Cristina Scabbia (chant) et Andrea Ferro (chant) de Lacuna Coil

Dans le cadre de la promotion de Delirium, nous sommes allés à la rencontre de Cristina Scabbia et d'Andrea Ferro, les deux voix derrières le combo Lacuna Coil. Comme toujours, c'est un plaisir immense de discuter avec ces deux personnes toujours heureuse d'être en France et de passer du temps à parler musique !

Andrea, bonjour à toi et bienvenue sur La Grosse Radio. Ça fait un petit moment depuis votre dernier concert en France (ndlr, en 2012), pourquoi nous n’avons pas eu la chance de vous voir pour la promotion de Broken Crown Halo ?

Andrea : Et bien c’est une question que nous avions posé au promoteur justement puisque nous n’avons pas joué en Espagne non plus par exemple. Je crois que c’est à cause de plusieurs éléments comme le fait que nous étions en tournée avec Motionless In White qui n’était présent que deux semaines en Europe donc il a fallu tout concentrer et rien n’était possible sur Paris à ces dates malheureusement. C’est toujours dommage pour nous de ne pas jouer dans un pays comme la France que l’on aime beaucoup alors que l’on est frontalier. C’était la même chose quand nous sommes partis en tournée avec Katatonia et Paradise Lost, une tournée qui ne passait pas par la France donc c’est une véritable mauvaise chance que nous ne soyons pas passés.

2015 a été assez calme en terme de concerts pour Lacuna Coil, et pour 2016 vous avez commencé en fanfare avec le 70000 Tons of Metal durant lequel vous avez été rejoint par Simone Simons d’Epica pour le titre "Heaven’s A Lie". Est-ce que cela peut nous faire espérer un featuring un jour ?

Andrea : Nous n’en avons pas parlé mais pourquoi pas, je pense que ça pourrait être intéressant parce que nous naviguons dans des eaux assez différentes malgré le fait que nous partageons en partie une fanbase cohérente. Et puis nous nous connaissons depuis de très nombreuses années après avoir partagé des festivals ensemble, notamment le Metal Female Voices Fest.

Delirium - votre nouvel opus - sort le 27 Mai prochain, c’est le premier album sans Marco, Cris et Cristiano. Comment ce changement a affecté le groupe sur un plan plus personnel et sur un plan musical ?

Andrea : Il y a plusieurs étapes en fait. Les deux Cristiano sont partis il y a pratiquement deux ans pour se retirer totalement du monde de la musique et se consacrer à totalement autre chose. Quand à Marco, il nous a quittés juste avant de rentrer en studio après une très longue période de questionnement, une envie de faire autre chose musicalement et cette peur de ne pas apporter assez au groupe pour justifier sa place. Donc voilà, nous sommes passés à travers des moments pas forcément très simples sur un plan humain mais maintenant nous sommes de retour ! Tout cela a bien entendu affecté l’album, pas tant sur un plan de composition puisque c’est Marco (basse) qui a toujours écrit la majorité des morceaux et Cristina et moi écrivons les paroles, mais plutôt car nous avons du travailler avec de nouvelles personnes. Ryan (Blake Folden, batterie) a un jeu totalement différent de Cristiano donc cela nous a permis d’avoir quelque chose de nouveau et différent pour cela. Et surtout l’album a été écrit pour une seule guitare puisque nous n’avions qu’un guitariste à ce moment-là. Je pense aussi qu’avec une carrière aussi longue que la nôtre, la pression est à la fois moins forte parce que nous sommes conscients de nos capacités et de notre son et en même temps plus forte parce que les fans et la presse nous attendent au tournant.

(Cristina fait son entrée dans la salle et s’assoit avec son compère pour continuer notre interview)

Nous sommes à un moins et demi (ndlr, cette interview a eu lieu le vendredi 8 avril) de la sortie de l’album et il n’y a toujours rien de sorti sur la toile, que ce soit un clip vidéo ou juste un extrait audio. Savez-vous pour quand cela est prévu ?

Andrea : Et bien c’est prévu pour aujourd’hui, sûrement dans la journée avec comme premier titre "The House Of Shame" qui est aussi le morceau d’ouverture.

Cristina : C’est pour le moment juste une lyric-video et il y aura un titre avec un véritable clip qui représentera l’idée principale de Delirium. On est encore en train de décider quel morceau sera utilisé d’ailleurs ainsi que le concept derrière cette vidéo.

Andrea : C’est la première fois que nous sortons un album avec une identité visuelle aussi forte. Nous avons toujours incorporé ces éléments dans notre musique notamment avec nos tenues de scène mais là le concept est vraiment le plus poussé de la carrière de Lacuna Coil.

Pouvez-vous raconter la genèse d’une chanson de Lacuna Coil ?

Cristina : En règle générale, tout commence avec la musique. Avec Andrea, il nous arrive d’avoir des brides d’idées mais c’est vraiment quand on entend l’ébauche d’un morceau que commence vraiment notre travail d’écriture.

La surprise fut complète pour nous, quand nous avons reçu l’album et le communiqué l'accompagnant, de voir que Myles Kennedy (Alter Bridge, Slash) et Mark Villelunga (Nothing More) sont présents sur l’album. Comment en êtes-vous arrivés à travailler avec eux ?

Cristina : J’ai eu la chance d’être invitée sur un morceau d’Alter Bridge il y a quelques années donc j’ai gardé contact avec Myles Kennedy et le reste du groupe, il est venu nous voir lors d’une date à Spokane aux USA. Delirium a été conçu à la base pour une guitare donc il y avait de l’espace pour des solos, on s’est donc posé pour réfléchir à qui nous voulions inviter parmi nos amis et connaissances. On a immédiatement pensé à Myles, tout le monde sait qu’il est un chanteur incroyable mais peu de personnes sont au courant de son talent à la guitare ! Je lui ai envoyé un texto pour les fêtes de fin d’année en lui demandant s’il avait un peu de temps nous et voilà comment ça s’est déroulé.  A peu près la même chose pour Mark, nous avons tourné avec Nothing More aux USA donc le contact est resté.

Andrea : C’était d’ailleurs leur première tournée à travers tout le pays avec nous ! Quand ils sont venus à Milan, nous sommes allés les voir et on a passé la journée ensemble à discuter et manger des pizzas. (rires)

Delirium est très différent de tout ce qu’on a pu entendre de Lacuna Coil auparavant grâce au concept mais aussi parce que la musique a évolué vers des chemins différents. Pouvez-vous nous en dire plus sur le concept derrière cet opus ainsi que sur le son que vous vouliez ?

Andrea : Tout a commencé quand nous avons travaillé sur la première chanson qui est devenu Delirium avec ce refrain répétant un seul mot, Delirium. Je ne sais plus qui a lancé le sujet de nous quatre mais on a donc commencé à faire une sorte de brainstorming autour du mot qui nous a amené à parler de nos vêtements de scènes, des vidéos possibles, etc, autour de ce simple mot. L’idée de base vient donc de ce brainstorming autour des sanatoriums ayant existé. Pour parler de cela nous avons beaucoup lu et nous sommes allés visiter un sanatorium abandonné au nord de Milan. En faisant cette visite, l’idée de baser chaque chanson sur une pièce, un patient ou une maladie s’est initiée d’elle-même.

Cristina : On a pu mettre la main sur des photos de patients du début du XXème siècle présents dans ces sanatoriums et cela a vraiment influencé notre travail d’écriture à tous les deux. Sur le plan musical, l’arrivée de Ryan a été déterminante pour nous tout comme le fait de n’avoir eu qu’un guitariste lors de la composition et l’enregistrement de l’album. Forcément les habitudes se défont, les méthodes de travail diffèrent et cela se ressent sur le résultat final.

Qu’est-ce qui est prévu pour Lacuna Coil en 2016 ?

Cristina : Nous allons partir en tournée aux USA et nous commençons d’ailleurs avec trois dates en co-headlining avec Halestorm.

Andrea : C’est marrant pour nous de tourner avec Halestorm d’ailleurs, je me souviens avoir eu une discussion avec Arejay (Hale, batterie) qui m’avouait avoir travaillé sa technique à la double pédale sur un de nos titre, "To Live Is To Hide" (présent sur Unleashed Memories). Pour revenir sur la vie de Lacuna Coil en 2016, nous allons aussi aller en Asie avant la sortie de l’album et revenir en Europe pour la période estivale.

Nous parlions de Motionless In White un peu plus tôt, vous étiez donc en tournée avec eux en 2014. Comment c’était de partager l’affiche avec un groupe très différent musicalement et surtout avec une fanbase qui n’a pas grand-chose à voir avec la vôtre ?

Cristina : Je pense que le mélange était assez intéressant au final, même si notre musique est différente, nous avons les mêmes influences très sombre, ténébreuse et nous avons la même idée de l’esthétique scénique.

Andrea : De tous les groupes de metalcore, c’est celui avec l’esthétique la plus proche d’un mouvement gothic.

Parlons maintenant un peu de vous. Si vous pouviez faire la première partie d’un groupe ?

Andrea : Nous avons déjà réalisé notre rêve en ouvrant pour Type O Negative à l’époque. Quand nous avons commencé l’aventure Lacuna Coil, il y avait deux groupes qui nous influençait, Type O Negative et Paradise Lost, et nous avons réussi à tourner avec eux. Bien sûr, nous aimerions beaucoup tourner avec Metallica ou Rammstein parce que cela ouvre de nouvelles portes et de nouveaux fans.

Si vous pouviez emmener un groupe avec vous ?

Andrea : La plupart des groupes avec qui nous avons tournés ces dernières années et qui ont ouvert pour nous étaient pratiquement des inconnus au départ et puis c’est une relation qui se tisse sur la durée. Donc parfois c’est assez intéressant d’avoir des groupes que nous ne connaissons pas pour découvrir de nouvelles choses, des nouvelles personnes et échanger avec eux.

Si un jour vous écriviez un concept-album sur un film, une série, un livre, etc ?

Cristina : Au vu de nos goûts communs dans le groupe, je ne pense pas me tromper en disant que l’on choisirait soit un thriller ou un film d’horreur, voire peut-être un film d’action.

Andrea : Pour ma part, mon rêve est d’écrire le scénario d’une série à propos de samouraïs et ninjas !

Si vous pouviez réaliser la bande-son d’un film ?

Cristina : Dans le passé, nos chansons sont apparues dans des films comme Saw ou Resident Evil par exemple. Maintenant, je pense à quelque chose comme le film sur Assassin’s Creed !

Quel est le dernier album que vous ayez acheté ?

Andrea : J’ai eu pas mal d’albums de la part de Century Media l’autre jour que je suis pressé d’écouter en rentrant à la maison. Mais sinon, personnellement c’était le dernier Sevendust ainsi que le dernier Bring Me the Horizon.

Cristina : Le dernier Disturbed pour ma part.

Quel est le premier concert auquel vous ayez assisté ?

Cristina : C’est un groupe qui ne doit probablement plus exister, King, ils étaient anglais et faisait une sorte de pop !

Andrea : Mon premier concert rock était Primus lors de leur première tournée en Europe avec Lymbomaniacs.

Et pour finir, quels sont vos cinq groupes/artistes préférés ?

Andrea : Type O NegativeAlice In ChainsFaith No MoreKoRnNeil Young

Cristina : Type O NegativeParadise LostFaith No MorePanteraClawfinger 

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