Mike Portnoy, batteur des Winery Dogs

Quelques heures avant son concert sold out aux côtés des Winery Dogs, le légendaire Mike Portnoy nous a accordé une interview dans les loges du Trabendo. Ensemble, nous avons parlé du dernier album du trio, Hot Streak, mais aussi de sa vision de la batterie, de ses autres projets, et même de Hello Kitty ! Le batteur avait par ailleurs un message à faire passer aux organisateurs du Hellfest.

Salut Mike ! Merci beaucoup pour le temps que tu nous accordes. Tout d’abord, comment vas-tu ?

Mike Portnoy : Super !

Alors comment s’est déroulée la tournée jusqu’à présent ?

M : C’est génial, on a commencé en Amérique en octobre dernier, avec environ un mois aux Etats-Unis, et nous voilà au début de la tournée européenne. On reste dans le coin jusqu’à fin février, puis on ira jusqu’au Japon en avril, et en Amérique du Sud en mai. En gros, on fait tranquillement le tour du globe.

Et quelle a été la réaction du public, en particulier aux nouveaux titres ?

M : Vraiment bonne. Où qu’on aille, le retour est excellent, les gens sont très attachés au groupe.

Concernant votre dernier album, Hot Streak, peux-tu nous expliquer comment il a été écrit et produit ?

M : Il n’y avait pas vraiment d’idée derrière tout ça, c’était juste un nouvel album des Winery Dogs [rires]. On s’est juste réunis, et comme pour le premier album, on s’est échangé des idées, on a écrit ensemble. On est parti de zéro, on n’avait pas d’idées ou de riffs en tête au préalable. Tu vois, la vraie différence avec le premier album, c’est que maintenant, on est un vrai groupe. Quand on a enregistré le premier, c’était plus ou moins une expérimentation, on ne savait pas quoi en attendre ni ce qui se passerait. Mais maintenant, on a l’expérience d’un groupe, d’avoir joué ensemble. C’était donc simplement l’album suivant !

Avec trois immenses musiciens comme Billy, Richie et toi, on pouvait craindre des problèmes d’ego, comme cela arrive souvent : comment vous les évitez ?

M : Je crois que si on faisait ça, disons vers 20 ans, on aurait peut-être ce genre de soucis. Mais tous les trois, on fait ça depuis tellement d’années, on a chacun nos succès individuels. Et on est plus vieux, quand tu as 40, 50, 60 ans, tu t’adoucis, tu travailles avec d’autres personnes bien plus facilement. Ce n’est pas comme si on avait tous les trois besoin de nous battre pour le contrôle du groupe, ou pour nous affirmer, comme c’est le cas quand tu es plus jeune. Je crois qu’on est tous les trois très à l’aise dans notre situation actuelle, et du coup on travaille facilement ensemble.

Les morceaux de Hot Streak semblent plus rapides et directs que ceux du précédent album : il y a une raison cela ?

M : Ah bon ? Je n’y ai jamais vraiment prêté attention. Comme je te le disais, il n’y a pas eu de concept ni même de discussion sur la direction à prendre. On a juste fait cet album comme ça venait. On s’est juste réunis pour écrire. Et c’est ce qui en est sorti.

Concernant ton jeu de batterie, la taille de tes kits a bien entendu fondu ces dernières années : est-ce que ça change beaucoup de chose pour toi, notamment ta vision de la batterie ?

M : Ça change beaucoup en fonction des groupes, et je suis en ce moment dans six d’entre eux. Dans chaque cas, j’ai une configuration différente en fonction du style. C’est vrai que j’ai vraiment réduit la taille de mes batteries, pour la dernière tournée avec les Winery Dogs, c’était un tout petit kit de cinq pièces. Et c’était sympa ! C’était juste une réaction à toutes ces années passées derrière des kits monstrueux avec Dream Theater. Je voulais vraiment bouleverser mes habitudes. Mais sur cette tournée, je refais un pas vers les gros kits : j’ai deux grosses caisses, toute une série de toms… C’est donc un peu plus gros.

Ça t’avait manqué ?

M : [rires] Oui un peu ! Et puis j’ai toujours envie d’essayer ce que je n’ai jamais fait, à chaque fois il s’agit d’expérimenter quelque chose de nouveau. Que ce soit avec mon kit, avec les morceaux, avec le style, avec les gens avec qui je travaille. C’est comme ça que j’essaie d’évoluer.

Qu’est-ce qu’on peut attendre du concert de ce soir ?

M : Eh bien je sais que le public parisien est toujours au top, quel que soit le groupe avec qui je viens. J’adore jouer ici, le public est toujours au rendez-vous. Je n’en attends donc pas moins ce soir, beaucoup de passion et d’enthousiasme, comme à chaque fois. Ce que tu peux attendre de nous, un cirque à trois membres : on adore jouer ensemble ! J’aime beaucoup jouer dans un power trio, parce qu’il n’y a pas de chanteur en face de moi, je ne suis pas obligé de fixer son cul tout sa soirée [rires]. Billy est là à ma droite, Richie est là à ma gauche, et je suis au milieu. Et quand on n’est que trois, ça laisse beaucoup d’espace, musicalement parlant. C’est vraiment comme au cirque : tu peux regarder n’importe lequel de nous et tu seras diverti !

Concernant la première partie de ce soir, Inglorious, comment s’est passé leur choix, et que penses-tu de leur album ?

M : Je n’ai en fait pas eu de rôle dans leur choix, mais je l’ai validé quand on nous les a proposés. Mais je n’ai pas cherché et choisi moi-même, comme je le fais avec mes autres groupes. Je trouve vraiment qu’ils forment un groupe génial, et je leur ai d’ailleurs dit hier soir qu’ils pourraient bien être la première partie que je préfère, parmi toutes celles que j’ai eues avec les Winery Dogs. Musicalement, je trouve que ça colle très bien, ils sonnent à l’ancienne, comme Deep Purple, Whitesnake… Je trouve que l’affiche est très cohérente.

Tu parlais tout à l’heure de tes nombreux projets parallèles, ce qui me rappelle que lors de notre dernière interview, on avait évoqué ton hyperactivité. Ca s’améliore avec l’âge ?

M : En fait ça n’a pas vraiment… attends, tu as dit « améliorer » ? J'allais donc répondre que ça a empiré ? [rires] Ca n‘a pas changé ! J’espère que je resterai comme ça jusqu’à ma mort, je ne veux pas ralentir, je ne veux pas m’arrêter. Heureusement, je gagne ma vie en faisant quelque chose que j’aime, et j’ai maintenant la chance d’avoir ce fantastique carnet d’adresses dans mon téléphone, qui me permet de contacter un nombre dingue de personnes géniales avec qui je peux faire de la musique. Tout ce dont je peux rêver est possible ! Et j’ai aussi en plus de ces six groupes plein de projets sympas, comme cet hommage à Chris Squire que j’ai monté sur une croisière, ou encore le concert de charité pour Tony Macalpine, où j’ai joué avec tout le monde… que ce soit John 5, Zakk Wylde, Paul Gilbert… Donc même en dehors de mes six groupes j’ai d’autres choses : je crois donc que ça ne s’arrangera jamais !

D’ailleurs, en parlant de ce carnet d’adresses bien fourni : tu as dit quelque part que tu voulais organiser un concert spécial pour ton anniversaire en 2017. Tu peux nous en dire plus ?

M : On va en fait faire une annonce officielle bientôt. Le lieu et la date sont déjà fixés, pour une grosse célébration de mes 50 ans. Ce ne sera pas une tournée, mais juste une soirée spéciale. J’ai plein de belles idées. Je veux organiser quelque chose qui couvre ma carrière dans son ensemble, avec tous mes amis, et les musiciens avec qui j’ai joué pendant les trente dernières années. Une grosse soirée de partage avec les fans. Ca sera bien !

Tu parlais aussi de Tony Macalpine, tu as de ses nouvelles ?

M : Tout ce que je sais, c’est qu’il donne tout pour réussir son traitement, en Espagne. Sa femme et lui se battent tous les deux contre un cancer, ils sont tous les deux traités en Espagne. On a échangé des mails après le concert de charité, en décembre, et il était tellement reconnaissant de ce qu’on avait fait. Il s’accroche, il tient bon. Je ne peux rien dire de plus, à part qu’on pense tous à lui, et que ce concert signifiait beaucoup pour lui.

A propos de tes nombreux projets : comment réussis-tu à les garder séparés, et à bien avoir un style identifiable dans chacun d’entre eux ? Par exemple, tu collabores avec Neal Morse dans son groupe, mais aussi dans Transatlantic et les Flying Colors…

M : Chacun de ces projets est très différent des autres. Ce que je joue avec les Winery Dogs est du rock classique, avec Metal Allegiance c’est du metal à fond les ballons, avec Twisted Sister c’est du hard rock très direct… Les trois exemples que tu as cités avec Neal sont très intéressants, parce que dans ces trois cas, on ne joue pas du tout les mêmes rôles. Dans Transatlantic, Neal et moi-même sont en quelque sorte les copilotes du groupe. Dans Flying Colors, on est des pièces rapportées. Et dans le Neal Morse Band, c’est lui le chef, et je l’accompagne. Dans tous ces cas, la configuration est très différente. C’est ce qui rend les choses intéressantes, et me donne envie d’être dans plusieurs projets. Tout ce que je fais est très différent, ça me permet de satisfaire plusieurs aspects de moi-même.


Puisqu’on parle de Transatlantic, y a-t-il de nouveaux projets de ce côté ?

M : J’ai de gros projets… dans ma tête ! Mais je pense que ça n’arrivera pas avant quelques années. Mais oui, j’ai de grosses idées pour la prochaine fois où l’on se retrouvera. Mais pas avant plusieurs années, donc. L’année en cours est déjà bien remplie avec les Winery Dogs, Metal Allegiance, les Twisted Sister, et le nouvel album du Neal Morse Band. Donc rien d’immédiat pour Transatlantic, qui existe toujours, mais est entre deux albums, si on veut.

Twisted Sister justement… Qu’attends-tu de ta participation à leur tournée d’adieux ?

M : Mon rôle se cantonne à jouer de la batterie, et à les aider à fermer leur dernier chapitre. Pour moi, c’est un grand honneur : j’ai grandi avec ces gars, bien avant que le reste du monde ne les découvre. Il y avait ce club local à New York où j’allais les voir quand j’étais ado. J’ai donc cette histoire avec eux, qui remonte à la fin des années 70, donc faire partie de cette dernière tournée, c’est énorme pour moi. Je pense qu’ils sont toujours l’un des meilleurs groupes de scène de tous les temps. S’ils jouent dans un festival, ils renversent tout le monde en un instant. Ils sont si solides en live, même maintenant ! Ils ont tous la soixantaine ! Et certains groupes de cet âge perdent leur énergie, mais pas eux. Ils redoublent d’énergie soir après soir. Dee  est l’un des meilleurs frontmen de tous les temps. Ils sont à mes yeux l’un de ces groupes de heavy metal absolument légendaires. Ils ne jouent presque plus, ne font que des dates spéciales, et cet été chaque concert sera spécial, car ce sera … la fin !

Tu as mentionné Metal Allegiance, et un seul concert est prévu cet été, au Bloodstock Festival. On peut espérer vous voir jouer ailleurs ?

M : J’adorerais jouer au Hellfest ! Je viens tout juste d’envoyer quelques mails, et d’avoir quelques discussions à ce sujet, maintenant que je suis en France. Ce serait naturel ! Je serai là avec Twisted Sister, Alex [Skolnick, NDLR] est là avec Testament, David [Ellefson, NDLR] est là avec Megadeth, Gary Holt est là avec SlayerAnthrax est là ! On est tous là, donc ce serait tout naturel de jouer. Donc à quiconque s’occupe de la programmation du Hellfest : "Bouge ton cul ! Programme Metal Allegiance, c’est logique, on est déjà tous là !" [rires] Avec de la chance, quelqu’un pourra arranger ça.

Et une tournée ?

M : Non, tourner est impossible avec Metal Allegiance, avec tous nos engagements respectifs. La seule façon pour nous de jouer sur scène, c’est cette possibilité : les festivals.

La première fois que je t’ai vu jouer, c’était au Parc des Princes, en ouverture d’Iron Maiden. Maintenant, tu joues surtout dans de plus petites salles : est-ce que c’est pour toi un retour nécessaire aux bases ?

M : Ça n’a rien de nécessaire. J’adore jouer dans de grandes salles. Mais quand tu lances un nouveau groupe, tu ne peux pas viser directement les arènes et les stades. Tu dois aller au charbon, tout recommencer depuis le début. Et je savais très bien en quittant Dream Theater que ce serait le cas. Dream Theater était ce grand empire que j’avais largement participé à construire, et je savais très bien qu’en le quittant, je repartirai de zéro. Ils ont gardé le nom et la marque, afin  de pouvoir continuer à jouer dans les grandes salles, et moi je devais recommencer depuis le début. Je le savais très bien, et j’étais complètement prêt à faire ce sacrifice, afin d’avoir d’autres aventures musicales dans ma vie. En fait, quel que soit l’endroit où je joue, j’aime ça : j’aime jouer de la batterie, j’aime jouer avec les autres membres de mes groupes, j’aime jouer pour les fans. Après, je suis content de tourner avec Twisted Sister, parce que ça va en quelque sorte combler le manque des concerts dans d’immenses salles. Du coup, j’aurai vraiment le meilleur des deux mondes.

C’est étonnant, car on voit beaucoup de batteurs lancer des projets parallèles : par exemple Dave Lombardo avec PHILM, Ian Paice avec les Perpendiculars… Est-ce que c’est pour retrouver le contact du public, qui est moins évident derrière un kit de batterie qu’au bord de la scène avec une guitare ou un micro dans les mains ?

M : Je pense que ça n’a rien à voir avec les batteurs. Steve Harris s’est lancé dans British Lion par exemple. Et lui aussi reprend tout à zéro, comme n’importe quel musicien qui quitte la zone de confort de son groupe principal. Même Roger Waters,  je me souviens : quand il tournait en même temps que Pink Floyd, en 1987, Pink Floyd jouait dans des stades, et Roger Waters jouait dans de petites salles. C’est la même chose avec Axl Rose : il possédait le nom du groupe, Guns N’ Roses, et Slash jouait dans des clubs. C’est aussi simple que ça je pense.

En parlant de batteurs, on sait que tu es un grand fan de Ringo Starr, Ian Paice, Neil Peart ou encore John Bonham. Y a-t-il de jeunes musiciens qui pourraient selon toi les égaler ?

M : Les égaler ? Je ne suis pas sûr. C’est vrai, il y a tellement d’excellent batteurs aujourd’hui, des centaines, qui m’impressionnent. Mais je n’en vois pas beaucoup que je pourrais mettre au niveau de John Bonham, Keith Moon ou Ringo Starr. Ce que je veux dire, c’est que tu ne peux faire quelque chose pour la première fois qu’une seule fois : c’est ce que tous ces gars ont fait. Le rock a maintenant 50 ans, donc quiconque arrive dans cet univers maintenant marche forcément dans les pas de ceux qui l’ont précédé. Mais c’est aussi très positif, parce qu’on apprend beaucoup de l’histoire de la musique : c’est pour ça que les jeunes batteurs sont si bons de nos jours. Ils ont une telle quantité de batteurs dont ils peuvent s’inspirer. Mon fils Max a seize ans, et ils fait des trucs que je ne pourrais même pas jouer, justement parce qu’il y a tout cet arsenal de batteurs dont il peut apprendre beaucoup. Il peut aller sur Youtube regarder les légendes de la batterie jouer, apprendre la technique comme ça : je n’avais pas ça quand j’étais gosse !

Tu influences aussi beaucoup de batteurs.

M : Ça fait partie de l’évolution de la batterie. C’est comme ça : Keith Moon a influencé Neil Peart, Neil Peart m’a influencé, et maintenant j’influence la nouvelle génération de batteurs. Et les jeunes de maintenant influenceront la génération suivante.

Quelques questions plus générales à présent, si tu es d’accord. J’ai vu que tu avais dressé le Top 10 de tes albums préférés de 2015 pour un site Web : quels sont ceux que tu attends le plus en 2016 ?

M : Voyons voir… Tout le monde attend bien sûr le prochain Metallica ! J’ai adoré leur dernier album, j’ai trouvé que c’était le meilleur depuis …And Justice For All !

Tu veux dire Death Magnetic, pas Lulu ?

M : Lulu ? Pouah, non ! Donc oui, le prochain Metallica. Quoi d’autre… ce n’est pas une question facile. Ah si, un nouvel album d’Opeth ! J’adore ce qu’ils font, et j’attends le prochain disque avec impatience, et tout ce que Mikael [Akerfeldt, NDLR] pourra proposer. King Crimson ausssi, c’est un excellent groupe que j’adore, car ils évoluent en permanence.  Chaque fois qu’ils enregistrent, c’est quelque chose de complètement nouveau. J’avais adoré avoir un nouvel album de Faith No More aussi. Peut-être une reformation de Mr. Bungle ? J’adorerais un nouvel album de leur part. Tout le reste est déjà sorti ! On a eu un nouveau Lamb Of God, un nouveau Slayer, un nouveau Megadeth

Tout le monde parle de Phil Anselmo en ce moment, tu as une opinion sur le sujet ?

M : Tout ce que je peux dire c’est que je suis très ami avec Phil, et on a échangé des mails l’autre jour. Qu’est-ce que je peux en dire ? [il hésite] Je crois que quoi que je dise ça pourrait être sorti de son contexte, donc je préfère ne rien dire.

Terminons par un sujet plus léger : putain, c’était quoi cette vidéo Hello Kitty ? [rires] Tu en feras une autre ?

M : [il rit] Non !!!

Ça peut être avec une autre marque !

M : Une batterie Pokemon ? En fait ça a explosé, c’est devenu cette grosse vidéo virale, ça a deu fire deux millions de vue en un mois. Jamais on avait pensé que ça allait prendre ces proportions, j’aurais sûrement essayé d’être plus drôle si j’avais su que ce serait si apprécié. Du coup, je me suis retrouvé à emmener un kit Hello Kitty au début de la tournée des Winery Dogs. Sur toute la tournée américaine, je le montais sur scène pour faire un solo, mais j’ai fini par en avoir assez : je ne voulais pas devenir le mec Hello Kitty [rires]. C’était seulement en 2015 !

Merci Mike ! Un dernier mot pour nos lecteurs de La Grosse Radio ?

M : Comme d’habitude : j’adore jouer ici, les fans français sont toujours géniaux. J’ai hâte de revenir en France pour le Hellfest, avec les Twisted Sister et je l’espère, Metal Allegiance. Si le promoteur vous lit : programmez Metal Allegiance ! Merci beaucoup [en français] !

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