Jon Dette, batteur de Meshiaak

" Pour une fois, je fais vraiment partie du processus de création d’un album "

Après avoir tourné avec les plus grands, de Testament à Slayer, en passant par Iced Earth et Evildead, le batteur renommé Jon Dette revient avec un nouveau groupe de thrash de haut-vol! Il nous parle de Meshiaak, un groupe dont vous allez tous attendre la sortie de leur premier album le 18 août prochain impatiemment!

 


Meshiaak est composé de vous, Danny Camillieri, Dean Wells et Nick Walker. Comment vous êtes-vous rencontrés tous les quatre et d’où vous est venue l’idée de créer un groupe ensembles ?

Jon Dette : Eh bien en 2013 je jouais pour Anthrax et Slayer au Soundwave Festival en Australie. J’ai eu beaucoup à faire à la presse parce que je jouais pour ces deux énormes groupes à ce moment-là, et Chris Marek qui était mon attaché de presse pour ce festival m’a parlé de Danny Camilleri et du fait qu’il était en train d’essayer de monter un groupe et que le projet pouvait me plaire. On a d’abord beaucoup communiqué par emails et téléphone. Danny m’a envoyé des démos avec des lignes de guitares et de basse et quelques vagues idées pour les plans de batterie et j’ai vraiment adoré tout ce qu’il m’a envoyé. J’ai vraiment eu envie de faire partie de ce projet. Cela a pris un an avant que l’on puisse vraiment se voir lui, Dean Wells et moi, et je n’ai pu rencontrer Nick Walker qu’au moment où je suis venu enregistrer l’album à Oakland en Californie. Je pense qu’à une autre époque ce projet n’aurait pas été possible sans toute la technologie que l’on a aujourd’hui pour communiquer. Et le plus drôle dans tout ça c’est que j’ai vraiment l’impression d’être tombé sur les bonnes personnes. Les musiciens, et bien plus que les musiciens, les personnes avec qui on peut faire quelque chose de fantastique. Le plus ironique c’est qu’ils habitent à l’autre bout de la planète. On ne peut pas se donner rendez-vous dans le bar du coin pour discuter devant un verre, mais cela ne nous empêche pas d’avoir un super feeling.

Vous avez joué pour plein de groupes très connus comme Slayer, Testament, Anthrax ; vous avez également essayé de monter un groupe nommé Pushed avec quelques anciens membres de Testament, mais Meshiaak est vraiment le premier groupe que vous pouvez appeler le vôtre. Quelle sensation cela vous procure ?

Jon Dette : Je trouve ça génial. J’attendais cela depuis très longtemps. Si on revient en arrière sur ma carrière de musicien j’ai toujours rejoint de grands groupes, juste après qu’ils aient sorti un album. En 1994, Testament venait juste de sortir leur album Low et je suis parti en tournée avec eux. Pareil pour Slayer l’année suivante. Paul Bostaph venait de quitter le groupe et on m’a demandé de venir jouer avec eux sur la tournée de l’album Undisputed Attitude, puis Paul est revenu. En fait, on m’a toujours vu comme un batteur de tournée.

On a essayé de monter Pushed au début des années 2000, mais on a rencontré beaucoup d’obstacles. On a sorti quelques démos mais le projet n’a pas tenu. Et puis, lorsqu’on essaye de monter un groupe, il faut aussi trouver les bonnes personnes. Il faut pouvoir se supporter au quotidien ! Si les membres du groupe ne sont pas le genre de personnes avec qui on aimerait traîner et passer du temps cela ne peut pas marcher sur le long terme. Quand on est en tournée, on passe tout notre temps ensemble et cela ne mène à rien si on ne se supporte pas. Avec Meshiaak, il y a un vrai feeling musical et en plus on s’entend à merveille. Il y a vraiment une belle entente entre nous, et c’est vraiment essentiel. Je ne peux et ne veux même pas dire que Meshiaak est mon groupe. C’est NOTRE groupe ! Et ce que j’aime le plus dans tout ça c’est que pour une fois, je fais vraiment partie du processus de création d’un album. On ne me dit ni quoi faire, ni quoi jouer et j’ai vraiment l’impression que ce que l’on fait ensemble en vaut vraiment la peine. Je suis vraiment très pressé de savoir ce que le futur nous réserve.

Votre album ne sort que le 18 août, mais certains comme moi l’on déjà entendu et toutes les chroniques qui sortent sont très enthousiastes. Cela vous fait quoi de savoir que les gens aiment votre album et l’attendent avec impatience ?

Jon Dette : Franchement, c’est énorme ! Cela confirme tout ce que l’on pressentait pour cet album. On a commencé à créer cet album il y a un an. Pour certaines chansons, on a même improvisé les parties de batterie au moment d’enregistrer… mais je ne vous dirai pas pour quels morceaux. [rires] On a toujours eu l’intuition qu’on était en train de créer quelque chose de spécial. L’album ne sort que le mois prochain et on a déjà de bonnes critiques. On a créé cet album avec notre sang, notre sueur et nos larmes et nos efforts ont payé ! C’est une sensation fantastique !

Pour vous, quel message voulez-vous faire passer à travers votre musique ?

Jon Dette : Je pense qu’il serait plus légitime de poser cette question à Danny Camilleri. C’est lui qui a écrit toutes les paroles. Il était vraiment dans une sombre période de sa vie au moment où l’on a fait cet album. Il parle de ses démons dans ses chansons, mais aussi de comment les combattre et du fait qu’il y a toujours de l’espoir. Mais je ne m’avancerai pas plus, car il en parlerait bien mieux que moi et ses sentiments lui appartiennent.
 


Que préférez-vous dans la création d’un album : composer, enregistrer ou être sur scène ?

Jon Dette : Toutes ces phases sont fantastiques. Passer de la composition au studio est en moment incroyable car on voit que ce que l’on a composé fonctionne, que cela sonne bien. Et une fois que l’album est entièrement mixé on peut enfin l’écouter et c’est toujours un moment de Grâce lorsque l’on se rend compte que l’on a créé un bel album. Les tournées sont aussi de super moments. Pour ma part, j’adore être sur scène. En français, vous avez le verbe jouer, en anglais on peut utiliser deux verbes PLAY et PERFORM et je pense qu’il y a une nuance entre les deux. On utilise PLAY quand on joue en répèt’ ou en studio, mais on utilise PERFORM quand on joue sur scène. Jouer sur scène est une vraie performance artistique. Les musiciens courent, sautent, cassent leurs instruments, les batteurs jouent debout. Pour moi, jouer sur scène c’est se donner à fond et on a les lumières et les effets pyrotechniques avec nous pour emballer le public. On ressent aussi l’énergie du public qui nous donne envie de nous dépasser. Entendre les gens chanter nos chansons et bouger au rythme de la musique est la plus belle des récompenses et des sensations.
 


En parlant de concert, avez-vous déjà quelques dates de prévues ?

Jon Dette : On travaille là-dessus en ce moment. C’est un vrai challenge de monter une tournée lorsqu’on est un nouveau groupe. Cela prend du temps. On n’a pas toujours des réponses positives, on ne peut pas toujours jouer dans les endroits qui nous plairaient. Mais on sera bien en tournée l’année prochaine, soit avec un autre groupe, soit comme première partie d’un autre groupe.

Et vous comptez tourner partout dans le monde ou juste aux USA ?

Jon Dette : On espère pouvoir jouer partout ! On devrait commencer par une tournée européenne. Enfin, on aimerait. Mais il y aura une tournée européenne et une aux USA. Notre manager travaille là-dessus en ce moment-même.

Du coup, quel serait le concert de vos rêves ?

Jon Dette : Eh bien, pour moi il n’y pas forcément un endroit rêvé où jouer. J’aimerais tout simplement arriver au point où Meshiaak toucherait un vaste public et où l’on pourrait être tête d’affiche et que l’on puisse remplir des stades à au moins 90%. Voilà le rêve !

Et si vous deviez définir Meshiaak en un mot, quel serait-il ?

Jon Dette : IMPREVISIBLE ! En fait, je pense que les gens qui sont impatients d’écouter notre album s’attendent à un gros album de thrash bien bourrin. Mais notre album est bien plus que du thrash. On touche à plein de choses différentes tout en gardant notre patte. Les premiers morceaux sont bien thrashy, on en prend plein les oreilles. Les riffs sont super rapides et agressifs, puis l’album prend un autre tournant avec notre cinquième chanson "At The Edge Of the World" qui est un peu plus douce, voire même mainstream tout en gardant un bon côté metal. Et je pense que notre dernier morceau "Death Of An Anthem" en surprendra plus d’un. C’est une ballade, plus douce, plus calme avec de beaux solos de guitares et de belles harmonies au niveau des voix. Bref, notre album passe de la tempête au calme et les auditeurs n’ont pas fini d’être surpris. Enfin, je l’espère !


Une dernière question plus personnelle. Qu’est-ce que vous lisez et qu’est-ce vous écoutez en ce moment ?

Jon Dette : En ce moment, je ne lis pas grand-chose et je crois que le dernier truc que j’ai lu était un livre de nutrition. Ce n’est pas super passionnant ! Par contre au niveau de la musique je n’écoute pas vraiment de metal. Ce n'est pas que je n'aime pas ou que je ne m'intéresse pas à la nouvelle scène metal. C’est une question d’équilibre. Je suis bien trop impliqué dans le metal pour en écouter en dehors des répétitions, des enregistrements et des tournées. En fait, j’aime écouter de vieux standards du rock comme Gerry Rafferty, ou Billy Joel. Cela reste du rock avec de belles paroles, de belles harmonies. J’aime aussi écouter les vieux tubes de Metallica comme "Masters of Puppets".

 

Interview: Eloïse Morisse

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