Chris Robertson (guitare, chant) et Ben Wells (guitare) de Black Stone Cherry

« On peut dire qu’on s'est vraiment bien amusé au moment de l’enregistrement, on était enfin libre de faire ce qu'on voulait »
 

Nous avons eu l’occasion de rencontrer Chris Robertson et Ben Wells de Black Stone Cherry avant leur concert au Cabaret Sauvage en février dernier. Le groupe s’apprête à sortir leur cinquième album, Kentucky, à paraitre au mois d’avril chez Mascot Label Group, leur nouveau label. Ils reviennent avec nous sur leur parcours, l’enregistrement de ce nouvel album et leur prise de liberté sur le plan musical.

Merci de nous accorder cette interview. Vous êtes en plein milieu de votre tournée, comment ça se passe?

Chris: Ca se passe super bien. On vient de jouer neuf concerts en Angleterre. On était en Belgique hier soir.  C'est vraiment cool.

Vous vous apprêtez à sortir un tout nouvel album, Kentucky… Il diffère pas mal de ce que vous avez pu faire auparavant, vous pensez avoir franchi une nouvelle étape ?

Chris: Oui c'est ça, il sort le 1er avril. C'est la première fois qu'on produit nous-mêmes un de nos albums. Donc on est très impatient de voir comment le public va le recevoir.
Ben: On est vraiment fan de cet album. Et c'est notamment dû au fait que c'était la première fois que nous produisions notre album. Ça a quelque chose de spécial et d'excitant pour nous. En plus, nous sommes vraiment fiers de tous les morceaux qui figurent dessus. Il y a des morceaux que nous avions de côté depuis quelques années et il y a quelque chose de satisfaisant à ce qu'ils voient enfin le jour. Mais je pense vraiment que les fans vont être contents de notre travail.

Vous pouvez nous présenter ce nouvel album ?

Ben: C'est notre album le plus agressif.
Chris: C'est également le plus honnête. 
Ben: Oui, c'est vrai. Tous les morceaux ont été écrits d'après des expériences que nous avons vécues. Il y a aussi quelque chose de personnel. C'est un album honnête parce que c’est nous, tout simplement. Nous n'avions personne auprès de qui nous justifier, personne n'était là pour vérifier ce que nous faisions. En studio, il n'y avait que nous. Je pense qu'il représente en quelque sorte la libération du groupe. On a vraiment voulu capter l'énergie et la puissance qu'on pouvait transmettre sur scène. Au-delà de ça, il y a aussi de très belles chansons, plus douces, et j'espère que les gens sauront aussi les apprécier. C'est important que le public accepte nos différentes facettes.

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J'imagine que tout le monde contribue à l'écriture de morceaux ?

Chris: Oui, en effet. Chacun est libre d'apporter son riff, sa ligne de chant ou sa mélodie. Mais au final on en arrive toujours au même point : on travaille tous les quatre dessus. C'est notre façon de faire depuis les débuts du groupe. C'est nous quatre, ou rien du tout.

Vous dîtes que les morceaux sont plus personnels, vous vous inspirez de vos propres histoires ?

Chris: On écrit généralement tous ensemble, mais une bonne partie vient de moi, de ce que j'ai traversé. Ce sont des parties de ma vie. Après, il y a aussi des morceaux plus fun comme "Soul Machine" ou "Cheaper To Drink Alone", avec un état d'esprit plus léger. Mais effectivement, pour certains autres morceaux, ça vient d'expériences personnelles. J'ai vécu des périodes difficiles, comme tout le monde, mais ça ressort plus sur cet album que sur les autres. Je ne sais pas exactement pourquoi, certainement parce que ça fait sens aujourd’hui, à ce moment-là, de chanter à propos de ça. Mais la musique permet aussi de s'exprimer là-dessus, de parler de ces batailles que l’on doit surmonter, aussi personnelles soient-elles.

Au niveau de l'enregistrement, vous avez également gardé vos habitudes ?

Chris: Ça a été vraiment simple. Ça nous a pris environ 12 jours. Il n'y avait que nous quatre et la personne qui avait enregistré notre tout premier album. Tout était finalement assez similaire, on était juste dans un endroit différent. Mais vraiment, il n'y avait que nous, ainsi que certains de nos amis aussi pour jouer du saxophone et de la trompette sur "Soul Machine". Il y a aussi des voix féminines qui chantent sur ce morceau et nous avons invité des amis à chanter avec nous sur "War". On a également quelqu'un qui joue de l'orgue sur "Long Ride". On peut dire qu’on s'est vraiment bien amusé au moment de l’enregistrement, on était enfin libre de faire ce qu'on voulait. Personne n’était là pour nous dire ce qu'on avait le droit ou non de mettre sur l'album. C'était vraiment génial.

D'où vous est venue cette envie d'ajouter tous ces instruments supplémentaires et ces voix ?

Chris: C'est vraiment quelque chose que nous voulions faire depuis des années maintenant. Mais encore une fois, il y avait toujours quelqu'un pour nous dire qu'on ne pouvait pas le faire, qu'on n'en avait pas besoin ou que ça n'allait pas fonctionner. Donc cette fois-ci, on a enfin eu l'occasion de le faire sans demander l'avis de qui que ce soit !

Votre univers semble s'être également assombri avec cet album, musicalement mais aussi visuellement, comment vous l'expliquez ?

Ben: C'est notre cinquième album, on l'a enregistré dans notre ville. On l’a tout naturellement voulu plus rentre-dedans sur le plan musical. Du coup, ça se ressent aussi dans les visuels. Sur la pochette on voit la maison où tout a commencé pour nous. C'est toujours là où on va pour écrire nos morceaux et compagnie... c'est plein d'histoire et ça représente beaucoup pour nous. On a décidé de mettre nos racines en avant. Aussi bien par le fait d'appeler l'album Kentucky que mettre cette bâtisse en pochette. Ça s'est fait tout naturellement.

Le morceau "The Way of the Future" véhicule une vision du monde assez pessimiste, vous pouvez nous en parler ?

Chris: Franchement je ne sais même pas par où commencer... J'ai 30 ans, je vais avoir 31 ans cette année et le monde est si différent aujourd'hui, par rapport à ce que j'ai connu quand j'étais enfant. Quand j'étais petit je pouvais sortir quand je voulais jouer avec mes amis, rentrer tard, même s'il faisait nuit... Maintenant on peut se faire tirer dessus à n’importe quel moment… L’époque dans laquelle on vit est vraiment détraquée et c'est de cela dont on a voulu rendre compte dans ce morceau. Ça ne fonctionne pas pour moi. Et ça parle de comment le monde a changé et évolué ces 20 dernières années, selon moi. Quelque part, même si c'est une chanson assez sombre, on la veut optimiste. C'est un moyen aussi pour les gens de prendre conscience de tout ça et peut être de faire en sorte que ça évolue, de trouver des solutions.
Ben: C’est aussi notre façon de capter l'attention des gens sur ce sujet.

"The Rambler" se démarque pas mal des autres morceaux. Vous pouvez nous parler de sa composition ?

Chris: C'est un morceau qu'on a écrit avec un ami, Jasin Todd, qui a été guitariste de Shinedown. Il a d'ailleurs participé à l'écriture de plusieurs morceaux sur cet album. En fait il a aussi été guitariste pour un groupe qui a été en tournée avec nous, il nous a dit qu'il avait un morceau pour nous et il nous l'a joué. Et franchement, ce morceau nous a énormément touchés. On a donc proposé de travailler dessus avec lui et de l'enregistrer sur cet album. On est amis avec Jasin depuis 12 ou 13 ans maintenant, et c'était la première fois qu'on avait l'occasion d'écrire quelque chose ensemble. On connaît Jasin, on sait ce qu'il a vécu, on sait qui il est. On a tout de suite compris d'où venait ce morceau, ce qu'il signifiait. On a juste essayé de retranscrire parfaitement son idée, et je trouve ce morceau réellement beau. Il y a vraiment un petit plus dans ce morceau, j’aime beaucoup la façon dont il est né. C'est un titre qui nous parle beaucoup aussi.

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Il y a d'autres morceaux sur cet album que vous aimez particulièrement, qui vous tiennent à cœur ?

Chris: J'aime particulièrement "Long Ride". Au niveau des paroles, ça reflète quelque chose de vraiment personnel, à propos de ma femme et de mes enfants. Ça se réfère aussi un peu à la mort de mon grand-père, qui nous a quittés il y a 2 ans. Pour moi, ce morceau veut dire beaucoup.
Ben: Je pense que tout le monde peut se retrouver dans ce morceau-là effectivement. Celui-ci et "The Rambler" sortent du lot. Mais après j'aime tous les autres morceaux, notamment "Cheaper To Drink Alone" ou "Soul Machine" qui ont ce côté très fun. Mais ces morceaux ne peuvent pas toucher la corde sensible et parler aux gens comme "Long Ride" peut le faire.

C'est votre tout premier album avec Mascot Label Group, pourquoi être parti de Roadrunner Record ?

Chris : C'était juste le moment de passer à autre chose. On a passé neuf ans avec ce label, et on a décidé d'un commun accord que c'était le moment d'arrêter. Cette collaboration n’aurait plus rien donné. On est très heureux d'être sur ce nouveau label à présent. Auparavant, on a beaucoup travaillé sur des morceaux faits pour passer en radio. Mais ce nouveau label va nous aider à aller de l'avant. C'est le label de Joe Bonamassa, Black Label Society, Warren Haynes... Je pense vraiment qu'on a notre place sur ce label. Néanmoins, je dois dire que Roadrunner était une bonne expérience, on a eu une bonne relation avec eux. Mais beaucoup de choses se sont passées en interne, ils ont dû fermer pas mal de bureaux, ce genre de choses…

Vous avez sorti un clip, "In Our Dreams", vous avez contribué au développement de l’histoire ? C'était quelque chose que vous aviez à l'esprit en écrivant ce morceau ?

Ben: On a exploré pas mal d'idées et de propositions. Quand le réalisateur nous a proposé cette idée ça nous a tout de suite plu. Ça changeait vraiment de ce qu'on avait pu faire auparavant pour nos clips. Mais on a quand même participé, on a ajouté quelques idées ici et là. En tout cas je pense que beaucoup ont été attirés par cette vidéo, elle a quelque chose de fascinant. L'imagerie,  la façon dont c'est filmé, les acteurs... c'est quelque chose qu’on n’avait pas encore eu l’occasion de faire. On s'est autorisé à prendre un chemin différent pour ce clip et c'est super. Pour le coup, la vidéo raconte bien l'histoire de la chanson, ça colle complètement.

Parlons un peu de vos prestations en live. Vous êtes toujours très énergiques sur scène. Comment vous faites pour donner le meilleur de vous-mêmes chaque soir ?

Ben: On vient nous voir jouer c'est normal de donner aux gens ce qu'ils ont envie de voir. Et on adore ça. C'est vraiment unique, c'est notre boulot de divertir les gens autant qu'on peut. Et puis petit à petit avec le bouche à oreille, ça amène chaque fois un peu plus de monde aux concerts, ça intéresse les gens. C'est le seul moyen de se faire un public.

Vous êtes beaucoup sur la route, quelles sont les choses les plus importantes que vous avez pu apprendre ?

Chris: Toujours rester en contact avec ses proches. De sa femme, de ses enfants. En tout cas pour moi, c'est vraiment le truc le plus important. C'est ce qui nous permet de garder la tête sur les épaules, qui nous aide à continuer, mais aussi à nous éclater. Parce que si une tournée n'est pas un bon moment, il n'y a aucun intérêt à être aussi loin de ceux qu'on aime. D'autant plus qu'on a tous les moyens possibles pour communiquer maintenant.

Quels sont vos projets à la fin de la tournée ?

Ben: On termine cette tournée et ensuite on va se poser un petit peu chez nous… Puis on va reprendre la route avec une tournée en Amérique puis en Australie en juin. Ensuite ce sera au tour des festivals.

Merci beaucoup à tous les deux pour cette interview. Vous avez un dernier message pour les lecteurs de La Grosse Radio ?

Chris: Merci beaucoup de nous soutenir depuis maintenant 10 ans, on a encore du mal à y croire, mais ça fait une décennie qu'on est soutenu par des fans dans le monde entier !

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