Udo Dirkschneider, chanteur d’U.D.O.

"Nous vivons dans un monde décadent"

Toujours aussi régulier dans ses sorties d'albums, U.D.O. se prépare à lâcher Decadent la 23 janvier. En cette occasion, Udo Dirkschneider, leader du groupe et ancien frontman d'Accept, s'est prêté au jeu de l'interview pour évoquer son travail avec ses deux nouveaux guitaristes, Kasperi Heikkinen et Andrey Smirnov, ainsi que les nouveaux projets live qui sont actuellement en préparation.

L'année dernière, vous avez tourné de manière très intensive, notamment avec les deux nouveaux guitaristes, est-ce que ça a aidé à améliorer l'ambiance dans le groupe ?

Oui, bien sûr, faire plein de concerts ensemble permet à chaque membre de se rapprocher des autres. Travailler en studio ensemble permet aussi d'aller dans ce sens et de mieux se connaître, maintenant, nous sommes comme une famille.

Steelhammer avait été écrit seulement par Fity Wienhold (basse) et toi et enregistré avec un seul guitariste. Avez-vous travaillé tous ensemble sur Decadent ?

Oui, c'est la première fois depuis très longtemps qu'on écrivait des chansons avec tout le groupe entier, à l'exception du batteur. Ils avaient plein d'idées. Tout avait commencé en mai 2014, et après les phases d'écriture et de pré-production, on s'est retrouvés avec 15 chansons qu'on a choisi d'enregistrer. Ces nouvelles idées étaient très intéressantes à voir, ces nouveaux guitaristes ont juste 30 ans, ils ont bien plus jeunes que nous. Du coup, l'album est varié et je suis très content du résultat.

On remarque ça effectivement, notamment avec le titre "Mystery", très différent de ce que U.D.O. fait d'habitude.

Oui, ça ne s'est pas décidé à l'avance bien sûr, on n'a pas décide de faire une chanson moderne comme ça, c'est Fitty qui avait trouvé le riff pour celle-ci et j'ai trouvé la mélodie vocale et quelques idées sont venues des guitaristes et on l'a arrangée de cette manière. Mais c'est une chanson un peu spéciale et assez différente du reste de l'album cela dit.


U.D.O.

On remarque d'ailleurs que c'est la première fois depuis assez longtemps qu'on retrouve deux solistes dans U.D.O. Le travail sur la mélodie semble avoir été plus important, est-ce vrai ?

Oui, absolument. C'est un autre élément intéressant à voir, c'est qu'ils ont tous les deux les mêmes compétences, contrairement au fait d'avoir un soliste et un guitariste rythmique. Du coup, ils s'échangeaient constamment leurs idées et les développaient ensemble, ça fait que les guitares sont plus travaillées effectivement. Je suis vraiment fier de ces deux gars.

Peut-on parler de nouvelles influences ?

Les influences se renouvellent toujours, c'est normal, surtout quand on accueille deux guitaristes d'une autre génération dans le groupe. Les gars apportent toujours des idées qui sont issues de leurs influence de heavy metal classique, mais, surtout, ils jouent différemment. C'est en cela qu'U.D.O. a des influences plus modernes. Kasperi Keikkinen est le genre de gars qui sait tout sur les années 80, c'est assez intéressant [rires]. Mais est un grand fan d'U.D.O., comme Andre Smirnov, ils connaissent sur le bout des doigts la musique qu'on a fait pendant tout ce temps, du coup, ils savent ce dont le groupe a besoin.

C'est aussi la seconde fois que tu t'occupes de la production, la première a été pour Steelhammer. Comment te sens-tu avec ce nouveau rôle ?

Ca se passe plutôt bien ! [rires] On travaille vraiment en équipe, je contrôle l'ensemble, Fitty m'a assisté en tant que co-producteur cette fois, il a notamment enregistré les guitares. On a aussi travaillé avec un autre de notre équipe, Mattes, qui mixé l'album et donc pris part à la production à sa manière. C'est très différent d'avant de l'époque où c'était Stefan Kaufman qui faisait tout tout seul, ici, on favorise l'échange des idées. D'ailleurs, je préfère aussi quand on se voit tous face à face et non à distance comme le préconisait Stefan. Tout l'album a été enregistré à Ibiza et j'ai remarqué qu'on travaille beaucoup mieux ensemble de cette manière, les idées circulent plus naturellement.

On voit que la pochette est forte, il en est de même pour certains passages dans les paroles. As-tu construit ces paroles autour du thème de la décadence ?

Pas vraiment. Le message qu'on voit dans la pochette est que nous vivons dans un monde décadent. Si tu regardes le reflet dans les lunettes de soleil du personnage on voit un enfant avec les yeux écarquillés. Il y a quelques chansons un peu politiques, comme "House of Fake", qui parle des politiciens qui promettent tout plein de choses et qui ne font rien, ou "Rebels of the Night" qui a été inspirée de ce qu'il s'est passé en Ukraine l'année dernière. Il y a aussi des chansons personnelles. Donc le message général est que tout est décadent, mais toutes les chansons ne suivent pas nécessairement ce thème. Ce n'est pas la première fois que j'en parle, même à l'époque d'Accept on se souciait de ce qui se passait dans le monde, et je continue sur cette lancée. Je n'ai pas envie de parler de dragons et de sorcières, ce n'est pas mon truc ! [rires]

Decadent

Comptes-tu aussi faire une longue tournée pour Decadent ?

Oui, l'album sort le 23 janvier, nous comptons répéter pour la tournée en février, ensuite on enchaine avec une tournée jusqu'en mai, puis nous faisons les festivals, dont le Wacken avec l'orchestre, on en a déjà fait un dernièrement avec un orchestre militaire, un DVD sortira en juillet, puis on fait la seconde partie de l'Europe, et on enchaîne avec l'Amérique du Sud et le Japon, et 2015 est fini ! [rires] On passe beaucoup de temps lors de nos tournées en Europe, mais on a quand même raté la Pologne, la République Tchèque, la Roumanie, donc il faut qu'on se rattrape. C'est mieux que de rester à la maison à ne rien faire !

Peux-tu nous parler de ce que vous comptez faire pour adapter vos chansons à un orchestre ?

Jouer avec un orchestre classique est un rêve qu'on a depuis longtemps. Avec Stefan, on avait essayé de jouer avec un orchestre symphonique, mais on nous avait dit qu'il ne fallait faire que de "jolies" chansons, et ça ne m'a pas plu. Mais en faisant le mix de Steelhammer, Mattes, qui est percussionniste dans un orchestre militaire, nous invité à voir son orchestre. C'était surtout un orchestre de cuivres, il n'y avait pas de violons. Je pensais qu'ils jouaient des marches militaires allemandes, mais en fait, ils jouaient des chansons de Michael Jackson et d'autres chansons populaires ! [rires] Du coup, j'ai trouvé ça intéressant et c'est là que notre projet a commencé. Bien sûr, il faut des accords de l'État, parce qu'on n'amène pas un orchestre militaire sur scène comme ça. Et en février 2014 on a fait un concert ensemble et c'était dingue ! Et je n'ai pas l'habitude de parler comme ça. Donc Wacken nous a demandé de faire la même chose, mais cette fois-ci, il y aura 90 musiciens sur scène au lieu de 40.

Sur la tournée Steelhammer, vous jouiez beaucoup de chansons de cet album, plus que sur les autres tournées. Pensez-vous faire la même chose sur la tournée à venir ?

Oui, nous comptons jouer beaucoup de nouvelles chansons, ainsi que d'autres de Steelhammer, parce qu'après un an de tournée, tu sais lesquelles marchent le mieux. Après cela, on passe à la partie cauchemardesque : le reste de la setlist ! J'ai demandé à quelques fans ce qu'ils voulaient entendre et on verra ce que ça donne. On va peut-être jouer des chansons qu'on a jamais jouées ensemble avec U.D.O., on verra bien, mais ça promet d'être intéressant.

U.D.O.

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