Noré, guitariste de Hell of a Ride

La petite bêbête qui monte

L’heure du premier album a enfin sonné pour les cinéphiliques Hell Of A Ride dont le premier mini Fast As Lightning avait fait couler l’encre. Agrémenté d’un set acoustique, celui-ci avait tout l’air d’un LP. Le clip et les shows qui suivirent démontrèrent l’envie d’en découdre du quintet parisien. En toute logique, le groupe remet le couvert sans tarder. C’est de tout ça, ainsi que d’autres bricoles dont nous avons causé avec Noré, guitariste et artisan émérite du cosmopolite Bête Noire.

Votre album est disponible depuis un bout de temps déjà, pourquoi en avoir enclenché la promotion aussi tard ?

Noré : Tout n’est malheureusement qu’une question de planning. Faire en sorte de trouver une journée où nous soyons tous disponibles est difficile, puisque nous avons tous des boulots à côté. Hell Of A Ride est notre priorité et nous y consacrons tout notre temps. Malheureusement nous n’en vivons pas encore mais nous faisons tout pour.

Qu’avez-vous fait après la sortie de votre premier EP, Fast As Lighting ?

N : Nous avons donné le plus de dates possible, notamment au Mennecy Metal Fest, au Triel Open Air et au Bus Palladium en plus de nos concerts acoustiques, dont certains titres sont venus agrémenter notre EP pour la version Deluxe. Tout cela superposé avec la composition de notre nouvel album car nous n’avons pas fait de pause entre les deux.

Avez-vous changé votre façon de fonctionner sur Bête Noire, votre nouvel album ?

N : Nous avons beaucoup appris avec l’enregistrement de Fast As Lighting. Nous nous sommes jaugés en tant que groupe et nous nous cherchions musicalement. Nous avons donc changé notre méthode de travail, tout en conservant à la production Charles « Kallaghan » Massabo, en qui nous avons toute confiance et qui avait déjà bossé sur l’EP. Nous avons répété durant trois mois avant notre rendez-vous avec Charles, pour lui proposer des titres les plus construits possibles. Sur la totalité des titres qu’on lui proposait, il a fait un tri des titres que nous avons conservés pour l’album puis nous nous sommes concentrés sur la structure des morceaux.

Comment avez-vous fait connaissance avec Massabo ?
N :
J’avais un groupe de metal avant Hell Of A Ride et j’avais travaillé avec lui pour l’enregistrement de notre disque. J’avais bien aimé sa façon de voir les choses, de travailler et de diriger les musiciens. J’ai naturellement pensé à lui pour l’EP et ça l’a fait. Ce n’est pas juste un ingé son, il s’investit dans le groupe à fond et apporte ses idées. Comme il est lui-même musicien, il ne manque jamais de suggestions, il est vraiment super cool.

Vous êtes attendu au tournant au niveau de vos clips. Le titre "Fast As Lighting" était très scénarisé ciné et votre lyric video pour "Aphrodisiac Cadillac" est très inventive, concernant les déplacements de caméra. A quoi doit-on s’attendre à ce sujet pour l’avenir de Hell Of A Ride ?

N : Nous en avons plusieurs en tête en effet. Je dois t’avouer que pour "Fast As Lightning", l’idée n’était pas de nous et nous avons beaucoup délégué. Aujourd’hui, nous essayons de faire les choses par nous-mêmes. Sur la lyric video, nous avons eu l’aide d’Ingrid Conttencin pour la réalisation. Actuellement nous pensons à faire un clip live pour "Red Light Mississippi". D’autres morceaux de l’album méritent d’être défendus et de bénéficier d’un traitement en image, les choses sont en cours et nous comptons bien créer la surprise. Je ne t’en dis pas plus mais il se pourrait que ce soit une ballade…

Est-ce que ce sera dans l’univers des séries B américaines comme vous l’aviez fait pour le clip "Fast As Lightning" ?

N : Oui en effet nous comptons bien donner une suite à ce premier clip en mettant en avant le traitement de l’image. Nous ne savons pas encore très bien comment cela va s’articuler. Nous aimerions y inclure d’autres personnages, à l’image de ce que nous développons dans le livret de l’album. Avec en fil rouge notre personnage principal John Mad Dog Ringsdale.

Bête Noire est-il un concept album ?

N : Oui, on peut le voir comme ça. Dans le clip précédent, Mad Dog interrogeait une Pussy Riders pour savoir où se trouvait sa bagnole. A partir de là, nous développons plusieurs histoires et fouillons les états d’âme de notre personnage. De la revanche à la nostalgie, chaque jour de Mad Dog est détaillé chronologiquement sous forme d’un carnet de route. Les thèmes sont plus introspectifs et la fin de l’album reste ouvert de façon à préparer le terrain pour un troisième album.

Pourquoi avoir choisi un titre en français ?

N : Nous n’arrivions pas à trouver un titre satisfaisant pour synthétiser les émotions de notre personnage et rester raccord avec l’ambiance de l’album. Il se trouve bêtement que cette expression française fonctionne parfaitement chez les anglo-saxons qui l’utilisent aussi beaucoup. La traduction littérale en Black Beast n’a absolument rien à voir avec l’expression Bête Noire. Le titre correspondait parfaitement à l’album et apporte un clin d’œil sur nos origines. Nous avons beau faire du gros rock à l’américaine, nous sommes français.

L’écriture des textes est-elle un exercice collectif chez Hell Of A Ride ?

N : En grande partie, c’est Djej, notre chanteur, qui s’occupe de cette tâche. Je sais qu’il s’est fait aider plusieurs fois par Lone, notre guitariste pour les paroles de Bête Noire. Entre la narration de notre histoire et le développement des sentiments de nos personnages, Djej s’est beaucoup livré sur ses sentiments personnels à travers eux pour l’écriture de l’album.

Vous avez commencé à vous produire sur scène avec des titres du nouvel album. Quelles sont les réactions du public ?

N : Les premières réactions sont plutôt positives. Pas plus tard que ce matin j’ai lu un live report du concert que nous avions donné en première partie de Wednesday 13 et l’avis du journaliste est plus que réconfortant. C’est vrai que nous n’étions pas en terrain conquis. Même si Wednesday 13 et nous faisons partis de la grande famille du metal, nos musiques sont très différentes. Nous avions pris moins de risque quand nous avions joué avant Black Stone Cherry… J’attendais notre date au Bus Palladium avec impatience mais comme tu le sais, de malheureux évènements en ont voulu autrement. Nous essaierons de faire de notre mieux pour reprogrammer les dates qui seront annulées. Bref les premiers retours concernant Bête Noire sont plutôt cools.

Tu fais référence aux attentats du 13 novembre dernier au Bataclan, comment te sens-tu en tant qu’artiste ? As-tu des appréhensions à remonter sur scène ?

N : Nous avons dû faire face à la perte d’amis proches qui soutenaient énormément Hell Of A Ride. Il ne faut pas se laisser influencer par une poignée de gens aux idées nocives et pour ma part, j’ai très envie de remonter sur scène pour partager du rock n’roll avec ceux qui le souhaitent. Il faut continuer à vivre et ne pas se laisser abattre, ça me semble important. Nous avons été très touchés par cette attaque et nous avons maintenant envie de nous surpasser. C’est une façon de lutter contre ceux qui véhiculent de mauvaises idées pour notre société.

Merci Noré pour ton temps !

N : Merci à toi !

Propos recueillis par Sébastien Normand.
Merci à Roger Wessier pour son aide.

 

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