Vincent Todeschini, organisateur du Rock n’Roll Train Festival

"Maintenant, on peut montrer la vraie identité du festival"
 

Le 11 et 12 juillet 2015 sont les dates de la troisième édition du Rock n'Roll Train Festival, à Longwy (54). Sont notamment à l'affiche Pro-Pain, Loudblast et Biohazard. Vincent Todeschini, de l'association All Inclusive qui organise l'événement, parle de ses choix de programmation, du rapport du festival à son emplacement ainsi que de ses passions et ses ambitions pour faire perdurer la manifestation.

Bonjour Vincent et merci de nous accorder cette interview. On remarque dans l'affiche du Rock n'Roll Train un écart par rapport à l'édition précédente, qui avait pour tête d'affiche Puggy et The Stranglers.

Oui, il y avait aussi Sidilarsen, Delain et Peter Pan Speedrock. Le vrai coeur de l'asso qui organise ce festival est metal et là, à la troisième édition, on arrive enfin à faire ce qu'on veut, alors qu'on avait dû être plus consensuel l'année dernière, afin d'avoir les clés du site et montrer ce qu'on savait faire, notamment en termes d'organisation. Maintenant qu'on est crédible dans ce domaine, ainsi qu'en termes de subventions et de sponsoring, on peut mettre les groupes qu'on veut et montrer la véritable identité du festival, qu'on conservera lors des prochaines éditions.

Du coup, c'étaient les locaux qui vous avaient aiguillés pour l'affiche précédente ?

On ne nous a rien empêché de faire, mais on nous a dit qu'il fallait ouvrir l'affiche car les gens de Longwy n'écoutent pas tous du metal et qu'il fallait ouvrir à un « plus large public ». Du coup, on a fait venir Puggy et The Stranglers, qui sont de bons groupes. On s'est rendu compte que le « large public » n'était pas forcément venu pour ces deux groupes et que ce n'est peut-être pas la meilleure solution de les mettre avec Sidilarsen ou Peter Pan Speedrock. Ça marche peut-être dans des festivals énormes comme Dour ou le Cabaret Vert. Le public était content parce qu'il avait fait plein de découvertes, entre les metalleux qui ont adoré The Stranglers ou les fans de Puggy qui ont adoré Delain.

L'affiche reste variée au sein du metal.

C'est avant tout un festival metal et rock, qui n'est pas spécialisé dans un domaine particulier. Ca reflète notre identité musicale à nous-quatre qui programmons l'affiche, nous écoutons aussi Delain que Pro-Pain ou Biohazard. Nous avons été motivés par nos goûts, ce sont des groupes que nous aimons. Ce sont aussi des groupes qui tournaient à ces dates et qui rentraient aussi dans notre budget. Quand on pourra mettre Megadeth, on le fera !

Avez-vous déjà eu des retours sur cette programmation ?

Les fans nous félicitent d'avoir pu mettre en place une telle affiche avec un budget qui n'est pas non plus démesuré. Les gens se disent qu'il y a une putain d'affiche et qu'ils vont faire le déplacement. Reste maintenant à voir comment ça se concrétisera.

Rock n'roll Train

D'ailleurs, les institutions locales ne voient pas toujours la création d'un festival metal sous un bon œil. Comment cela s'est-il passé pour vous ?

Nous n'avons eu que des soutiens de la part des collectivités locales, le public, les bénévoles et aussi le tissu local économique. Tout ne nous est pas acquis, mais nous n'avons pas rencontré de grosses difficultés. Il n'y a pas de catholiques extrémistes chez nous, ou alors ils sont bien cachés ! [rires] On a prouvé, avec notre organisation, qu'on tenait la route, et ça nous a ouvert des portes.

As-tu d'autres groupes sur lesquels tu te projettes ?

J'aimerais bien programmer Suicidal Tendencies et Lacuna Coil, qui me plaisent beaucoup. Après, pour le nom, j'aimerais faire venir AC/DC, ou Motörhead pour la légende, je ne sais pas si on pourra le faire un jour, mais pourquoi pas ?

Concernant l'endroit, vous êtes très près de la Belgique et du Luxembourg, visez-vous aussi un public des pays frontaliers ?

Oui, notre ambition est que nos amis Belges viennent comme on vient chez eux pour le Graspop, Dour ou Werchter. Nous avons aussi un public en Lorraine, en Alsace, à Paris et alentours. Notre but est donc d'attirer tout ce grand est, ça a déjà un peu marché avec les Belges d'ailleurs, qui étaient pas mal venus pour Sidilarsen. La majorité du public reste français.

Parle-nous des remparts de Longwy, le site sur lequel vous faites ce festival pour la seconde fois.

C'est un site qui a une capacité d'accueil très intéressante. Nous sommes actuellement à 4000 maximum par jour. C'est un site fonctionnel, on ne doit pas garer sa voiture à quatre kilomètres du site, il n'y a pas 45 minutes de marche du camping jusqu'à la grande scène non plus. Le site en lui-même est magnifique, classé au patrimoine mondial l'Unesco. Ce sont des grandes murailles de 40 mètres, ça fait un peu penser à l'Arc de Triomphe. C'est aussi spécial pour moi, quand on était plus jeunes avec mes amis, on allait dans les remparts pendant nos heures de trou ou quand on séchait les cours. C'est un site qui offre des possibilités d'agrandissement, pour mettre d'éventuelles scènes supplémentaires. Christelle, qui fait partie de l'organisation, aimerait bien mettre une scène stoner dans le Rock n'Roll Train festival.

Comment on se démarque dans un secteur qui comprend beaucoup d'événements de ce type ?

L'idée est de faire un maximum de publicité, d'affirmer sa différence, avec la programmation, avec des groupes du Hellfest et d'autres groupes type découverte, et aussi avec le site notamment, et de ne pas être en concurrence avec d'autres événements plus gros aux alentours. C'est pour cela qu'on a choisi le week-end du 11 et du 12 juillet, parce qu'il n'a pas lieu en même temps que les Eurockéennes de Belfort ou le festival de Dour.

Comment vient l'idée d'organiser son propre festival ?

C'est à force d'en faire ! J'adore faire des festivals, notamment le Hellfest. Et vu qu'avec notre association, on organise déjà des concerts dans la région, on a décidé de se lancer. Le but est de faire quelque chose de bien organisé, en essayant de corriger les erreurs qui se font ailleurs, comme les écarts de distance. Après 14 heures de concerts, je n'ai pas envie de marcher une heure pour rejoindre ma voiture !

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