au metal extrême, que ce soit le black ou le death, et à l’exception de l’introduction, d’un interlude acoustique et d’une ballade, cela se retrouve sur tous les morceaux.

Mais si ces éléments sont très présents, Furor Gallico ne néglige pas la partie mélodique de ses compositions : « The Phoenix », bien que particulièrement agressif, ménage tout de même de la place pour des voix claires, masculines comme féminines, quelques passages d’instruments traditionnels, un solo de guitare plus heavy metal….
 


Et ce côté ultra mélodique va s’accentuer sur le reste de l’album : le groupe parvient à faire cohabiter au sein des morceaux des ingrédients extrêmes et un grand sens de la mélodie, souvent en même temps. L’un des risques dans le folk metal est de juxtaposer les passages agressifs (growls / instruments metal joués selon des techniques extrêmes / tempo rapide) à des passages folk (voix claires / instruments traditionnels / son beaucoup moins saturé / tempo parfois ralenti). Ici, les violons (Laura Brancorsini, ancienne membre invitée qui s’est également occupée des arrangements), flûtes (Massimo Volonté, invité également), harpe (Becky Rossi) n’attendent pas le refrain pour se faire entendre et dialoguent avec les guitares saturées (Gabriel Consiglio), on entend des blast beats (Mirko Fustinoni, qui martyrise ses futs avec une rage réjouissante) derrière des voix claires sur des tempi ralentis, le growl peut s’exprimer sur des passages particulièrement mélodieux. C’est d’ailleurs nettement marquant sur un titre comme « The Gates of Anwn », morceau épique de sept minutes qui clôt l’album.
 

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Tout cela crée un sentiment d’équilibre idéal entre les différentes composantes, renforcé par une bonne production qui permet de distinguer clairement chaque instrument et laisse à tous les musiciens l’occasion de s’exprimer, ce qui n’est pas chose aisée, puisque l’actuel quintette s’est adjoint les services de quatre musiciens additionnels. Seuls Ale « Pacho » Rossi, invité aux percussions, et Marco Ballabio à la basse se font moins remarquer, mais ce dernier apporte tout de même une épaisseur supplémentaire au son. Les voix, entre autres, alternent de façon très harmonieuse entre le chant hurlé de Davide Cicalese (au growl impressionnant, peut-être un peu moins sur le scream plus aigu) et les voix claires, de celle changeante et souvent aérienne de Cicalese à la voix cristalline de Valentina Pucci, invitée sur l’album, qui se complètent très bien – c’est particulièrement notable sur « Waterstrings » et « Nebbia della Mia Terra ». Il est d’ailleurs à noter que sur chaque album des Lombards, quelques chansons sont interprétées en italien, et pas seulement des ballades, ce qui rafraîchit le genre : si le growl en italien a ses détracteurs, nous, on valide carrément !
 


On pourrait arguer que Furor Gallico ne révolutionne pas le genre, mais le groupe s’approprie les codes pour les explorer, les délier, les déconstruire et reconstruire, les transformer et y apporter sa propre identité, en évoluant sans se renier et en présentant un travail plus maîtrisé que ses deux précédents opus. Après un passage remarqué au Cernunnos Pagan Fest en 2019, on a hâte de revoir les Italiens en concert en France pour mieux savourer leur dernier album – et peut-être un prochain !

Tracklist :
1 Passage to a New Life 03:27

2 The Phoenix 06:17
4 Nebbia Della Mia Terra 06:06
6 Starpath 04:40
7 Aquane 07:41
8 The Sound of Infinity 04:09
9 Dusk of the Ages 05:07
10 The Gates of Annwn 07:16

Album sorti le 18/01/19 chez Scarlet Records


Crédit photo live : Thomas Orlanth. Reproduction interdite sans autorisation du photographe
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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