Lupus Lindemann, chanteur et guitariste de Kadavar

"Nous n'avons pas voulu tout changer"
 

Kadavar vient de sortir son nouvel album, Berlin. La Grosse Radio a voulu en savoir plus sur cet album. Notre équipe s'est donc entretenue avec Lupus Lindemann, chanteur et guitariste du groupe, qui a expliqué la génèse de l'album, son titre, les changements de line-up qui l'ont précédé et n'a pas caché sa joie de repartir en tournée, notamment pour revenir jouer en France.

Bonjour et merci de nous accorder cette interview. Pourquoi avoir donné le nom de ta ville au nouvel album de Kadavar, Berlin ?

Quand tu pars en tournée 200 jours par an et que tu voyages autant, à chaque fois que tu reviens à Berlin, tu te sens chez toi. Quand on est rentré de tournée et revenu au studio pour commencer le nouvel album, nous avons réfléchi au titre et avons trouvé que Berlin est le mot qui apportait les meilleurs sentiments, c'est la base de notre groupe, c'est la ville où nous sommes créatifs, c'est là où nous avons grandi.

Parle-nous du rapport entre le titre et la pochette de l'album.

Nous avons été à une exposition de photos sur Berlin-ouest et nous avons vu une photo similaire qui nous a plu, avec un reflet dans les lunettes qui pouvait montrer plusieurs images de Berlin. Du coup, nous nous en sommes inspirés et demandé à une amie photographe de Munich, Elisabeta, de faire une photo de la même manière. Sur la pochette du vinyle, il y a un trou à la place du verre des lunettes, ce qui fait que tu peux tourner la pochette et changer l'image reflétée dans les lunettes. L'idée est que tout le monde voit Berlin avec un œil différent.

Qu'en est-il des paroles ? Sont-elles liées à la ville de Berlin ?

Certaines des paroles, comme "Circles in my Mind", qui parlent du bar dans lequel je travaillais et j'observais les gens, comment ils se saoulaient, draguaient ou faisaient la fête. Il y a aussi "Stolen Dreams", qui parle de l'histoire de Berlin, à l'époque où Berlin était divisée et que les gens se sont retrouvés séparés du jour au lendemain et ont dû attendre près de 30 ans avant de se revoir. Il y a aussi notre reprise de Nico, "Reich Der Träume". Elle n'est pas morte à Berlin, mais je crois qu'elle y est enterrée et celui qui a écrit cette chanson était son copain dans les années 80 qui vivait à Berlin. Toutes les chansons ne parlent pas de Berlin, mais certaines y sont liées.

Du coup, pourquoi avoir choisi cette chanson à reprendre ?

Puisque l'album s'appelle Berlin, c'était logique d'avoir une chanson en allemand. J'ai essayé d'en écrire une, mais je ne me sentais pas d'écrire en allemand. Paradoxalement, je suis plus à l'aise avec l'anglais. Simon, notre bassiste, nous a fait écouter cette chanson et nous l'avons tout de suite adoptée. La voix rentrait dans ma tessiture et nous avons tout de suite su comment l'adapter. C'est donc le français du groupe qui a choisi la chanson en allemand ! [rires] Il ne comprenait même pas les paroles.

D'ailleurs Simon est le dernier membre en date à avoir intégré le groupe, comment ça se passe ?

Tu sais, c'est toujours difficile d'avoir un français dans ton groupe… [rires] Non il est très sympa, il fait partie de la famille Kadavar depuis le début, il a d'abord été notre chauffeur, puis il s'est occupé de notre merch. Ça fait maintenant 2 ans qu'il joue avec nous, donc ce n'est pas du tout le petit nouveau. Cet album est le premier qu'il a écrit avec nous et c'est intéressant car il a des influences différentes, très ancrées dans les années soixante.

Parle-nous de son apport dans les compos.

Pour les deux premiers albums, c'était surtout Tiger et moi qui écrivions, mais pour Berlin, Simon a participé à beaucoup de chansons, il a trouvé pas mal de riffs et écrit toutes les lignes de basse. A la base, il faisait de la musique dans la rue, du coup, sa manière de faire est très différente de la notre. Il a une manière plus réfléchie de faire, il y apporte plus de mélodie et plus d'harmonies. C'est un peu grâce à lui si les chansons sont plus directes, car les harmonies sont plus intelligentes et fonctionnent mieux ensemble. C'est bien d'avoir un nouvel œil sur nos chansons.

Kadavar

Les chansons sont très énergiques dans Berlin. Est-ce que le fait de tourner autant vous a inspiré en termes de composition ?

Oui, quand nous avons commencé les sessions d'écriture, nous nous sommes dits qu'il fallait qu'on écrive des chansons qu'on aime jouer sur scène, vu que c'est ce qu'on fait toute l'année. Du coup, les chansons sont plus directes et ont un son un peu plus garage et plus énergique, plus proche de ce qu'on aime jouer sur scène. Les gens devraient aimer aussi, parce que c'est plus facile de faire la fête sur ces chansons, qui sont plus rapides. Ce n'est plus tellement doom et ça se rapproche plus d'un style rock des années soixante. Nous n'avons pas voulu tout changer, c'est juste une nouvelle façon de faire.

Du coup, si l'album est très orienté live, j'imagine que vous comptez en jouer une bonne partie sur lors de votre prochaine tournée.

Effectivement, c'est ce qui est prévu. Pour l'instant, nous répétons les chansons pour voir lesquelles fonctionnent le mieux et nous sommes en train d'établir la setlist. Ce qui est bien maintenant, c'est que nous avons un nombre conséquent de chansons, donc nous pouvons changer la setlist comme bon nous semble tous les soirs. On va faire 80 concerts lors de la prochaine tournée, si je joue 80 fois le même set, je vais m'ennuyer ! [rires]

D'ailleurs, comment te sens-tu avant la prochaine tournée ?

J'ai vraiment hâte de revenir en France. Après l'Allemagne, c'est sûrement le pays où nous jouons le plus. J'ai hâte de revenir à Paris, nous avons toujours eu de bons retours là-bas, et je suis content de revenir à Bordeaux, c'est une ville que j'apprécie beaucoup. Mais on va faire plusieurs concerts avant, avec l'Amérique et d'autres parties de l'Europe. C'est encore loin pour moi ! [rires]

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